On peut reprocher pas mal de chose au développeur de Half-Life², mais taxer les joueurs au moindre contenu additionnel n'est à priori pas l'une d'entre elle. Non pas qu'on ne trouve pas sur Steam, son réseau de distribution de jeux en ligne, des contenus payants (il y en a même un paquet), mais quand il s'agit de proposer de nouvelles maps de Counter-Strike, ou des mises à jour apportant quelques nouveautés inédites, Valve reste sur le modèle PC traditionnel du tout gratuit.

"Vous achetez le produit, vous avez tout son contenu"

Avec Team Fortress 2 en approche, son designer Robin Walker et ses camarades se sont exprimé clairement sur la stratégie de Valve à ce sujet, via Eurogamer. "Nous faisons plus d'argent parce que plus de personnes achètent nos jeux. Pas parce que nous essayons de leur extorquer quelques pièces jaunes de plus", ajoute-t-il. En même temps, il ne faut pas oublier que la stratégie de Valve en matière de contenus additionnel repose essentiellement sur une communauté de passionnés qui créent à l'oeil des nouvelles cartes, des contenus supplémentaires divers, voire carrément les fameux Mods : c'est même ainsi qu'est né Counter-Strike, l'un des jeux en ligne les plus actifs depuis de nombreuses années. Charlie Brown, un autre membre des équipes de Valve, est le premier à le souligner : "le contenu que vous jouez est créé par les joueurs que vous affrontez, donc plus il y a de personnes qui se lancent dans le jeu, plus vous aurez de contenu". Doug Lombardi, directeur marketing chez Valve, résume assez bien la stratégie de la société, fidèle au modèle classique auxquels les joueurs PC sont habitués : "notre philosophie en la matière est que si vous achetez le produit, nous lui apportons plus de contenu pour qu'il reste intéressant - et qu'on puisse ainsi en vendre plus. Counter-Strike est numéro un et ce depuis '99 parce que nous faisons en sorte qu'il reste intéressant, pas parce que nous avons essayé de faire payer les gens, et nous nous y retrouvons en continuant de vendre des exemplaires du jeu."

Trouver d'autres sources de soutien financier

Plutôt que de chercher à faire payer les joueurs un peu plus en fournissant du contenu additionel, Valve préfère donc s'en tenir à exploiter celui de la communauté au mieux, en fournir eux-mêmes, le tout gratuitement, de manière à continuer de vendre leurs jeux tels qu'ils sont disponibles. Plus encore, ils réfléchissent plutôt à des moyens de faire encore moins payer les joueurs pour jouer, en tentant d'incorporer de la publicité dans leurs jeux. Premier support publicitaire à accueillir cette pensée : Counter-Strike, une fois de plus (logique, c'est le plus joué). On pourrait ainsi voir, de leur part ou d'autres reprenant cette stratégie, des jeux gratuits, ou en version moins chère, dont le financement serait soutenu non pas par des micro-paiements sur les nouveaux contenus, mais par la publicité. Reste que de nombreux joueurs préféreraient pour leur part ne pas voir leurs univers envahis par la pub, quitte à mettre la main au porte-feuilles pour payer les développements continus de tels titres. Après tout, tous les goûts sont dans la nature... mais il y a certainement de quoi réfléchir.