Charles Reed est un privé du début des années 20 comme les autres. Ou presque. Dépêché dans la ville fictive d'Oakmont, Massachusetts, il compte faire son job à plein temps, comme tous les jours. Mais l'affaire n'est pas si simple. Les habitants de cette bourgade actuellement victime d'une montée des eaux spectaculaire, succombent peu à peu à une sorte d'hystérie collective. Et rien ne semble l'expliquer. Notre héros pense trouver une connexion avec les rêves étranges qui l'assaillent et les capacités dont il jouit depuis un certain temps - et qui pourraient l'aider à tout comprendre. Mais à quel prix ?

Foule sentimentale

Dans cette cité délabrée et à moitié sous la flotte, ce qui obligera à passer régulièrement par l'usage d'un canot, on passera la majeure partie de son temps à explorer les environs (dont on ne sait rien lorsque l'on y pose les pieds pour la première fois) interroger la population, et trouver des preuves qui mèneront, après déduction, à détenir la vérité concernant une affaire que l'on sait liée à une menace plus grande.

La première face à laquelle nous nous trouvons est celle de la disparition du fils d'une des huiles d'Oakmont, Throgmorton. La fouille méthodique du dernier endroit où il a été aperçu nous amène, après observation, à entrer dans une phase de reconstitution simulée par l'intellect de Reed. Dans un environnement aveuglant où seules des silhouettes se distinguent en plus des paroles échangées, il s'agit alors de retrouver le bon ordre des différentes scènes aperçues. La suite consiste alors à suivre, à l'aide d'un sixième sens fait d'apparitions fantomatiques, des traces de sang, une douille, des lettres et autres carnets, puis après intimidation et quelques langues déliées, avoir tous les éléments. Un peu comme dans les Sherlock Holmes, on associera des faits afin de parvenir à une conclusion, dont je vous laisse la surprise, tout comme le choix moral qui en découlera. Côté enquête, on tient de quoi s'occuper un peu avec des mécaniques plutôt intéressantes, comme celle de la fouille d'archives de bâtiments officiels pour retrouver la trace de quelqu'un. Et l'atmosphère sale et mystérieuse aide clairement à s'imprégner.

"Bref, mon enquête piétinait..."

L'enquête suivante, elle, ouvre un peu le côté exploration d'un monde ouvert, découpé en sept quartiers, encore un peu trop peuplé de clones écervelés, d'étranges créatures qui montrent rapidement les limites d'un système de combat raide comme la Justice. Les sensations lorsque l'on frappe ou que l'on sort un pistolet aux balles aussi rares que précieuses, sont assez inexistantes. Et on s'interroge sur l'influence réelle de l'expérience et des arbres de compétences permettant de débloquer des aptitudes de combat, de vigueur et d'esprit. Quant à la ville, d'une taille assez raisonnable, elle a dans son architecture le charme du début du XXème siècle, mais s'y balader, en traînant un peu les pieds ou en bateau, s'avère plutôt laborieux.

Ce qui n'empêche pas de rester agrippé à une atmosphère, baignant certes dans une mise en scène un peu old school, mais parfaitement travaillée pour vous faire ressentir l'angoisse, la peur, la perte d'une santé mentale mise à rude épreuve par les découvertes macabres. Le côté bizarre est entretenu par des rencontres pas banales, dont celles d'autochtones aux faciès simiesques ou proche du poisson... Tout un programme qu'on a clairement envie de voir se dérouler dans les meilleures conditions.

ON L'ATTEND... UN PEU
On ne va pas se le cacher, si The Sinking City dispose d'une ambiance prenante, laisse entrevoir une intrigue propre à plaire à tous les fans de Cthulhu et a bien pensé le déroulement de ses investigations, il n'en demeure pas moins assez vétuste dans ses phases de déplacements, ses combats et sa mise en scène. Ce qui n'empêche pas d'apprécier. Mais nous avons joué à une version Bêta et il reste un peu de temps avant la sortie, calée au 27 juin prochain sur PS4, Xbox One et PC. Gageons que les développeurs auront encore le temps de peaufiner.