Lorsqu'une entreprise espagnole du nom de Metrickal a choisi de tester la semaine de quatre jours, l'objectif était simple : améliorer le moral, optimiser la productivité et donner plus de répit aux employés. Au lieu de cela, une expérience discrète a révélé une pratique cachée et choquante qui transforme la culture du télétravail partout dans le monde.

Un geste d'entreprise qui prend une tournure choquante

Lorsque Patrick Synge, cofondateur et directeur commercial de l'entreprise de recrutement barcelonais Metrickal, a lancé un essai de semaine de travail de quatre jours, il pensait que cette mesure donnerait du pouvoir à sa petite équipe entièrement à distance. Comme beaucoup de dirigeants modernes, il souhaitait déterminer si la réduction des heures de travail à 32 heures par semaine pouvait améliorer la productivité sans épuiser les employés.

Au lieu de cela, il a découvert un phénomène inattendu : le suremploi, cette tendance croissante des employés à cumuler secrètement deux emplois à temps plein ou plus en parallèle. La découverte portait sur un employé de longue date de l'entreprise, basé au Pérou. Ce travailleur, considéré comme un « bon employé », n'arrivait soudainement plus à respecter ses délais et frustrait les clients. Pour comprendre ce qui se passait avant la réduction officielle des heures de travail, Synge a lancé DeskTime, une application de suivi du temps qui enregistre l'activité et effectue même des captures d'écran occasionnelles.

Elle n'était pas conçue pour espionner. Mais lorsque les plaintes des clients de l'entreprise se sont accumulées et ont toutes pointé du doigt le même employé, Synge a mené l'enquête. Ce qu'il a découvert l'a choqué : l'employé travaillait activement pour une entreprise américaine aux mêmes heures auxquelles il était censé travailler pour Metrickal. Il menait donc en réalité deux carrières parallèlement, et les failles commençaient à apparaître.

Une mesure difficile mais nécessaire et une importante prise de conscience

Synge a d'abord tenté une approche plus douce. Il a parlé directement à l'employé, espérant l'aider à se recentrer. Il a fait preuve de patience, lui a accordé le bénéfice du doute et a attendu des améliorations. Mais les délais continuaient de s'accumuler. Les clients de l'entreprise s'en sont aperçus. Le reste de l'équipe a dû prendre le relais. Lorsque DeskTime a confirmé la vérité, Synge a réagi rapidement. Il a licencié l'employé dès le lendemain.

« Je n'ai rien contre les activités annexes », a expliqué Synge lors d'une interview avec Business Insider. « Mais pas quand elles nuisent à l'équipe et à l'entreprise. Ce n'est pas seulement injuste, c'est égoïste ». Ce qui l'a le plus stupéfait, ce n'était pas seulement la double charge de travail. C'était l'audace. Quelques jours seulement après son licenciement, l'employé a mis à jour son profil LinkedIn pour afficher fièrement un emploi à temps plein dans l'entreprise américaine. Pour Synge, ce fut la confirmation définitive : mentalement, cet employé avait déjà quitté Metrickal bien avant le licenciement officiel.

Le suremploi n'est malheureusement pas un cas isolé dans le monde du travail d'aujourd'hui, qui peut avoir des répercussions graves tant pour l'employé que pour ses collègues ou encore son entreprise. Mais ce cas très particulier qui a frappé Metrickal a eu l'effet d'un électrochoc, qui a fait prendre conscience du phénomène de manière virale.

Source : Business Insider