En dépit d'une présentation de la carte en vue de profil à la place de la caméra aérienne usitée sur la version Wii U, le monde de Tricot'île n'a guère changé. Les niveaux semblent identiques, y compris les emplacements des objets à collecter (fleurs, écheveaux et motifs). Une impression de déjà vu inévitable, puisqu'il ne s'est écoulé qu'un an et demi depuis la sortie de Yoshi's Woolly World, néanmoins cette similarité illustre surtout le travail appliqué du studio Good-Feel. Alors que certains portages souffrent d'un rendu pixelisé sur double écran, Poochy and Yoshi's Woolly World se montre d'une grande douceur pour la rétine, grâce à son effet de flou toujours chatoyant en arrière plan qui contraste avec la netteté du décor, une merveille de tendresse en somme. Et si cette déclinaison portable ne peut rivaliser en matière de finesse avec son homologue sur console de salon, l'usage de la 3D auto stéréoscopique et d'un cadrage sensiblement resserré permettent de souligner quelques détails inaperçus auparavant.

Donne la patte Poochy !

D'ailleurs à l'époque, on n'avait à peine entrevu Poochy, cantonné au rôle de compagnon fonceur et aboyeur. Au delà de rares apparitions au fil du périple, sa participation se limitait à figurer sur l'un des badges, ces pouvoirs qui viennent faciliter la tâche, moyennant la dépense de perles. La présence des canidés se révèle dorénavant renforcée, car en plus des ailes pour planer indéfiniment déjà octroyées par le mode relax, il est ici également possible d'appeler à tout moment les Tipoochys à la rescousse. Ceux-ci remplacent les pelotes de laine, de sorte que l'on dispose désormais de munitions infinies, quoiqu'il faille quand même leur laisser le temps de revenir au pied. D'autant qu'ils farfouillent souvent aux alentours, s'attaquant tout seuls aux ennemis et dénichant nombre d'items ou de recoins cachés au passage. Évidemment, l'avancée en est considérablement simplifiée, pas forcément un mal dans la mesure où ce coup de patte reste optionnel, et que le programme s'annonce encore plus épais.

Chien de course

L'emménagement de la niche de Poochy ajoute ainsi des stages aux commandes de notre toutou lancé ventre à terre, uniquement capable de sauter et de glisser. Si ces rallyes s'apparentent à des séances de runner, les objectifs à remplir rendent l'expérience plus intéressante, tout comme les modes "ruée vers l'or" ou "contre-la-montre", bien que ce dernier nécessite l'amiibo Poochy. Les amiibo Yoshi servent eux de nouveau à profiter d'un second dino de soutien, tandis que les autres étoffent la liste des tenues. Cet opus comporte en outre un éditeur de patrons, que l'on a ensuite loisir de partager via StreetPass. Une activité basique et pourtant potentiellement réjouissante pour les enfants, à l'image des formidables séquences en stop motion qui mettent en scène les péripéties de Yoshi et Poochy. Ces saynètes sont assorties de questions plus ou moins ardues, histoire de vérifier si l'on a bien regardé. Et à raison d'une vidéo déverrouillée par jour, voilà probablement de quoi s'occuper et se réchauffer le coeur durant les longues soirées d'hiver.
ON L'ATTEND... TENDREMENT

Yoshi's Woolly World faisait déjà partie des plus jolis jeux de plateforme, et il ne semble guère avoir perdu de son charme sur 3DS, grâce à l'habile travail de Good-Feel. D'autant que le studio ne s'est pas contenté d'un simple portage, puisque la présence plus appuyée de Poochy et le renfort des Tipoochys tendent à rendre l'aventure encore plus chaleureuse, dans tous les sens du terme. Reste à déterminer si les trépidants stages bonus et les modes supplémentaires résolument créatifs compensent le retrait des parties en coopération. Réponse dans le test, le mois prochain.