Cette lettre publique concerne plus particulièrement la chaîne Micromania dont le patron Pierre Cuilleret déclarait "C'est la PSP no buzz, no go". Pointant du doigt que les réservations étaient minimes, ce dernier ajoutait : "les volumes sont d'une faiblesse rare, et la demande est anecdotique. C'est du jamais vu !". Seulement voilà : la distribution ne fait visiblement rien pour que la demande puisse naître. Voici la réponse de Georges Fornay, assez directe :

Pierre Cuilleret a effectivement voulu boycotter le lancement de la PSPgo et nous a soutenu longtemps ne pas vouloir la distribuer, mais nous avons finalement reçu une commande de dernière minute vendredi dernier assortie de menaces de refus de vente et de campagne de dénigrement dans la presse. Micromania est donc passé à l'acte et certains magasins véhiculent un message négatif pour essayer de casser la machine. Je doute que cette position extrême soit supportée par l'ensemble des employés de Micromania et de ses fidèles clients.

Je peux comprendre que le lancement d'une machine qui ne propose que du contenu en téléchargement puisse inquiéter nos réseaux spécialisés qui ne vivent que de cela, mais la technologie évolue vite, les attentes des consommateurs également et il faut savoir s'adapter. Nous avons très nettement amélioré la marge sur la vente de la machine pour tenir compte de ce nouveau "business model". Ce n'est pas suffisant pour Micromania.

Néanmoins, je peux vous confirmer que tous nos distributeurs vendent la PSPgo et que de nouveaux réseaux s'y intéressent. D'ici quelques jours, la PSPgo sera dans les boutiques de téléphonie Orange.

Si vous voulez trouver la PSPgo, allez chez tous nos revendeurs habituels et dans les boutiques Orange.

"No buzz, no go", "sans Micromania, mais avec Orange".

Une transition difficile

Les autres distributeurs spécialisés ne sont pas particulièrement plus enclins à mettre en avant la nouvelle PSP... Néanmoins des offres de reprise existent, chez GAME notamment, qui propose la portable pour 46 euros contre une PS3 60 Go (le premier modèle avec rétrocmpatibilité), pour 160 euros contre une 360 ou une PSP-3000, et pour 190 euros contre une PSP Slim & Light (PSP-2000). Des offres pas forcément très alléchantes...

Dans le reste du monde, la situation est, une fois de plus, incertaine. Certains revendeurs britanniques, Amazon.co.uk, Play, HMV ou encore GAME, ont déjà réduit son prix, en la proposant à 199,99£ (217€) au lieu des 224,99£ prévus. D'autres, comme Shopto.net, déclarent carrément :

En tant que format, c'est quasiment mort avant même d'être né... nous la proposons sur notre site, mais ne concentrons aucun effort marketing derrière.

Nedgame, le plus gros distributeur spécialisé Hollandais, a pour sa part déjà annoncé qu'il ne distribuerait pas la console.

La vilaine petite console

Il semble décidément que le modèle dématérialisé aura fort à faire pour trouver son public sans l'aide des circuits traditionnels, chez qui il se dit partout dans le monde que seul "le minimum" sera fait. Dans notre sondage mis en ligne hier, vous êtes 52,71% a avoir constaté que les PSPgo sont rares et qu'elles ne sont pas mises en avant, et 38,63% a ne pas en avoir croisé une seule dans les boutiques avoisinantes (à l'heure où j'écris ces lignes).

C'est encore la directrice marketing de l'enseigne GAME en France (anciennement Score Games), Emmanuelle Vaillant, qui résume indirectement la situation en parlant de "test", ajoutant qu'il "reste encore de nombreuses interrogations sur la PSPgo"... On peut en tout cas être sûrs d'une chose : Sony courtise d'autres réseaux pour distribuer sa machine, à commencer par Orange, et ne s'en laissera pas compter... mais aura d'autres problèmes à affronter, la console ayant déjà été hackée.

Plus que jamais, il semble que malgré les offres de jeux gratuits (Gran Turismo en tête), Sony aura fort à faire afin de séduire suffisamment le public pour que ce dernier suive le mouvement et oblige la distribution à faire son travail, et on a du mal à imaginer que ce soit possible sans proposer un quelconque programme d'échange des UMD déjà achetés, contre des versions dématérialisées.