Après un second volet axé sur le multijoueur, qui n'a apparemment pas été apprécié par les fans du premier opus, Lost Planet 3 se pose en "prequel" de la série. Dans la peau d'une sorte d'explorateur des temps modernes, Jim Peyton, le joueur va vivre une aventure nettement plus portée sur la narration et l'ambiance. Un contre-pied bienvenu comparé à ce qui fut proposé aux joueurs en 2010 avec Lost Planet 2 !

A la découverte d'EDN-III

Jim est une sorte d'ouvrier mercenaire venu sur EDN-III, la planète de glace, pour gagner sa croûte et récolter la fameuse thermo-énergie afin de rendre ce caillou plus viable. C'est pourquoi notre homme part régulièrement en mission à l'extérieur de la base mais sans pour autant oublier de garder un contact régulier avec sa femme et son fils. Des séquences particulièrement travaillées en images "de synthèse" qui reviennent régulièrement sur la famille Jim afin de mieux nous imprégner de son univers personnel. Et si l'action se veut souvent intense durant l'exploration, la narration s'attardera aussi sur des moments d'accalmie durant lesquels Jim fera face à la caméra et parlera à ses proches, seul dans son robot géant, le Rig, bloqué dans une tempête. Des passages vibrants que les amateurs d'aventure et d'ambiance futuriste devraient savourer.

Gameplay bi-polaire

Manette en main, nous avons pu laisser nos premières traces de pas dans les neiges d'EDN-III pour découvrir un gameplay scindé en deux parties bien distinctes. L'une se déroule à pieds à la manière d'un TPS classique, arme au poing, tandis que l'autre nous met aux commandes d'un Rig gigantesque, au travers d'une vue à la première personne. L'alternance de ces points de vue sert évidemment la mise en scène mais aussi le gameplay proposé. EDN-III est un territoire hostile de par la présence des Akrids (les aliens de la planète) et de par ses températures glaciales extrêmes. Pour exemple, lors de notre première phase d'exploration avec le Rig, et après nous être frayé un passage à coup de foreuse dans une montagne gelée, notre robot fut pris dans les glaces. Jim descend alors de son perchoir afin de libérer son seul et unique moyen de transport survie. Attaqué par les Akrids, le combat s'engage entre le héros et les aliens. Si nous avons été supris par la jouabilité fluide du Rig malgré son poids, les premières phases de shoot avec Jim nous ont semblé manquer encore de finition. L'action n'en demeure pas moins trépidante et loin d'être glaciale comme vous allez le voir.

Une expérience plus Visceral (Games)

JulienC le soulignait lors de la première présentation du jeu (Lost Planet 3 : nos premières impressions), la ressemblance avec la série Dead Space est bien là, même si je préfère y voir des références au cinéma fantastique avec le premier film de la série Alien, réalisé par Ridley Scott. D'ailleurs, nous avons pu explorer à pieds une base inconnue dans un glacier lors de notre progression. Des Face Hug (les "mains" de la série Alien qui sautent à la figure de leurs victimes) parsemaient la construction abandonnée depuis plusieurs décennies pour créer des moments de tension extrême. Ces derniers viennent d'ailleurs, comme d'autres types d'Akrids, au corps à corps pour des séquences de QTE viscérales entre deux phases de tir. Une manière de nous faire vivre l'action au plus près du danger puisque dans ce genre de situation critique la moindre erreur peut s'avérer fatale. Afin de compléter les QTE, les développeurs ont aussi jugé bon d'ajouter des séquences de visées pour planter le couteau de Jim dans la chair des Akrids (un viseur se déplace autour de l'ennemi, à vous de le cibler avant de frapper). Viscérale, je vous le disais.

Home sweet home

Si Lost Planet 3 fait la part belle à la narration et à une aventure au rythme soutenu, il ne perd pas les bonnes habitudes de la série. Ainsi, des boss gigantesques viennent régulièrement ponctuer l'action. Ce fut le cas à deux reprises durant notre partie. Un crabe Akrid à la taille titanesque nous a pris à parti lorsque nous nous déplacions à pieds dans les grottes. C'est là que nous avons pu comprendre que LP3 proposait plusieurs manière de s'en sortir durant les combats avec Jim (vue TPS). Comme à l'accoutumée, il fallait tirer dans le dos de la bête pour l'abattre mais d'autres parties de son corps étaient destructibles, dont ses pinces. Le système de visée nous a alors paru assez précis même si les déplacements, eux, étaient moins évidents, surtout à cause d'une caméra pas toujours bien placée. Nous attendrons donc avant de nous faire un avis là dessus mais quoiqu'il en soit, jim a pu démembrer la bête afin de faciliter la rixe. Et si on pouvait bien abattre le monstre en lui tirant dans le dos directement, il était tout aussi possible de lui lancer des grenades dans la gueule (c'est bon, reste poli !) pour l'immobiliser. Preuve que LP3 doit offrir plusieurs manières de prendre l'ascendant sur les boss du jeu. Prenante, cette joute nous a séduits par son côté démesuré et même si quelques problèmes de jouabilité restent en suspend, contrairement aux batailles en Rig, bien plus convaincantes.

Rig Vs. Akrid

Si le crabe fut vaincu en mode TPS, un second venait conclure notre démo alors que nous étions à bord du Rig. Cette fois, le combat se révèle totalement différent puisqu'il faut utiliser les bras du mécha pour contrer les attaques adverses et prendre l'ascendant sur l'Akrid. Et là encore, le final est d'une violence inouïe puisque l'on déchiquette la chair du monstre à coup de foreuse. Vous l'aurez compris, l'aventure, et les combats plus particulièrement, de LP3 proposent plusieurs types de gameplay mais toujours la même impression pesante de vivre l'affrontement, de devoir y mettre ses tripes pour survivre. On tapote les boutons, on esquive les charges des ennemis, on tire dans tous les sens, on réalise des contres à bord du Rig, etc. De quoi varier les plaisirs mais surtout ressentir les batailles et s'y impliquer plus avant. Voilà qui devrait plaire à JulienC, lui qui apprécie tant la poésie ludo-numérique...

C'est désormais la coutume, chaque nouvel épisode de Lost Planet prend une direction inattendue. Cette fois LP3 fait dans l'aventure avec un grand A dans des décors gelés superbes et au moyen d'un héros humain avec lequel on partage des émotions. Sans pour autant oublier, rassurez-vous, de proposer une action frénétique et même un peu flippante à la Alien (ou à la Dead Space, c'est selon) durant certaines phases d'exploration. Alors s'il est clair que Lost Planet 3 doit encore peaufiner certaines de ses phases de jeu, laissons-lui le temps il débarque en 2013 sur Xbox 360 et PlayStation 3, nous pouvons d'ores et déjà vous affirmer qu'il ne devrait laisser personne de glace.