True Crime : Hong Kong, comme son nom l'indique avec brio, se déroule dans l'ex-colonie britannique, de nouveau chinoise depuis 1997 mais qui conserve une réelle autonomie par rapport à l'Empire du Milieu. Rassurez-vous, le cours d'histoire s'arrête là, car dans TCHK, la part belle est bien évidemment faite à l'action. Dans True Crime : Hong Kong, on incarne Wei Cheng (l'orthographe reste à vérifier...), un flic infiltré, né à Hong Kong, qui a longtemps vécu à San Francisco et qui revient sur sa terre natale pour filer un coup de main à ses compatriotes. Même si nous le verrons plus tard, le jeu propose quelques mini-jeux amusants, nous sommes ici dans un titre qui semble plus s'inspirer des films de John Woo que de ceux de Jackie Chan.

Chi You Men

Votre terrain de jeu sera bien entendu Hong Kong mais dans une version librement inspirée de la réalité et non fidèle à celle-ci. Ainsi, on trouvera cinq gros quartiers dans cette reproduction imaginaire de Hong Kong, dont certains porteront le nom de quartiers qui existent véritablement à Hong Kong, comme Aberdeen, que les amoureux de Shenmue II connaissent bien. D'ailleurs, c'est avec une pointe d'émotion que certains des développeurs nous avouaient que si la sensation de véracité de leur Hong Kong était aussi réussie que dans Shenmue II, alors ils seraient comblés. Mais malgré le décorum chinois, quand on établit une comparaison avec d'autres titres, ce n'est pas le chef-d'oeuvre de Yu Suzuki qui nous vient immédiatement à l'esprit. De prime abord ce True Crime rappelle Saints Row et bien sûr le cador du genre, l'indétrônable GTA.

Pâtés de sable à Hong Kong

Car si THQ possède son jeu "bac à sables" avec Saints Row, que GTA a plus ou moins établi le genre avec son troisième épisode, il semblerait qu'Activision veuille aussi goûter au succès de ce genre si prisé et c'est sur les studios de United Front Games que l'éditeur a jeté son dévolu pour cela. En même temps, c'est plutôt une bonne idée dès lors qu'on sait que certains des développeurs d'UFG sont des anciens de Rockstar, l'un d'entre eux ayant même bossé sur l'excellent Canis Canem Edit (que l'on connaît parfois mieux sous le titre de Bully). Ainsi, comme dans GTA, à vous les poursuites en bagnoles et les gunfights de ouf malade. Un soin tout particulier semble d'ailleurs avoir été porté aux phases en véhicule, une partie de l'équipe en charge de cet aspect du jeu ayant travaillé sur la série Need For Speed. Cependant, nous n'avons pas pu avoir de manette entre les mains, notre appréciation sur la conduite s'arrêtera donc là. Malgré tout, une chose que l'on décèle juste avec nos yeux sans avoir besoin de nos mains, c'est le traitement de la mise en scène différent de celui d'un GTA. L'action se veut ainsi spectaculaire, avec des ralentis lorsque l'on chope le bras d'un adversaire pour le désarmer ou lors de grosses explosions. Le protagoniste est en effet un expert en arts martiaux, disposant d'un panel de coups spectaculaires et pouvant s'agripper aux véhicules en fuite, passer de l'un à l'autre en marche... Ami de la Nouvelle Vague, passez votre chemin... En fait, à moult reprises, les phases de combat évoquaient Yakuza de Sega, avec de nombreux mouvements létaux, des ralentis à foison et des QTE, si chers au coeur de Julo.

L'ABC du permis

Le "spectacularisme" est donc encouragé dans ce True Crime : Hong Kong, quand il est possible, par exemple, de balancer sa bécane en marche, lancée à toute berzingue, pour la faire exploser sur un barrage ennemi avec une volée de plomb. Motos, voitures, bateaux et même pousse-pousses sont les véhicules que pourra utiliser le héros, pouvant écouter à loisir grâce au poste de radio, une centaine de morceaux licenciés, pour la plupart issus de la pop chinoise. On sait cependant qu'il ne pourra pas prendre les commandes d'un avion. Evidemment, diverses missions annexes pourront être proposées selon le type de véhicule que l'on emprunte. Lors de diverses course-poursuites, le fait d'être un flic infiltré se révélera très utile car vous pourrez ainsi calmer l'ardeur des patrouilles à votre recherche. Cette double identité sera également un avantage hors de votre véhicule : être un méchant implique un bon paquet de choses rigolotes. D'ailleurs, de nombreuses situations ne pourront être vécues que si vous posséder un "face level" suffisant : il s'agit d'être connu, reconnu pour vos actions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises.

True Crime : Belleville

Mais comme je vous l'indiquais plus haut, True Crime : Hong Kong n'est pas fait que d'action pure. Dans cette inspiration de Hong Kong, ce monde ouvert, il est possible de jouer au poker, de se fringuer, de se promener avec sa gonze du moment, de parier lors de combats de coqs mais aussi de voler des sacs à la tire ou de peaufiner son racket organisé. C'est le karaoké qui nous a été présenté en profondeur par UFG. De nombreux tubes seront proposés et l'interprétation de votre personnage sera plus ou moins de qualité, selon que vous placez correctement votre curseur dans une interface établie pour ce mini-jeu. Si l'interprétation à la Wing était assez amusante à entendre, le choix du gameplay reste surprenant, pas vraiment intéressant. On s'imaginait d'emblée que les divers micros Xbox 360 et PS3 seraient compatibles et que le joueur aurait pu chanter, mais non. C'est un détail certes mais qui fait de ce karaoké, une activité vraiment anecdotique. Elle permettra au moins de s'imprégner un peu plus de l'ambiance de Hong Kong savamment reproduite dans le jeu.

Dans les esprits, la licence True Crime ne brille pas forcément par sa qualité. Désormais confiée à UFG, cette dernière semble offrir un visage plus avenant que jamais avec ce nouvel épisode True Crime : Hong Kong. La ville chinoise est vaste, elle regorge de vie et d'activités amusantes pour le joueur. De plus, le gameplay nerveux (on pense aux combats contextuels et à l'agilité du protagoniste), servi par une mise en scène spectaculaire semble séduisant... Mais pour être certain de cela, il faudra bien sûr s'y essayer manette en mains ! Si l'intrigue du titre s'avère également au niveau, True Crime : Hong Kong pourrait bien être un pendant bien sympathique à Grand Theft Auto.