PlatinumGames est né d'un frustration. Celle de Tatsuya Minami qui n'était pas pleinement épanoui à l'époque où il travaillait encore pour Capcom. En 2006, le producteur japonais a donc décidé de créer son propre studio avec d'autres producteurs de Clover Studio (Okami). Les deux entités ont donc fusionné pour donner naissance à celui que l'on connait.

Ce qui a le plus motivé mon départ fut de réaliser que si je fondais ma propre société et y intégrais un tas de nouvelles personnes nous serions en mesure de créer de nouvelles choses originales.

Minami confie d'ailleurs que le plus gros défi pour PG était de trouver de nouveaux projets pour l'équipe. Ce dernier juge d'ailleurs très positif le travail de son équipe, et s'il devait noter le travail effectué, il lui donnerait un "A" pour l'ensemble de ces cinq dernières années.

L'équipe a travaillé très dur. Ils ont tenu leur part du marché et fait un très bon travail en faisant des jeux de grande qualité.

En revanche coté  business, Minami n'est pas aussi enthousiaste :

Je pense que je donnerai probablement un C ou même un D.

Le producteur explique que le studio doit aussi réfléchir à mieux séduire sur le marché en dehors de l'archipel nippon et ainsi prendre conscience des enjeux économiques que représente le marché international pour des productions japonaises.

Nous avons évidemment grandi dans le cadre du marché japonais - une grande partie de notre équipe s'est focalisée dessus. Et maintenant nous essayons de nous étendre et de penser davantage aux joueurs du monde entier. Quand on pense à ce qu'un succès global signifie, il est clair que l'on a besoin de vendre plus de jeux. Nos jeux ont besoin d'être mieux vendus.

À la fin de l'année 2012, Bayonetta était le jeu le plus vendu de Platinum. En effet, le beat'em all a trouvé plus d'un million d'acheteurs, mais pour Minami, le résultat n'est malheureusement pas suffisant.

Bayonetta ne s'est pas vendu à la hauteur de ce que nous voulions. On espérait faire un peu mieux que ça, même si on ne peut pas tout mettre sur le dos du jeu. Je pense qu'il y a eu pas mal de problèmes au niveau marketing.

Avec Metal Gear Rising : Revengeance, sorti en février dernier, le studio japonais a redressé la barre et prévoit de ventes honorables.

Nous nous attendons à ce que Metal Gear Rising se vende mieux que Bayonetta et il vient juste de sortir. Mais si vous regardez les jeux développés dans les studios occidentaux, dans l'état actuel des ventes, ils sont clairement en avance sur nous, et nous ne serons pas satisfaits tant que nous serons à ce niveau.

Rendre les jeux japonais plus populaires en occident demandera beaucoup de travail aux équipes nippones. Minami, conscient qu'il faut repenser leurs propres méthodes, nous explique :

Nous devons beaucoup réfléchir sur ce qui interpelle les consommateurs au niveau mondial et trouver cette recette secrète et s'assurer qu'elle convienne à nos jeux. Et il y a beaucoup de domaines sur lesquels nous devons nous pencher, pas seulement dans de l'artistique, mais aussi dans le game design, dans la musique...

Je pense que la seule chose que nous voulons plus que tout dans l'immédiat - et c'est ce sur quoi nous continuons de travailler dur - c'est que les gens comprennent que certes nous faisons des jeux ici au Japon, mais nous les faisons pour tout le monde.

PlatinumGames développe actuellement Bayonetta 2 ainsi que The Wonderful 101, le studio est aussi attendu sur les consoles nouvelles génération.

Nous étions sur la liste des développeurs de Sony car si nous travaillons avec des éditeurs tiers, nous allons évidemment faire des jeux multiplateformes et donc faire des jeux PS4.

Minami raconte aussi que le studio expérimente des prototypes sur IOS et Android, à faible coût. Développer sur ce type de plateformes représente peu de risques, mais il ne faut rien attendre du studio pour le moment de ce côté-là.

-Via-