Le plastique s’invite là où on ne l’attend pas. Selon plusieurs études récentes, certains ustensiles et contenants de cuisine libéreraient des particules microscopiques qui finissent dans nos repas.
On le savait déjà présent dans les océans et l’air que nous respirons, mais le plastique s’invite désormais dans un endroit plus intime, nos assiettes. Selon plusieurs études récentes, certains ustensiles et contenants de cuisine libéreraient de minuscules particules de plastique, appelées microplastiques, qui se retrouvent dans nos aliments. Une exposition quotidienne, silencieuse et difficile à éviter.
Des effets encore mal connus, mais déjà préoccupants
Ces microfragments, souvent invisibles à l’œil nu, mesurent moins de cinq millimètres. On les retrouve partout, dans l’eau du robinet, les sols, et même dans le sang humain. Une étude publiée en 2025 a d’ailleurs confirmé leur accumulation progressive dans les tissus, soulevant de nouvelles inquiétudes pour la santé publique.
Les chercheurs soupçonnent les microplastiques d’avoir un impact sur le système cardiovasculaire, le foie ou les poumons. Certains travaux les associent à une augmentation du risque d’inflammation, de perturbations hormonales, voire de troubles de la fertilité. Chez l’animal, on a observé des dommages cellulaires et des anomalies génétiques à cause de ce plastique...
Même si les scientifiques manquent encore de recul, le constat est clair, plus l’exposition est fréquente, plus le risque augmente. Et cette exposition ne vient pas seulement de l’environnement, mais aussi de ce que nous utilisons chaque jour dans nos cuisines.

Où se cachent ce plastique
On trouve ce plastique dans bien plus d’objets qu’on ne le pense.
- Les poêles et casseroles antiadhésives : lorsqu’elles sont rayées ou surchauffées, elles libèrent des millions de microparticules issues de leur revêtement en téflon.
- Les ustensiles en plastique : cuillères, spatules ou louches, surtout utilisées à haute température, relâchent également des particules dans les aliments.
- Les boîtes de conservation : le plastique chauffé au micro-ondes ou lavé à l’eau très chaude peut se dégrader et contaminer la nourriture qu’il contient.
- Les sachets de thé : certains modèles contiennent du polypropylène, une matière plastique qui se fragmente au contact de l’eau bouillante.
- Les épices et condiments : le problème ne vient pas du produit, mais de son emballage. De nombreuses marques utilisent encore des flacons en plastique qui libèrent des résidus.
À cela s’ajoutent les films alimentaires, ou encore les conserves dont l’intérieur est souvent recouvert d’un revêtement contenant des polymères. La question des microplastiques dépasse le cadre de la cuisine. Ces particules, issues du plastique jeté, lavé ou chauffé, finissent dans les océans avant de revenir dans notre alimentation par le biais des poissons, du sel ou de l’eau. C’est un cycle de contamination global.
Source : Nature