Nul doute que BJ Blazkowicz retournera une fois de plus au château Wolfenstein dans ce titre développé par Bethesda et le studio MachineGames (composé d'ex de Starbreeze, qui auront fui l'échec de Syndicate ?) Ce n'était en tout cas pas au programme de la présentation que nous avons pu voir et jouer par la suite. La première partie était scénaristique et mettait en scène BJ dans un train vers Berlin, confronté à deux protagonistes importants de l'histoire, une vieille nazie à l'air bien sadique et un jeune aryen "Toy boy" ultra vicieux... genre Gautoz. La seconde se passe à Londres où BJ "infiltre" un bunker nazi géant pour voler des prototypes.

Nazi un jour...

Le côté scénaristique de Wolfenstein : The New Order pourrait être intéressant, avec un gros effort sur les visages et les animations des personnages. On voit le blondinet se passer la langue sur les dents de manière bien lascive, et sa chef fait bien son rôle de nazie timbrée qui joue avec sa proie. Le moteur d'ID propose des graphismes et des textures très nets et propres, c'est assez encourageant pour l'ambiance. Il semble que MachineGames se soit même amusé à laisser les dialogues allemands en allemand sous-titré (et pas de l'anglais avec un accent allemand). BJ aussi se montre assez réussi : sortant de quelques décennies de coma pour se retrouver dans des années 60 nazifiées de bout en bout, il n'hésite pas à commenter l'environnement et l'action, avec des phrases un peu barrées, des vannes très idiotes, et un ton laconique très seyant. Seul truc étrange : des passages cinématiques qui semblent moins beaux que le jeu lui-même...

Les bons outils font les bons meurtres

Et le FPS dans tout ça ? Eh bien, prenez n'importe quel FPS un peu bourrin, et voilà. Couloir, couloirs, salle un peu ouverte avec plein d'ennemis, couloir, fermer une valve, casser un truc, ce genre de choses, couloir, salle avec plein d'ennemis, couloir, passage secret, couloir avec quelques ennemis, etc. Le jeu vous propose presque toutes les armes en akimbo : le gun qui est un peu mou, la mitrailleuse, le shotgun assez sympa. Vous avez ensuite une sorte de torche laser qui sert à découper des chaines, mais aussi des parois un peu faibles. On sculpte donc des grilles d'aération, des caisses pour trouver des bonus de vie ou d'armure, et même des meurtrières dans les protections pour tirer tout en restant caché. C'est probablement la seule originalité de The New Order jusqu'à preuve du contraire. On peut d'ailleurs s'amuser à tailler des formes créatives, mais c'est drôlement dur de dessiner une bite au pad, croyez-moi.

Était-ce bien nécessaire ?

Dans le niveau proposé, BJ abandonne sa torche-laser pour un nouveau énorme laser qui vaporise aussi les ennemis. S'ensuit alors la grosse baston finale dans l'héliport. Les ennemis sont constitués de nazis en uniformes, de nazis en armure lourde, et de nazis-robots au design quelconque. On en a déjà tué pas mal avant, mais là ils sont nombreux. BJ peut tenter d'en éliminer un maximum furtivement. Oui, de la furtivité dans un Wolfenstein... Le plus drôle arrive quand BJ se faufile derrière une caisse et la découpe, toujours furtivement, avec un laser qui fait un bruit ressemblant un peu à "VRRRRRRAAAAAAAAAA" sans que personne ne tique dans la salle. Mais trêve de plaisanteries, il faut bien se faire repérer à un moment ou un autre, à la suite de quoi le but est de rester en vie.

Face à face soporifique

Wolfenstein : The New Order reprend le principe des packs de vie et d'armure, en rajoutant un minimum de régénération par dessus. Il est vrai que la santé descend rapidement, surtout qu'il s'avère souvent difficile de savoir d'où viennent les tirs. D'une manière générale, il ne semble pas très bon d'attendre au même endroit pour buter tout le monde : le gameplay vous force à sortir de votre trou pour récupérer des points, en éliminant un max de monde au passage. Vous pouvez aussi utiliser les tourelles des hélicos, mais elles chauffent vite et une fois encore il vaudra mieux courir. Dans ces moments de tension, Wolfenstein ne s'en tire pas si mal. Ensuite arrive le Boss, un gros robot qui ne bouge quasiment pas et qu'il faut déglinguer à distance avec le laser que l'on recharge à une borne d'énergie. Tirer, se cacher, recharger, tirer, se cacher, recharger, ainsi de suite jusqu'à ce que mort s'ensuive. C'est le pire Boss que j'ai vu depuis longtemps. Qui sait, MachineGames va peut-être se réveiller et modifier cela avant la sortie ?

Très clairement, nous n'avons pas affaire au FPS du siècle. Et je crois que personne ne s'attendait à un nouveau hit dès l'annonce du titre. Mais si on considère Wolfenstein The New Order comme un FPS/aventure solo correctement fait, il peut valoir le coup pour pas trop cher. MachineGames devrait se débarrasser de tics et de fausses bonnes idées qui plombent le rythme et la crédibilité du gameplay. On peut aussi espérer que le design se lâche un peu plus sur la fin. Pour l'instant, tout cela est bien trop sage...