Croissez et multipliez, quitte à raser la moitié de la planète. C'est la philosophie de Godus, un God Game à l'image du titre qui a créé le genre : Populous. Le principe est le même : vos fidèles construisent des habitats si le terrain est assez plat et la structure dépend de votre niveau technologique ainsi que de la place disponible. Une fois le bâtiment rempli, vous pouvez faire sortir un habitant en surplus pour qu'il plante une nouvelle maison un peu plus loin. Et afin de trouver de l'espace pour tous ces foutus reproducteurs, vous allez aplanir le sol grâce à votre puissance divine.

Par monts et par vaux

Dans Populous, on se retrouvait toujours avec une carte toute plate remplie de forts (la plus grosse construction), et c'était très vilain. Avec Godus, la diversité a un peu plus lieu d'être. En effet, les plus grandes structures n'offrent pas de surplus d'habitants. Il n'est donc pas idiot de composer entre châteaux et petites maisons pour être efficace. Le terrain se manipule assez facilement, strate par strate, mais cela devient fastidieux à force. C'est cependant moins pire que le mécanisme de récolte de l'énergie divine que l'on dépense ensuite en utilisant les pouvoirs (dont la terraformation). Il faut en effet cliquer régulièrement sur des petites bulles rouges qui apparaissent au-dessus des foyers. Certes, ça fait une jolie musique, mais c'est super relou. On peut installer une "place du village" pour connecter les maisons alentour et centraliser l'énergie divine, mais ça reste très limité, surtout que le coût d'une deuxième place est prohibitif. Et ça ne serait pas du luxe, car votre peuple s'étale rapidement partout où il le peut.

Dieu est argent

Nous n'en sommes qu'à 40% du développement, donc on peut espérer que 22cans comprenne la frustration du joueur devant ce travail de clic qui fait beaucoup penser au système F2P. D'ailleurs, les bulles apparaissent selon un temps donné, que l'on peut accélérer en déboursant des gemmes. Il arrive assez souvent que l'on tombe à court d'énergie. Soit il faut attendre, ou faire autre chose, comme une partie PvP, soit on dépense un ou deux diamants. On peut trouver ces gemmes dans certaines récompenses, mais je ne doute pas qu'on pourra aussi, à terme, se les payer dans une boutique virtuelle...

Bétonnez-moi tout ce joli paysage

En solo, Godus n'est pas terriblement passionnant, mais on peut y jouer tranquillement en débranchant le cerveau. Il suffit de faire progresser son peuple sur le chemin de la civilisation étape par étape. Le nombre de fidèles grandissant, vous allez dévoiler la carte zone par zone, où vous dénicherez des coffres contenant des cartes de ressources. Ces dernières doivent être cumulées selon une recette précise pour débloquer une amélioration de civilisation. Vous trouverez aussi des nouveaux pouvoirs, très doucement, comme les statues d'accélération ou le doigt de Dieu pour tout écraser. Il n'existe pas vraiment de challenge dans ce Godus version bêta, il faudra donc attendre pour juger le gameplay final. Mais, pour l'instant on s'ennuit vaguement quand même...

Sim crétins

Le PvP n'a pas l'air d'être en place. Godus permet une série de matchs didacticiels contre une IA inexistante (malgré le grand soin apporté à simuler un chat de lobby d'une débilité abyssale). Écraser la civilisation adverse, faire la course à la population, ramasser le plus de gemmes au centre de la carte, etc. Plusieurs modes sont offerts, mais comme l'ennemi ne fait aucun effort, ce n'est pas très passionnant.

On ne peut donc que patienter et voir où le développement de Godus nous mènera. C'est certes très mignon et coloré, mais s'il ne s'agit que d'un Populous vaguement modernisé, ça ne fera pas l'affaire. En même temps, j'imagine très mal comment dynamiser, améliorer et rendre de manière générale le jeu plus intéressant. Bon courage à 22cans !