S'il fallait le résumer par l'une de ces formules faciles à placarder entre deux guillemets sur une bande-annonce qui va bien, on pourrait dire que Death's Door se situe quelque part entre Titan Souls et Hyper Light Drifter, avec une pointe de Hades pour son côté isométrique.

Mais contrairement au titre de 2015, cette aventure semble délaisser la carte de la contemplation énigmatique pour raconter une histoire, celle d'un chasseur d'âmes, sommé de gagner sa croûte par une hiérarchie un rien bureaucratique.

Si les britanniques jurent ne pas avoir lu l'oeuvre de Toriyama, le parallèle entre Ackman et Enma-daiō version Dragon Ball n'échapperont à personne :

Le Bureau occupe une position de hub central. Nous l'avons voulu sobre et en noir et blanc, pour évoquer les films Noirs des années 1920-1930. En tant que collecteur d'âmes, votre boulot est aussi répétitif qu'un autre, surtout qu'il dure depuis plusieurs siècles !

Qui veut la peau d'mon Crow ?

Notre héros de corbeau devra osciller entre deux univers : un hub central dévoile rapidement une myriade de portes éponymes, comme autant de points d'accès vers un environnement unique, en forme de monde ouvert, que l'on pourra explorer à sa guise... quitte à se faire remettre en place par un ennemi trop velu. Qu'à cela ne tienne : grâce aux âmes collectées, il sera toujours possible de faire grimper quelques capacités :

Les joueurs seront obligés d'arbitrer, de choisir une évolution adaptée à leur style de jeu, car il n'est pas possible de maximiser toutes les catégories de Death's Door,.

Si le gigantisme des boss, ici nommés Âmes Géantes, semble une nouvelle fois au rendez-vous, l'aventure emprunte quelques éléments au jeu de rôle, et multiplie les affrontements plus classiques, qui permettront de faire le plein d'âmes, et donc d'améliorations. En plus d'un arc en forme de clin d'oeil appuyé, les fonctionnaires de l'au-delà pourront compter sur des sorts et des bombes bien pratiques pour progresser sans trembler.

Acid Nerve l'assure : malgré le changement de perspective, la précision devrait toujours être de la partie. Dans une logique proche des (bons) shoot'em up, Acid Nerve opte pour des ennemis à la limite de la monochromie, un choix qui permet certes d'offrir une grande lisibilité à l'action, mais qui rend le visuel bien moins marquant que leurs précédentes productions.

A Crow Left of the Murder

Affranchis de la règle qui semble vouloir transformer n'importe quel jeu d'action 2D en rogue-like, les britanniques ont fait le pari d'une aventure indé à l'ancienne, complète comme une crêpe et qui ne s'étale pas au-delà du raisonnable :

Au début de l'aventure, il règne comme une aura de mystère, mais nous avons fait en sorte que Death's Door ne soit pas un de ces jeux ouverts à l'interprétation. En tant que joueur, j'adore les rogue-likes, mais avec Death's Door, je voulais proposer quelque chose de complet, qui peut se terminer le temps d'un week-end, en une petite dizaine d'heures.

Cette première présentation nous aura également permis de prendre le pouls musical de l'aventure avec le compositeur David Fenn, qui se targue d'avoir occupé une place bien plus importante que celle du seul maestro :

Certains morceaux ont été composés avant le développement, et les artistes avaient donc déjà un peu de matière pour travailler, et ressentir l'ambiance du jeu. Pour la première fois, j'ai travaillé sur des musiques dynamiques, mais au cas par cas, en tenant compte de la structure du niveau ou du potentiel d'un morceau. C'était une nouvelle façon d'expérimenter.

S'il est évidemment bien difficile de se faire un premier avis sans avoir pu essayer par nous-mêmes la prise en main et la rapidité d'exécution indispensable en la matière, Death's Door et ses boss dantesques semble toutefois parti sur de bons rails.

Mais au vu de la concurrence désormais pléthorique dans le genre, il faudra forcément peaufiner l'aventure jusqu'à la dernière minute pour espérer briller au milieu d'une foultitude de jeux du même acabit.