Le monde se souviendra de la pandémie mondiale de la Covid-19 survenue en 2019. Un événement historique qui aura eu un impact considérable sur notre quotidien, mais pas seulement. Le SARS-CoV-2 a bousculé nos habitudes, nos relations sociales et soulevé énormément de questions quant à notre condition d'être humain, notre fragilité et les nombreuses failles de nos systèmes pour venir à bout de ce genre de catastrophe. Bien que les quarantaines soient derrière nous, la Covid-19 circule toujours et fait l'objet de nombreuses études pour continuer d'analyser son évolution et son impact sur le moyen et long terme. Une découverte récente s'avère même quelque peu troublante quant à ses effets sur le long terme, mais plus que ça encore.

Un nouvel effet de la Covid a été découvert

Une équipe de chercheurs du FINMH (Florey Institute of Neuroscience and Mental Health)
de l'université de Melbourne a mis les doigts sur une découverte glaçante. Il se pourrait bien que la Covid-19 ait des répercussions héréditaires au niveau génétique. Les chercheurs ont publié une tribune dans le très sérieux Nature Communications dans laquelle ils mettent en lumière des résultats obtenus après des recherches sur des rongeurs. Ils ont ainsi découvert que le virus avait la capacité d'altérer la régulation de certains gènes dans leur semence, ce qui influe sur la formation du cerveau de leurs petits.

Après avoir injecté la Covid à des souris mâles et les avoir fait se reproduire avec des femelles saines, les chercheurs ont constaté que leur descendance avait des comportements différents de la norme. Ils expliquent avoir remarqué que « la descendance [issue d'un père infecté] présentait davantage de comportements anxieux que celle issue de pères sains ». En approfondissant les recherches, ils ont également découvert que certains souriceaux avaient une activité génétique anormale dans l'hippocampe. Il s'agit d'une partie du cerveau qui s'occupe de la mémoire, de l'apprentissage, des émotions ou encore des repères spatio-temporels.

Une modification à l'échelle cellulaire

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Selon les résultats de l'étude, cette modification génétique pourrait conduire à des comportements anxieux bien plus élevés que la norme, ou d'autres troubles. Ils affirment que dans le cas de leur étude, le virus transmis par le père pourrait modifier l'empreinte biologique des futurs petits avant même leur naissance.

Pour l'heure, ce seraient bien des traces de virus dans les molécules d'ARN du sperme qui seraient mises en cause. En revanche, si les chercheurs affirment bien que le virus de la Covid est présent sur ces molécules et qu'il peut bousculer le développement de la descendance d'un hôte, il ne peut en aucun cas modifier le code génétique. Il se contente d'influencer l'interprétation de l'ADN par les cellules, ce qui provoque une sorte de mémoire biologique héréditaire et des informations quelque peu falsifiées.

Une découverte historique qui pourrait redéfinir plein de choses

Pour l'heure, les chercheurs restent toutefois sur la défensive. Ils affirment que les résultats ne peuvent pas encore être extrapolés à l'être humain. Beaucoup de recherches restent encore à faire. Toutefois, ces récentes découvertes nous démontrent que la Covid est un virus bien plus complexe qu'attendu. En revanche, si les prochaines études démontrent l'existence d'un tel mécanisme chez l'homme, la Covid-19 serait le premier virus connu à être capable de modifier le comportement de manière héréditaire sans mutation visible. Ce qui obligerait les scientifiques à revoir le concept même de transmission qui ne fait actuellement pas partie de l'interprétation de l'hérédité biologique.