Nul besoin de s'attarder sur l'intrigue apparemment vite pliée de Paper Mario : The Origami King, déjà étalée en long et en large, en l'occurrence un énième rapt de princesse ainsi que de son château par un certain Olly, roi de papier aux sombres desseins (et dessins). D'ailleurs, l'ambiance nettement moins festive qu'escompté de Toadville rappelle celle des précédents volets, en particulier à Port-Barbouille dans Color Splash, aussi bariolée que désertée. La cité s'étend cependant davantage et ne se cantonne pas au simple rôle de place centrale entre les différentes régions. En effet, celles-ci ne se réduisent plus à des points placés sur une carte, mais forment un véritable monde tout autour de cette bourgade, dont les accès se déplient au cours de l'avancée à l'image d'un Zelda, grâce aux pluies de confettis pour en colmater les trous et aux pouvoirs des bras "Multi-pliés".

Un monde déplié

Ces aptitudes - qui reposent une nouvelle fois sur les propriétés du papier - consistent par exemple à décoller des éléments du décor en usant des détecteurs de mouvements du Joy-Con, histoire d'ouvrir un passage ou de trouver l'un des très, très nombreux Toads cachés un peu partout. Les plus notables d'entre eux viennent repeupler la ville et y ajoutent des activités, notamment via la (ré)ouverture d'échoppes. Le signalement explicite de ces possibilités supplémentaires s'avère donc assez pratique, à l'instar des conseils contextuels de la soeur chiffonnée d'Olly, Olivia, qui joue à son tour le rôle de guide tout au long de cette cueillette de champignons résolument accaparante, pour ne pas dire hallucinogène. Car la découverte de chacun des habitants s'accompagne de clins d'oeil désopilants dans le ton toujours joyeusement ironique du scénario, complètement marteau !

Puzzle fighter

Lors des combats, nos rescapés servent également de horde grandissante de supporters, synonymes de bonus moyennant finances. Une aide parfois précieuse au regard de la teneur de ces batailles, qui prennent littéralement des allures de casse-tête. L'habituel principe de timing en attaque et en défense s'étoffe d'une présentation à 360 degrés, des cercles concentriques permettant d'organiser les manoeuvres via des rotations ou des translations, le tout avec un nombre de déplacements et un temps limités. Il faut donc planifier le positionnement des ennemis selon leur nature et sélectionner les armes en conséquence, un exercice initialement perturbant et progressivement plus compliqué, a fortiori face aux Boss, facétieux dans tous les sens du terme. Reste à savoir si cet ingénieux travail ne tourne pas à la routine durant cette épopée, grand format a priori...
ON L'ATTEND... ROYALEMENT !
A l'image de l'origami, le monde de ce Paper Mario dévoile une grande richesse à mesure qu'il se déploie, son système de combat gagnant ici encore en épaisseur. Cet intérêt subsiste-t-il de bout en bout, sans complexifier inutilement son propos ? Réponse très bientôt dans le test, mais si certains craignaient un repli de la saga, la fibre d'originalité de Paper Mario : The Origami King pourrait le ramener jusqu'à son trône, en digne souverain du RPG moustachu...