Oui, bien embêté. Parce que j'ai beau enchaîner les matchs, et me la donner contre l'ami Papayou, j'ai l'impression de louper quelque chose pour que l'étincelle de la passion jaillisse. Et donc difficile d'avoir un avis tranché. D'autant que, tous les ans, entre la préversion et la finale, il y a toujours des ajustements. Et que, par conséquent, il se peut que tout ce que je raconte n'ait plus aucune valeur d'ici à la sortie. Ceci étant dit, je vais tout de même tenter d'apporter ma modeste contribution. Et, qui sait, peut-être vous aiguiller convenablement. Commençons par causer de l'évidence, à savoir la partie technique. Sans surprise, en termes de modélisation et d'animation, l'ensemble reste au niveau de PES 2012. Des faciès ressemblants mais qui virent au zombie lorsqu'ils s'énervent, quelques mouvements très réussis et d'autres au rendu lolesque (la course ou le simple replacement en marchant les bras ballants) ou encore une physique de balle réussie... Enfin, concernant l'enrobage ou l'ambiance générale, toujours rien de très enthousiasmant. Surtout les célébrations qui font tellement tiep... Mais bon, on a l'habitude.

Ah, l'I.A. !

Sur le terrain, moult promesses nous ont été faites en termes d'intelligence artificielle. On nous serine avec du Player ID (pour une attitude ultra-fidèle des grosses stars). On nous arrose de ProActive AI pour nous signifier que chaque joueur sur le terrain aura des réactions plausibles et adaptées. Reste que par rapport à l'an passé, les évolutions ne sautent pas aux yeux. Alors oui, les premiers matchs laissent entrevoir des défenses un poil mieux organisées. L'alignement semble mieux respecté et il n'est pas rare de constater qu'après avoir happé un arrière vers le porteur du ballon un coéquipier proche couvrira la zone délaissée. De même, les joueurs dirigés par le CPU ajustent plutôt bien marquage comme pressing et leurs tacles, d'une bonne amplitude, visent souvent juste. Et même le gardien fait montre d'une belle opposition et s'adonne à de jolis arrêts en deux temps assez fréquemment. Mais une fois que l'on trouve ses marques en attaque - la baisse de vitesse, assez nette, et le poids des milliardaires en shorts et de la balle se révélant assez déstabilisants - et que l'on commence à bien dribbler, contrôler, trouver les bons appels dans les intervalles, accélérer, arriver devant les 16 mètres 50 en deux passes... Certaines failles apparaissent assez clairement. Comme tous les ans. Vous savez, par exemple, des ailes laissées à l'abandon, des axiaux hésitants, des interceptions qui se transforment trop souvent en petit pont, ou encore des défenseurs qui jouent des coudes avec une superstar sur 5 mètres mais qui se font larguer quoiqu'il arrive. Et je ne vous parle pas des murs d'un seul joueur à 45 mètres...

Contrôle surprise

Autre terme qui nous annonce des lendemains qui chantent, le PES Full Control. Le genre de truc qui veut dire "hey, I just met you and this is crazy c'est sûr, vous allez faire exactement ce que vous voulez !". Eh bien, pour le coup, c'est pas faux. Sauf que la prise en mains adoptée risque de ne pas plaire à tout le monde. Le mode Manuel, dont vous pouvez paramétrer certains aspects dans les options, devient accessible à tous en gardant pressée la gâchette de gauche. Direction (une flèche apparaît pour montrer où se dirige exactement votre stick gauche, à 360°) et puissance, tout vous appartient. Cela peut paraître idiot de pas offrir un choix clair avant la rencontre. Mais mine de rien, la curiosité fait que l'on tente, parfois, que l'on alterne entre la sécurité de l'automatisé et le désir de la précision offerte par le Manuel. Force est de constater que certaines situations, comme les duels face au portier ou les ouvertures en profondeur, se prêtent assez bien aux expérimentations. Autre élément intéressant, mais qui pour l'instant me fait un peu tiquer : la possibilité de lancer un coéquipier. J'ai un peu de mal parce la manipulation ne me convient pas trop. Déterminer le joueur souhaité en orientant le stick droit dans sa direction et cliquer sur ce même champignon pour qu'il parte enfin... Disons que je trouve que ça un peu trop exigeant en temps et en mouvements. Un peu trop PES sur Wii, là où j'aimerais que l'I.A. compense. Et l'option manuelle, en dirigeant totalement la course de l'équipier requiert un peu trop de temps de cerveau disponible, moi qui ai déjà bien du mal à me concentrer pour conserver le cuir. Mais je ne doute pas un instant que l'habitude devrait pouvoir gommer mon scepticisme. La question est : en aurai-je envie ?

C'est un passement de jambe

Histoire de faire comme son rival, ce PES 2013 apporte quelques petits gestes supplémentaires censés procurer un peu de tonus et de frivolité aux rencontres. Je veux parler des tricks. Enfin, il est possible, après être passé par la case entraînement, de réaliser à l'envi des coups du sombrero à réception du ballon, de tenter le débordement avec des petits ou grands ponts (mais attention à la manipulation, compliquée, et au timing). Les accélérations se révélant moins franches, mettre l'accent sur la maîtrise des duels, ce n'est pas plus mal. Surtout que, les contrôles orientés parfaits demeurant difficiles, tout comme la conservation de balle, cela permet de contrebalancer avec les avantages donnés à la défense. Le pressing auto fait bien le job et les tacles en restant sur ses appuis sont redoutables. Cela dit, le nombre de tricks n'est pas faramineux et on s'en remet souvent à d'autres solutions... Quoiqu'il en soit, il semblerait que le chemin menant à la masteristation complète et donc aux rencontres menées tambour-battant (à condition que l'arbitre, tellement à la ramasse sur notre version, arrête de siffler pour n'importe quoi) s'avère long et dur.

Nous ne sommes pas face à une version finale. Des choses peuvent changer. Mais mon expérience me permet de penser que l'on sera, au mieux, face à un bon jeu. Sûrement pas une bombe. Pour vraiment nous enthousiasmer, il faudrait que Konami reparte sur de toutes nouvelles bases, nous offre des dizaines de possibilités techniques et tactiques supplémentaires, un moteur gérant mieux les collisions et une I.A. vraiment inattaquable. Là, on peut considérer qu'il ne s'agit que d'une énième mise à jour, plus rigoureuse et exigeante, estampillée "plan de rigueur sur le rectangle vert", une édition de transition comme dirait Tiger, avec quelques idées et une bonne courbe de progression, certes, mais loin de susciter l'excitation de la concurrence. Or, justement, nous, ce qu'on souhaite, c'est s'enflammer. Peut-être pour le test ?