MAJ : la liste s'allonge avec la fermeture de boutiques en région Lyonnaise, Toulouse et à Bordeaux.

MAJ2 : retrouverez ici liste complète des boutiques concernées par la fermeture.

Nous vous l'annoncions ce matin, GAME France vient de fermer 15 boutiques en France. Même si le malaise dure depuis des mois, le choc dans le monde des boutiques spécialisées en jeu vidéo semble profond.

Pour mieux comprendre la situation et démêler le fantasme de la réalité, nous avons recueilli le témoignage du responsable adjoint d'un magasin GAME qui nous explique en détails la chronologie des événements : 

L'annonce de ces 15 fermetures nous a été communiquée en interne il y a une semaine maintenant. Par un mail tout d'abord, puis via une réunion téléphonique avec les responsables régionaux. On nous a précisé "15 boutiques ferment maintenant, mais ne vous inquiétez pas." Vous comprendrez que c'est forcément compliqué de rester serein, d'autant que les problèmes remontent à des années maintenant...

Les magasins touchés sont pour le moment tous des enseignes situées en province. On retrouve des boutiques à Nancy, Reims ou Amiens par exemple. Il s'agissait de lieux de vente sur lesquels les pertes étaient trop fortes. Je précise que les employés ont tous reçu une des propositions de reclassement dans d'autres boutiques GAME. Il ne s'agit pas de licenciement secs, mais cela obligera les employés à déménager ce qui n'est pas évident...

La situation aurait en effet commencé à se dégrader dès 2010. A l'époque la direction du groupe alterne en GAME Angleterre et GAME Espagne. Le réseau est alors déstabilisé avec la mise en place, début 2011, d'un logiciel interne visiblement déficient. 

Ce logiciel fonctionnait mal. Nous avons dû nous transformer en techniciens informatiques pendant de longues semaines. Du temps que nous ne pouvions plus consacrer à nos clients. Il faut bien comprendre que, certains jours, nous ne pouvions même pas encaisser. Impossible de déstocker. Soit on demandait à nos clients de repasser, soit on leur proposait de payer en liquide. Cela a forcément eu des répercussions sur les ventes en magasins et entraîné des tensions en boutique. Une vraie galère morale pour les équipes. L'inspection du travail l'a même souligné dernièrement...

A cela s'ajoute une communication au compte-goûte et une attitude qualifiée "d'autruche" de la part de la direction qui a toujours souhaité minimiser la crise : 

En interne, on nous a fait passer la consigne de minimiser l'importance de ces fermetures. Mais nous sentons bien que ce n'est probablement pas fini. Actuellement, on enregistre près de 20 démissions par mois pour un millier d'employés. Le problème est profond.

D'après les échos de notre source, le groupe GAME se dirigerait désormais lentement mais sûrement vers la vente par correspondance. Reste que dans ce climat de tension et d'incertitude, l'avenir semble donc des plus troubles pour les enseignes GAME. 

Après avoir joint par téléphone les responsable de GAME France, nous sommes toujours dans l'attente de leur retour.