Pour ce second jeu, Hidetaka Miyazaki, directeur des deux premiers Souls, a passé le flambeau a deux de ses collègues, Tomohiro Shibuya et Yui Tanimura. Difficile de savoir dans quelles conditions le retrait de M. Miyazaki s'est effectué, celui-ci n'étant pas intéressé par des suites multiples pour ce qui est désormais une série mais faisant part dans un même temps de sa tristesse (toute relative) de n'être que superviseur sur ce Dark Souls 2. Certainement tout à fait conscient du potentiel de la licence, c'est un titre très similaire à son prédécesseur que semble proposer Bandai Namco, sans prise de risque donc mais avec heureusement des éléments peaufinés et bien entendu un nouveau monde maléfique et cruel à explorer, des sueurs froides et des coups de sang à maîtriser.

"Ne me dis rien !"

Encore bien loin du mode de récit hollywoodien que propose 90% de la production vidéoludique "à histoires" aujourd'hui, Dark Souls II se narre et se nappe un peu moins dans l'ombre que son prédécesseur, les éléments de scénario dévoilés au début du jeu mettant encore plus en exergue l'étroit rapport qu'il peut y avoir entre Dark Souls et l'oeuvre incontournable de Kentaro Miura, Berserk (entres autres références...). Pour en savoir plus, il faudra toujours s'impliquer dans le titre, celui-ci ne prendra pas le joueur par la main, mais ce petit changement de ton est notable. Comme il est notable aussi que malgré un développement annoncé sur un nouveau moteur graphique, ce Dark Souls II pique les yeux. La direction artistique est toujours aussi fascinante, le temps de jeu alloué pour ces impressions nous ayant permis de découvrir des chevaliers massifs aux armures luisantes ou un géant terrifiant, avec comme seul visage un trou béant, mais techniquement le titre est un peu à la ramasse, les personnages rencontrés, toujours admirablement doublés avec ces accents so british, n'en étant pas moins ventriloques... Chapeau tout de même aux animations qui s'avèrent plus convaincantes et qui vont demander de réapprendre certaines habitudes de jeu...

Comme dans des pantoufles. En émeri.

Mais globalement, les amoureux du premier jeu vont vite trouver leurs marques. Avec pour centre du "monde à ouvrir" plutôt que du "monde ouvert" de Dark Souls 2, Manjula, un lieu de quiétude au bord de la mer, où raisonne une musique douce et où scintille un feu, ce genre d'endroits apaisants bien trop rare dans l'univers tourmenté de Drangleic, le royaume de Dark Souls II, inédit par rapport à Dark Souls, de ce que nous avons appris pour le moment...

Maudit, vous enterrez ces terres sous une des apparences suivantes : guerrier, chevalier, épéiste, bandit, clerc, sorcier, explorateur ou "démuni" (pour démarrer à poil !). Avec sa barre simplifiée, le menu permet aussi désormais d'apprécier les changements d'équipement directement sur le modèle de son personnage, quatre anneaux pouvant désormais être portés. Pour regagner son humanité, il ne sera plus nécessaire de faire une pause près du feu, on pourra directement utiliser une "effigie humaine". Le feu, que l'on pourra balader via des torches à la durée de vie chronométrée, permettra de faire brûler certains artefacts afin d'en obtenir d'autres, des flasques d'Estus par exemple.

Les serments sont toujours présents et favoriseront la rencontre en multi d'une de vos connaissances si vous êtes de la même obédience. Ce n'est pas automatique mais vous avez désormais une méthode simple pour tenter de retrouver un pote en jeu, le chat vocal étant même possible en coop', si les deux joueurs l'ont activé. D'ailleurs, à vous de déterminer si les joueurs rencontrés seront ceux de votre serveur régional ou du monde entier. Invasions et PVP (dans des environnements dédiés pour ces duels) font toujours partie des réjouissances et les priorités d'invasions sont les suivantes : joueur aux péchés élevés (déterminés par ceux ayant souffert des exactions de l'envahisseur...), joueurs en coop', vivant et mort-vivant. Avec une barre de vie qui peut rester inférieure à 50% (et moins encore...) après résurrection pour les joueurs aux lourds péchés... Ça vous donne toujours envie d'être si méchant ? Enfin, vous pourrez toujours demander l'absolution grâce au Soul Vessel, un objet permettant à un certain endroit dans le jeu de "réinitialiser" son personnage, pour s'essayer à une nouvelle classe par exemple. Reste à savoir si les crimes seront eux aussi effacés...


ON L'ATTEND : BEAUCOUP

Étroitement dans les pas de Dark Souls au moment de ces impressions sur le début du jeu, Dark Souls II ne devrait pas nous réserver de surprises majeures à sa sortie au mois de mars. Tant mieux ? Peut-être pas, mais en tout cas peu importe pour cette fois, la noirceur, la difficulté mais aussi la narration par l'exploration du premier jeu nous ayant captivé, on prendra du gros rab' avec grand plaisir, la candeur de la découverte en moins.