Il est l'une des figures les plus respectées, mais aussi les plus recluses, du cinéma contemporain. Daniel Day-Lewis, acteur connu pour son engagement extrême dans ses rôles et ses apparitions raréfiées, a entamé sa carrière de façon étonnamment précoce et modeste. Alors que l'acteur a 68 ans, son parcours exceptionnel, marqué par ses multiples récompenses aux Oscars, trouve son origine dans un film britannique du début des années 1970.

De figurant à légende du cinéma

C'est en 1971, dans le film Un dimanche comme les autres (Sunday Bloody Sunday en version originale), que l'acteur fait ses premiers pas sur grand écran. Âgé d'à peine 13 ans, Daniel Day-Lewis apparaît dans un rôle secondaire loin de l'héroïsme : celui d'un jeune délinquant. Son personnage, avec quelques complices, s'adonne au vandalisme en rayant des voitures avec un morceau de verre. Pour cette performance juvénile, il aurait été payé l'équivalent actuel d'environ 40 euros.

Réalisé par John Schlesinger, Un dimanche comme les autres se concentre sur un triangle amoureux complexe. Celui-ci implique un médecin londonien, sa compagne et le jeune homme qu'ils fréquentent tous les deux. Bien que le film ait connu un succès public mitigé à sa sortie, il a été salué par la critique, notamment par le célèbre Roger Ebert, qui l'a qualifié de « chef-d'œuvre du cinéma ».

Une carrière bâtie sur la rareté

Après cette première expérience, Daniel Day-Lewis disparaît des écrans de cinéma pendant près d'une décennie. Il réapparaît au début des années 1980 dans des productions télévisées. Puis il obtient son premier rôle cinématographique important dans le biopic Gandhi. Sa carrière prend un tournant décisif avec des films majeurs comme Le Bounty (1984) et L'Insoutenable légèreté de l'être (1988), aux côtés de Juliette Binoche.

Ce qui distingue véritablement Daniel Day-Lewis au cinéma, c'est sa capacité à décrocher les plus hautes distinctions avec une filmographie peu dense. Il fait partie du cercle très restreint des comédiens ayant remporté trois Oscars du Meilleur acteur :

  • 1990 : pour My Left Foot.
  • 2008 : pour There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson.
  • 2013 : pour Lincoln de Steven Spielberg.

L'acteur est donc connu pour sa méthode de travail intense, le menant à une retraite quasi permanente des plateaux. Il ne sort de son isolement que pour des projets d'envergure. Récemment, après huit ans d'absence au cinéma depuis son dernier film, il a fait son retour pour un projet familial et symbolique. À savoir jouer dans le premier long métrage de son fils, Ronan, intitulé Anemone. Le parcours de Daniel Day-Lewis illustre une approche unique du métier d'acteur. Où la qualité et l'engagement priment largement sur la quantité.