Dans un article paru sur le site d'Ubisoft ce vendredi 31 mai, le directeur narratif de Far Cry 6, Navid Khavari, s'est montré tout a fait clair concernant la nature du jeu attendu pour la rentrée, dont le terrain de jeu fait immanquablement penser à Cuba, avec une trame appelant à la "revolución" contre un dictateur un brin effrayant.

Notre histoire est politique. Une histoire sur une révolution moderne doit l'être. Il y a des discussions dures et pertinentes dans Far Cry 6 sur les conditions qui mènent à la montée du fascisme dans une nation, les coûts de l'impérialisme, le travail forcé, la nécessité d'élections libres et équitables, les droits des LGBTQ +, et plus encore dans le contexte. de Yara, une île fictive des Caraïbes. Mon objectif était de permettre à notre équipe de pas avoir peur de l'histoire que nous racontions, et nous avons travaillé incroyablement dur pour y parvenir au cours des cinq dernières années. Nous avons également essayé d'être très prudents dans la manière dont nous avons abordé nos inspirations, qui incluent Cuba, mais aussi d'autres pays du monde qui ont connu des révolutions politiques dans leur histoire.

Dans notre approche, nous nous sommes assurés de contacter des créateurs et des collaborateurs pour notre équipe qui peuvent parler personnellement de l'histoire et des cultures des régions qui nous ont inspiré. Nous avons également fait appel à des experts et des consultants pour examiner l'histoire du jeu plusieurs fois au cours du projet pour nous assurer qu'il était raconté avec sensibilité. Ce n'est pas à moi de décider si nous avons réussi, mais je peux dire que nous avons absolument essayé.

Les conversations et les recherches effectuées sur les perspectives de ceux qui ont combattu les révolutions à la fin des années 1950, au début des années 1960 et au-delà se reflètent absolument dans notre histoire et nos personnages. Mais si quelqu'un cherche une déclaration politique simplifiée et binaire spécifiquement sur le climat politique actuel à Cuba, il ne la trouvera pas. Je viens d'une famille qui a subi les conséquences de la révolution. J'ai débattu de la révolution à table toute ma vie. Je ne peux parler que pour moi, mais c'est un sujet complexe qui ne devrait jamais se résumer à une seule citation.

Ce que les joueurs trouveront, c'est une histoire dont le point de vue tente de saisir la complexité politique d'une révolution moderne et actuelle dans un contexte fictif. Nous avons tenté de raconter une histoire avec de l'action, de l'aventure et du coeur, mais cela n'a pas non plus peur de poser des questions difficiles. Far Cry est une marque qui, dans son ADN, cherche à avoir des thèmes matures et complexes équilibrés avec légèreté et humour. L'un n'existe pas sans l'autre et nous avons tenté de parvenir à cet équilibre avec soin. Mon seul espoir est que nous soyons disposés à laisser l'histoire parler d'elle-même avant de se forger une opinion ferme sur ses réflexions politiques.

Rebobine, por favor

Cette déclaration fait suite à une autre, du même homme, parue le 30 mai. Dans une interview accordée à The Gamer, il avait expliqué que Far Cry 6 tenait davantage d'une guérilla imaginaire, et n'avait aucune intention de s'ériger en commentaire politique de la situation spécifique de Cuba, pourtant source d'inspiration affirmée.

À croire que le "bullshit médiatique" dénoncé par un ancien de la maison d'Yves Guillemot en 2019 a fait son temps, il a donc reconnu l'évidence. En même temps, on ne contacte pas des guérilleros et des experts qui ont connu une situation similaire à celle de l'île de Yara pour ne rien dire.

Un rétropédalage qui rappelle celui effectué par les développeurs de Six Days in Fallujah il y a quelques semaines qui avaient finalement compris qu'un titre prenant place durant la Guerre d'Irak avait bien les deux pieds dedans. Voilà qui nous fait quand même nous interroger : pourquoi diable ne pas tout avouer immédiatement ?

Far Cry 6 arrive le 7 octobre prochain sur PS5, Xbox Series X|S, PS4, Xbox One, PC et Google Stadia. Compris, compadre ?