L'enquête estivale du journal Libération qui avait obligé l'entreprise a réagir, et à suspendre bon gré mal gré les responsables incriminés, détaillait un système de protection "systématique" de la part des ressources humaines, qui auraient à chaque fois couvert les cadres, malgré des accusations de harcèlement.

Bouillon de culture d'entreprise

Suite à cette enquête, le n°2 du groupe Serge Hascoët, le responsable des studios canadiens Yannis Mallat, mais également Tommy François, et la responsable mondiale des ressources humaines Cécile Cornet avaient démissionné.

C'est sans doute pour combler ce dernier départ qu'Ubisoft annonce aujourd'hui la nomination d'Anika Grant au poste de directrice des ressources humaines, ou "chief people officer" dans la novlangue managériale.

Le communiqué de presse rédigé à cette occasion insiste sur la proximité de cette nouvelle recrue avec le P-DG Yves Guillemot, qui promettait en juillet dernier une "transformation des processus de ressources humaines".

Un bon coup d'aspiro ?

Passée par Dyson où elle a occupé le poste de directrice globale des marchés internationaux et le géant Uber, Grant aura la charge de repenser bien des méthodes de travail au sein du groupe français, comme l'a précisé Guillemot :

À mes côtés, Anika aura pour mission d'aligner toutes nos équipes RH sur une vision forte et partagée, de constituer un solide vivier de talents et de mettre en oeuvre des méthodes de travail innovantes et repensées. Anika concentrera également ses efforts de leadership sur le renforcement de notre culture d'entreprise internationale, en veillant à ce que toutes nos équipes puissent s'épanouir dans un environnement qui favorise le respect, la diversité, l'inclusion et le bien-être collectif.

Il faudra évidemment du temps et bien plus qu'une déclaration de principe pour redorer l'image du géant français, mais ce recrutement semble s'inscrire dans la refonte du service RH précédemment annoncée.

Rien n'est moins sûr, puisque nos confrères de GamesIndustry notent non sans une pointe d'ironie que durant les quelques années où Anika Grant a occupé le poste de directrice des ressources humaines pour le transporteur Uber, l'entreprise a fait l'objet d'une enquête de l'administration américaine, qui avait dénoncé une "culture du harcèlement sexuel accompagnée de représailles envers ceux qui la dénonçaient".

Est-ce donc ça, le bénéfice du doute ?