Si OnLive semble parti pour ouvrir la brèche du jeu totalement dématérialisé, les géants des télécoms auraient tort de ne pas lorgner sur ce futur marché. Jouer sans console, via internet, sous forme de service avec abonnement, location, achat de jeux : un nouveau modèle qui pourrait bien faire un carton le (bon) moment venu.

AT&T fait apparemment partie de ceux qui le pensent, en tout cas, puisqu'ils comptent offrir des jeux via un service de téléchargement. Glenn Broderick, Directeur Exécutif de la division Jeu, affirme en effet qu'avec l'explosion prévue du "cloud computing" dans les 5 à 10 ans à venir, AT&T veut offrir un service de jeu similaire à OnLive :

Pour nous, compte-tenu du fait que nous avons, tous services confondus, environ 100 millions de clients, distribués équitablement dans toutes les catégories démographiques, s'il y a beaucoup de personnes qui voudront juste jouer à Bejeweled, il y en aura aussi d'autres qui opteront pour Call of Duty. Nous devons pouvoir fournir à tous ce qu'ils demandent. Le travail de personnalisation que nous menons, combiné avec nos relations clientèle, devrait nous permettre de mettre en place un service qui fasse sens pour le consommateur, de manière à ce que si vous êtes une mère de deux enfants qui joue à Bejeweled, en allant sur le portail, vous ne voyez pas une pub pour le prochain Call of Duty, par exemple. Nous investissons une tonne d'argent dans des systèmes back-end à la fois pour le mobile et le haut débit... Nous engageons des investissement sérieux dans le domaine du jeu car c'est vu à présent comme une immense initiative stratégique pour AT&T. Et auparavant, ce n'était tout simplement pas le cas ; ce n'était pas sur le planning de l'exécutif.

Le jeu vidéo change vraiment d'image auprès des gros groupes, quels que soient leurs disciplines, d'ailleurs. en bref, on le prend très au sérieux... Combien la firme compte-t-elle dépenser pour ce projet ? Broderick a bien voulu répondre, mais l'indication est pour le moins vague :

Plus d'un million et moins d'un milliard.

Il faut savoir, par ailleurs, qu'AT&T héberge déjà pour le compte de Blizzard avec World of Warcraft, ou encore de Microsoft avec le Xbox Live, deux partenaires de taille en matière de jeu. Après Verizon qui a déjà lancé son service de jeu à la demande dans certaines parties des Etats-Unis, proposant des jeux de Microsoft, PopCap, Take Two, Ubisoft, Konami et d'autres à ses clients fibre optique, une chose est sûre : de nouveaux grands acteurs de la distribution, numérique cette fois-ci, sont déjà sur les rangs pour remplacer les gros de la distribution traditionnelle et sonner le glas d'une génération "matérialisée"...