Une récente étude a fait état d'une « anomalie spatiale massive » de 33 millions de tonnes se déplaçant actuellement à travers le système solaire.
Une étude d'astronomes d'Harvard a tenté de déterminer les propriétés d'une comète interstellaire se déplaçant depuis quelque temps dans notre système solaire, et a estimé qu'il s'agit d'une anomalie « anormalement massive », avec une masse d'environ 33 milliards de tonnes, qui pose de nombreuses questions au sein de la communauté scientifique spatiale.
Une gigantesque anomalie dans l'espace qui inquiète
Le 1er juillet 2025, des astronomes ont repéré un objet traversant le Système solaire à une vitesse presque deux fois supérieure à celle des précédents visiteurs interstellaires, nom de code 3I/ATLAS. À première vue, il s'agirait d'une comète interstellaire, mais qui présente des caractéristiques faisant d'elle une anomalie « anormalement massive », du moins avec les moyens d'analyse à notre disposition.
L'équipe estime que l'objet pèse plus de 33 milliards de tonnes, et que son noyau a un diamètre de 5 kilomètres. De plus, il disposerait d'une vitesse d'accélération non gravitationnelle anormale pour un objet d'une telle taille, et d'une composition étrange pour une comète, avec notamment du nickel sans fer. Il s'agit donc sous tous rapports d'une énorme anomalie pour une comète, même s'il existe d'autres objets encore plus imposants.
Mais où est alors l'anomalie ? Selon Loeb, un des astronomes à l'origine de l'étude, le mystère réside dans le fait que nous n'ayons pas détecté beaucoup plus d'objets interstellaires avant d'en découvrir un de cette taille. « 3I/ATLAS est plus massif que les deux autres objets interstellaires déjà détectés auparavant. Compte tenu du nombre limité d'éléments lourds, nous aurions dû en découvrir beaucoup d'autres ».

Un objet spatial d'une origine qui fait débat
Loeb va même jusqu'à soulever dans son étude que cette énorme anomalie spatiale pourrait en réalité s'agir d'un vaisseau d'origine extraterrestre. « La masse de 3I/ATLAS est proportionnelle au cube de son diamètre. Si le diamètre du noyau de 3I/ATLAS s'avère supérieur à 5 kilomètres sur l'image HiRISE, une origine liée au réservoir de matière rocheuse interstellaire ne sera plus plausible », a-t-il ajouté. « Une autre origine technologique pourrait expliquer l'alignement rare de la trajectoire de 3I/ATLAS, ainsi que la détection de nickel sans fer, comme c'est le cas pour les alliages industriels ».
À noter toutefois, comme l'a souligné la NASA, qu'il convient de prendre ces affirmations avec de prudentes pincettes. « Cela ressemble à une comète et se comporte comme une comète. Cela ressemble très, très fortement, à tous points de vue, aux comètes que nous connaissons », a déclaré Tom Statler, scientifique en chef de la NASA pour les petits corps du système solaire, malgré des relevés faisant état d'une anomalie s'agissant de ce que l'on connaît actuellement des comètes.
Nous devrions quoi qu'il en soit pouvoir mieux observer l'objet qui alarme tant les scientifiques le qualifiant « d'énorme anomalie spatiale » aux alentours de décembre, lorsqu'il réapparaîtra de là où il se trouve actuellement, c'est-à-dire de l'autre côté du Soleil.
Source : Site officiel de Harvard