Suivant les controverses récentes, Twitch a annoncé prendre des mesures pour limiter le harcèlement sur sa plateforme, en particulier contre les streameuses, mais aussi sur les sanctions concernant les comportements toxiques par l'ensemble des acteurs de la plateforme.

Pour commencer, Twitch a précisé s'être saisie des accusations, en prenant en charge les plus sévères en priorité, pour déterminer leur véracité et appliquer les sanctions en conséquence, incluant des suspensions à durée indéterminée. Ces investigations pourraient prendre beaucoup de temps, puisque certains agissements ont été faits en-dehors de Twitch et nécessitent l'aide d'autres instances.

Ensuite, sur le long terme, la politique de sanctions concernant le harcèlement et les discriminations sera améliorée pour permettre une prévention et un système de sanctions plus efficace à l'avenir.

Nous travaillons notamment sur le fait de revoir notre règlement concernant le Harcèlement et les Comportements Toxiques, l'amélioration de la détection de pseudonymes insultants, l'amélioration de l'AutoMod et de notre liste de Mots Bannis, et sur d'autres projets centrés sur le fait de réduire le harcèlement et les comportements toxiques.

Twitch a terminé son annonce en remerciant les victimes d'avoir témoigné, ce qui demande "une force, une vulnérabilité et un courage incroyables", et a apporté son soutien à ces dernières, affirmant "prendre ses responsabilités" pour rendre l'environnement du gaming plus inclusif et respectueux.

Cette déclaration vient en réponse à une nouvelle vague de témoignages dans l'industrie du jeu vidéo et de l'eSport qui est survenue ces derniers jours, en mettant en lumière le sexisme présent dans l'industrie. Certaines affirmations contre des professionnels a mené leurs employeurs à prendre leurs distances, comme pour Chris Avellone, le commentateur de Dota 2 Grant Harris, ou encore de multiples streamers de Destiny 2.

Des streameuses ont aussi partagé des logs de chat qu'elles reçoivent quotidiennement lors de lives, avec des commentaires sexistes et insultants qu'elles reçoivent à répétition, pour mettre en lumière l'environnement hostile de Twitch.

Du côté français, c'est le streamer MoMaN qui a été la cible d'accusations après la publication d'un extrait de live, pris fin 2018, où ce dernier avait causé une vague de harcèlement contre une streameuse après une remarque grivoise. Cela lui avait causé un avertissement par Twitch, sans aucune sanction, néanmoins.

Twitch est la plateforme numéro 1 du streaming dans le jeu vidéo et a donc un rôle majeur à jouer concernant cette problématique. Le PDG Emmett Shear a récemment publié un mail envoyé en interne pour rappeler son engagement dans le fait de rendre la plateforme plus inclusive, avant cette annonce qui laisse espérer des actions concrètes pour rendre la plateforme moins toxique.

Avant cette nouvelle vague #MeToo dans l'industrie du jeu vidéo, Twitch a aussi réagi aux controverses autour du racisme systémique aux Etats-Unis en mettant en avant de nombreux créateurs noirs. En outre, pour le Pride Month, une partie des abonnements aux chaînes est donnée à l'association luttant pour les droits de la communauté LGBT+, The Trevor Project. Une partie des dons est aussi reversée à l'association National Black Justice Coalition qui concerne la communauté noire LGBT+ en particulier.