La côte sud de l’Angleterre a vécu un phénomène aussi spectaculaire qu’inattendu. Cet été, les pêcheurs du Devon et de Cornouailles ont vu leurs filets se remplir de poulpes par centaines, au point de parler d’une « saison hors norme ». Un événement rare qui a changé, le temps de quelques semaines, le quotidien des ports britanniques.

Une vraie invasion en Angleterre

Dans plusieurs ports de l’Angleterre, les équipages qui s’attendaient à capturer poissons plats ou turbot ont découvert, à la place, une avalanche de poulpes. Avec un prix avoisinant les 7 livres le kilo, cette arrivée massive a offert un revenu supplémentaire appréciable à de nombreux pêcheurs. À Brixham, l’un des plus grands marchés de l’Angleterre, le poulpe est devenu l’attraction du moment. Restaurants et poissonneries ont même adapté leurs cartes et leurs vitrines pour profiter de cette manne inattendue.

Mais tout le monde n’a pas profité de cet afflux. Plus au sud de l’Angleterre, les professionnels spécialisés dans le homard et le crabe ont assisté à un véritable pillage de leurs casiers. À la remontée, seuls restaient des pinces vides, des carapaces broyées et quelques restes : les poulpes y avaient trouvé un festin facile. Pour ceux dont le revenu dépend de ces espèces, le phénomène suscite une inquiétude croissante.

Le climat en cause ?

Selon plusieurs biologistes britanniques, la multiplication des poulpes dans les eaux de l’Angleterre pourrait être liée au réchauffement progressif de la mer. Avec des températures plus élevées, ces céphalopodes habituellement vus en Méditerranée trouveraient désormais des conditions plus favorables au large du Royaume-Uni. Reste à savoir s’il s’agit d’un épisode exceptionnel ou du début d’une transformation durable des écosystèmes marins britanniques.

Dans les ports de l’Angleterre, l’événement a fait parler de lui tout l’été. À Brixham, cafés et commerces ont même repris l’image du poulpe pour attirer les curieux. Mais derrière cette effervescence, les pêcheurs de crustacés redoutent un possible retour l’an prochain. Une nouvelle invasion pourrait fragiliser une activité déjà sous pression.

Avec l’automne, les derniers poulpes ont rapidement trouvé preneurs, souvent exportés vers le sud de l’Europe où ils se vendent plus cher. Désormais, les pêcheurs attendent de voir ce que 2026 leur réservera. Si ces céphalopodes reviennent en masse, l’Angleterre pourrait bien devoir s’habituer à ce nouveau voisin… aussi rentable qu’envahissant.

Source : BBC