Pour ceux qui n'auraient pas suivi l'actu concernant ce nouvel épisode de Red Faction, l'aspect qu'il arbore aujourd'hui pourrait paraître surprenant. Bon, certes, on est plus que jamais sur Mars, on est même dans les profondeurs de la planète rouge et on incarne désormais un mineur, le petit-fils de Alec Mason, protagoniste du dernier volet, le bien adulte et chauve Darius Mason. OK, y'a toujours un bel arsenal d'armes rigolotes et les développeurs de Volition misent plus que jamais sur les environnements destructibles. Mais là où le studio américain a revu sa copie, c'est sur la liberté accordée au joueur et sur le genre même du jeu. Fini la vue à la première personne, on a désormais affaire à un TPS qui contrairement au précédent épisode, sera plus dirigiste : on gagne en immersion et en narration, ce que l'on perd en liberté pure.

Life on Mars

Abordons justement l'histoire du titre. C'est déjà à un stade assez avancé de la narration que nous avons pu nous essayer à celui-ci, plongé dans des galeries souterraines creusées par l'Homme, au coeur de Mars (qui contrairement à la dernière arnaque des chocolatiers, n'est pas vraiment "fondant"). L'ennemi : alien, fourbe, acrobate, plus proche du xénomorphe d'Alien que du E.T. de Roswell. Car oui, en bons génies mentaux (© Trazom), vous et ceux de votre race avez eu la bonne idée de creuser trop profondément le sol de la fameuse planète brûlante, pour ainsi libérer cette nouvelle menace alien. Heureusement, comme nous avons pu le constater en escortant un convoi dans les travées martiennes, votre personnage est plutôt bien équipé en armes de mort. Et si nous allons de ce pas passer en revue l'arsenal du bonhomme, dressons un premier constat technique de l'ensemble : la réalisation est correcte (sans véritables éclats), la compression des cinématiques fait tiepi-tiepo (© Trazom), le doublage et les effets sonores sont de bonne facture mais surtout il se dégage une véritable ambiance immersive et les décors sont très largement destructibles. Ce qui tombe plutôt bien vu les joujoux mis à notre disposition pour les éclater, ces décors martiens.

T'as le matos ? Vas-y fais fumer !

Mineur de son état, Darius Mason possède comme arme de poing, une sorte de marteau géant qui sera bien utile pour éclater les bestioles qui seraient assez téméraires pour s'approcher de trop près. Comme c'est Mars, le futur, tout ça, il ne s'agit pas là d'un simple marteau mais d'une arme capable de générer un champ de protection ou une onde de choc. Vous pouvez aussi charger vos coups pour infliger le double de dégâts. Si on a aussi pu défourailler de l'alien au shotgun, au charge launcher (on lance des mines adhésives que l'on fait exploser à sa guise), le fameux magnet gun demeure notre préféré. Vous ciblez un élément, disons une poutre en métal, et vous visez ensuite la bande de xénomorphes qui vous foncent dessus : ce que vous avez "locké" en premier sera inexorablement attiré vers la tronche de votre deuxième cible. On détruit donc ennemis et décors en même temps. Des décors qui, à certains moments, il était nécessaire de reconstruire (des ponts par exemple). Pour cela, on utilise notre Nano Forge qui répare ou matérialise à volonté, sorte de Power Glove du futur, un peu plus élaboré. Pratique aussi pour se refabriquer un abri de fortune quand on se fait canarder par l'ennemi. Un abri dont vous n'aurez pas besoin si tout comme nous nous y sommes essayés, vous trouvez un exo-squelette mecha. L'occasion de faire le ménage à coups de machine gun et de missiles et de passer un moment aussi amusant que bourrin, à se croire dans Matrix Revolutions.

Dans le genre bourrin, le plasma gun tient également bien son rang : on charge et on lâche la purée. Même histoire pour le fusil d'anti-matière qui génère des trous noirs, gloutons, par définition. Finalement, bien loin d'un Gears of War ou d'un Vanquish au niveau de l'intensité de jeu, Red Faction Armageddon conserve une jouabilité typique de FPS, misant sur la panoplie d'armes proposées où le but du jeu est bien de nettoyer toute une zone donnée pour progresser. Au fil de vos cartons, le personnage pourra d'ailleurs gagner des capacités que vous devrez choisir, comme le fait de pouvoir stocker plus de munitions ou celui d'être plus précis. Pas frénétique certes mais amusant et immersif. Si on devait rapprocher les phases de shoot de Red Faction Armageddon de celles d'un autre jeu, on le ferait donc plutôt avec celles de Dead Space, la trouille en moins.

Laisses-en pour les copains !

Un titre peut-il sortir en 2011 sans mode multi, qui plus est quand il s'agit d'un TPS ? Si vous me répondez Vanquish, vous noterez que celui-ci est sorti en 2010... Bref, j'vais arrêter de faire mon lourd pour vous confirmer que Red Faction Armageddon possède bien évidemment un mode Multi. À Dublin, nous avons pu nous essayer à deux modes de jeu à plusieurs, assez classiques, mais plutôt amusants. Quant à savoir si il y en aura d'autres, il faudra attendre la sortie du jeu le 3 juin 2011 pour le savoir. Dans le premier mode, Infestation, c'est très simple, c'est comme le mode Horde de Gears of War 2. Jouable à quatre, il s'agit donc dans ce mode, de survivre le plus longtemps possible face à la trentaine de vagues d'ennemis successives qui voudront en découdre. Fun, surtout avec la panoplie d'armes du titre, ce mode vous demandera de collaborer, pour ressusciter vos copains par exemple, même si le but ultime de chaque compétiteur est de faire le nombre de frags maximal, évidemment. Le second mode de jeu, nommé Ruines, fait partie de ces concepts simples mais diablement addictifs. Dans cinq niveaux au choix, il faudra dans un temps imparti très court, détruire le maximum de portions du décor, en privilégiant les réactions en chaîne, les chutes d'immeubles massifs et utiliser avec vélocité et intelligence, plasma gun et autre fusil à anti-matière, afin de cumuler le maximum de points ! À tour de rôle, vous pourrez ainsi abattre des bâtiments, étage par étage, déplacer des pans entiers de façades, bref de quoi passer des heures à jouer les brise-tout pour peaufiner son score et sa manière de tout foutre en l'air.

C'est donc sous un jour nouveau que se présente Red Faction, avec ce dernier épisode, Armageddon. Plus dirigiste, le titre de Volition adopte une vue à la troisième personne, pour un gameplay qui reste tout de même plus proche dans l'esprit de celui d'un FPS, avec sa panoplie d'armes amusantes et ses environnements (presque) entièrement destructibles. Ces deux particularités du titre, les plus attrayantes, sont peut-être les deux atouts majeurs qui permettront au jeu de se démarquer dans un genre ultra concurrentiel. Amusant en multi, assez réussi en terme d'immersion, si Red Faction : Armageddon ne semble pas être le genre de titre qui s'impose comme référence, il apparaît tout de même comme un divertissement efficace. On en reparle en juin, date de sortie du jeu chez nous !