Raconter l'histoire du studio LucasArts n'est pas une mince affaire, loin s'en faut, et c'est sans doute pourquoi Les Chroniques, narrant les débuts de l'aventure jusqu'à la triste sentence prononcée sans vergogne par le géant Disney en 2013, s'étalent sur deux volumes. En l'espace de trois décennies, la structure qui aura vu passer Ron Gilbert, Tim Schafer et tant d'autres grands noms de l'industrie aura connu bien des rebondissements, et c'est donc au travers de 800 (!) pages que l'auteur revient sur une histoire au dénouement... tragique, qui s'achève avec le triste feuilletons Star Wars 1313, non sans être passé par les grandes heures de Monkey Island, Sam & Max et autres adaptations d'une célèbre saga de space opera.

LucasArts : Les Chroniques se focalisent sur deux périodes : de la fondation du studio en 1982 aux dernières heures de l'ère 32-64 bits, puis le déclin des années 2000 et les conséquences du départ de Simon Jeffery en 2003. Si la maquette « maison » se permet quelques fantaisies visuelles, le travail de recherche de Babarit s'avère solide, très solide, et les confidences des acteurs de l'époque se doublent de documents de travail qui en disent long sur l'ambiance qui régnait alors, et rappelle le travail bien fait d'un numéro de Pix'n Love, d'autant plus que le style se révèle très plaisant, et prend le temps de s'attarder sur les titres moins connus du studio, avant que les point'n clicks ne forgent son identité, et ne participent à son succès.

Y a pas d'poulie au milieu

Mais au-delà d'une histoire ponctuée d'anecdotes et de portraits, les deux volumes des Chroniques s'ouvrent ensuite sur une seconde partie, encyclopédique, qui recense les nombreux titres sortis durant chacune des périodes concernées, dans un ordre étonnant, puisqu'alphabétique, et non chronologique. Mais le choix se défend, puisqu'il permet de tomber sur des titres que l'on aurait au mieux oublié, ou dont on ignorait purement et simplement l'existence, et il ne s'agit pas que du cas des titres ludo-éducatifs du label Lucas Learning, ou les logiciels de fonds d'écran qui se trouvaient dans le commerce durant cette drôle de décennie que l'on appelle communément les années 1990.

Alors certes, la maquette n'atteint sans doute pas le professionnalisme des sorties littéraires auxquelles nous sommes désormais habituées, mais le travail abattu, qui plus est par un seul homme, est conséquent. Dantesque, même, et riche d'informations, d'anecdotes et agrémentées de nombreux trivias, les fiches exhaustive des différents jeux LucasArts offriront une bonne raison de longuement se replonger dans les belles années d'un studio qui a marqué l'histoire du jeu vidéo, et les autres, plus sombres, qui nous rappellent que tout peut toujours rapidement vaciller dès que les financiers s'invitent à la fête...

Ceux qui souhaiteraient y jeter un oeil pourront se rendre dans notre galerie d'images, les autres iront feuilleter le sommaire sur le site de Côté Gamers, qui propose les deux volumes de LucasArts : Les Chroniques pour la somme rondelette de 50 euros.