Le réchauffement climatique s’accélère, et une nouvelle étude scientifique révèle les noms d’une partie des responsables de ces changements. Que sait-on exactement ?
Le débat sur les causes du réchauffement climatique prend une tournure plus concrète. Une équipe de chercheurs et scientifiques de l’École polytechnique fédérale de Zurich vient de publier une étude qui met des noms précis sur les principaux acteurs à l’origine de la crise climatique actuelle. Et leurs conclusions risquent de relancer les discussions autour de la responsabilité des grands groupes industriels.
Le climat sous pression selon les scientifiques
Ces dernières décennies, la planète a connu une succession d’étés étouffants. Les scientifiques suisses ont voulu comprendre jusqu’à quel point ces vagues de chaleur répétées sont liées à l’activité humaine. En étudiant plus de deux cents épisodes de canicule enregistrés à travers le monde depuis le début du siècle, ils montrent que l’influence humaine est systématique, aucune de ces vagues n’aurait atteint une telle intensité sans l’effet cumulé des émissions de gaz à effet de serre.
Leur conclusion est claire, les phénomènes extrêmes que nous vivons aujourd’hui ne sont pas des accidents météorologiques, mais le résultat direct de décennies de combustion d’énergies fossiles. L’aspect le plus marquant de l’étude réside dans l’identification d’un petit groupe de multinationales concentrant une part écrasante des émissions mondiales. Sur près de 180 grandes entreprises étudiées, quatorze représenteraient à elles seules près de la moitié des rejets industriels responsables du réchauffement.
Le rapport des scientifiques évoque notamment plusieurs géants du pétrole et du gaz comme ExxonMobil ou Saudi Aramco, dont les activités auraient contribué de manière déterminante à l’intensification des canicules. Ce constat n’est pas anodin, il met en lumière une responsabilité bien plus ciblée que celle, collective, souvent évoquée dans le débat public.

Un problème connu depuis des décennies
Les scientifiques rappellent aussi que les risques liés au carbone étaient connus depuis les années 1980. Malgré ces avertissements, l’exploitation du pétrole, du charbon et du gaz naturel s’est poursuivie sans véritable transition, motivée par la rentabilité plutôt que par la prudence environnementale. Pour l’équipe suisse, ces entreprises ne peuvent plus se réfugier derrière l’ignorance. Leur responsabilité dépasse la simple logique économique, elle relève désormais d’un choix conscient d’entretenir un modèle nocif pour le climat.
Source : Nature