Pendant longtemps, le tapir sud-américain n’était plus qu’un souvenir dans la forêt atlantique brésilienne. Les habitants de la région en parlaient comme d’un fantôme écologique, un animal disparu sans fracas au début du XXᵉ siècle. Pourtant, au début de l’année 2025, la caméra d’un parc naturel a capturé quelque chose que plus personne n’espérait voir. Trois tapirs, bien vivants, marchant paisiblement dans une zone que l’espèce avait désertée depuis plus d’un siècle.

Un retour qui surprend même les spécialistes

L’émotion a été immédiate chez les biologistes. La forêt atlantique est l’un des écosystèmes les plus fragmentés au monde, et la disparition du tapir y symbolisait la pression constante exercée par les activités humaines. Son retour change la donne, la présence de cet animal indique que certaines zones restent suffisamment préservées pour permettre le retour d’espèces sensibles.

Certains chercheurs évoquent la possibilité d’un groupe resté invisible pendant des décennies, dissimulé dans les zones les plus impénétrables. D’autres penchent pour une recolonisation lente depuis des régions voisines où l’animal survit encore. Rien n’est tranché, mais tout le monde reconnaît que l’explication ne pourra pas être unique.

Pourquoi cet animal est essentiel à la forêt

Le tapir est souvent décrit comme un “jardinier” naturel. Sa manière de se nourrir et de se déplacer en fait un acteur indispensable à l’équilibre de la forêt. En dispersant les graines sur de longues distances, cet animal contribue au maintien de la diversité végétale. Son rôle est si important que certains écologues parlent d’un “ingénieur d’écosystème”. La redécouverte d’une espèce capable de structurer son environnement est donc une excellente nouvelle pour un biome où la régénération naturelle reste difficile.

Ce retour de l'animal intervient dans un contexte où plusieurs programmes de protection commencent à porter leurs fruits. L’extension de zones protégées, la réduction du braconnage et la restauration de certains corridors écologiques améliorent lentement la situation. Même si l’apparition du tapir ne peut pas être attribuée à une seule mesure, elle illustre la valeur des efforts accumulés depuis des années.

Le tapir ne revient pas seulement dans son ancienne maison, il redonne aussi le sentiment que la forêt atlantique peut encore surprendre. Ce biome, dont il ne reste qu’une petite partie, garde une capacité de résilience remarquable. La présence d’un animal disparu localement depuis 111 ans rappelle que la nature n’a parfois besoin que d’un peu d’espace pour reprendre vie.

Source : dailygalaxy