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La prochaine assemblée d'Ubisoft se tiendra le 22 septembre. C'est un moment capital pour Yves Guillemot qui s'oppose à Vincent Bolloré.

Le PDG de Vivendi a déjà remporté une bataille en faisant l'acquisition de Gameloft, qui était auparavant dans le girond d'Ubisoft et en consolidant sa position jusqu'à détenir 27% du capital et un peu plus de 24% des droits de vote.

Le co-créateur historique répliquait en début d'année en augmentant également ses parts qui s'élèvent à 13,57% du capital et à 20% du droit de vote. Convaincre les actionnaires de faire le bon choix, et passer les bonnes résolutions à l'AG sera crucial.

Pour ce faire, Yves Guillemot compte bien exposer son avis sur les méthodes de Vivendi.

[...] la réputation de Vivendi dans les conseils d'administration n'est pas exemplaire au vu de leur comportement dans le passé. Ils sont tournés vers leur intérêt. Chez Ubisoft, nous avons toujours défendu l'intérêt de l'ensemble de nos actionnaires et pas d'un en particulier, nous ne comptons pas déroger à cette règle.

Nous verrons bien ce qu'il se passera lors de l'assemblée générale. Mais je crois que nos actionnaires ont plutôt intérêt à ce qu'Ubisoft soit dirigé par l'équipe actuelle, en toute sérénité, plutôt qu'en conflit avec des membres du conseil d'administration représentant Vivendi

Malgré ce travail politique pour convaincre les actionnaires, il se pourrait que Vincent Bolloré porte une nouvelle offensive boursière avant la fin de l'année.

Les Echos parlent du mois de novembre. Ce mouvement était déjà pressenti par certains analystes, qui avaient relevé qu'une part minoritaire d'Universal Music pourrait être introduite en bourse, afin d'obtenir les liquidités nécessaires au coup de grâce sur Ubisoft.

Ceci dit, même en menant une OPA financière réussie, Vivendi pourrait le payer très cher. Tout d'abord, les actions Ubisoft ont connu une belle croissance depuis le début de l'année. Cela signifie qu'il faut mettre plus d'argent sur le tapis. Ensuite, il est vrai que la gouvernance des groupes de media sur le marché du jeu vidéo n'a pas été une franche réussite jusqu'ici.

Vivendi serait alors obligé de s'adapter au monde du jeu vidéo. Or, je ne suis pas sûr qu'il le comprenne. Nous, depuis trente ans, nous essayons de trouver la bonne voie. Ce n'est pas facile, c'est exigeant, il faut prendre des risques et être mobilisés à 100 % sur ce segment. Cela ne serait plus une priorité dans un grand groupe.

Pour finir, après avoir payé très cher, rien ne garantit que les talents restent chez Ubisoft. Les liquidités d'un rachat pourraient également servir à fonder un nouveau concurrent, pour mettre à terre un géant qui n'aurait alors que des pieds d'argile. L'équation est complexe et la bataille s'annonce rude.

Nous aurons certainement des nouvelles de ces manoeuvres financières d'ici la fin de l'année.

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