Splatterhouse

Genre :

Passage à tabac nihiliste
Editeur : Namco
Année de sortie : 1988
Support : Arcade, PC Engine, Wii VC et NES

Splatterhouse est l'un des premiers documentaires contestataires à remettre en cause l'identité nationale sataniste en abordant de façon vidéoludique la naissance du nihilisme, un concept ensuite repris en grande pompe par notre Angel Davila national en tant que mode de vie. L'intrigue est des plus interlopes : l'ex-joueur de hockey sur glace devenu chanteur par dépit, Roch Voisine, meurt en 2011 à l'âge de 48 ans d'un arrêt cardiaque un soir de pluie dans son petit pavillon paisible de Jouy-en-josas, et se retrouve précipité en Enfer. Malgré sa nouvelle condition de créature monstrueuse, Roch ne cherchera absolument pas à s'intégrer dans sa nouvelle patrie luciférienne. Il sombrera même dans un délire extrême de refus de soi en entrant dans une logique d'expédition punitive, quitte à risquer le tout pour le tout en se mettant à passer à tabac tous les chalands infernaux qu'il rencontrera sur sa route. Pour dissimuler sa laideur et ostenter ouvertement sa volonté de désocialisation d'outre-tombe, il arborera un masque de hockeyeur en guise d'apparat anticonformiste pour exhiber symboliquement son refus de s'intégrer à l'establishment ambiant.

Le reste de l'histoire ne sera qu'un mantra canadien de l'ultra-violence où de pauvres créatures innocentes en prendront terriblement pour leur grade. Coups de tatanes sautés, distributions de planches en bois d'acajou de chez Leroy-Merlin et autres joyeusetés mortellement roboratives, constitueront le ciment d'un Haïku d'une brutalité stratosphérique. Bref, une bonne vingtaine de minutes plus tard de massacres redondants, après avoir fracassé l'intégralité des tronches de tous les locaux anxiogènes, Splatterhouse nous offrira un final dithyrambique particulièrement ébouriffant de surprise qui atteindra les plus hautes sphères du nihilisme. En effet, Roch Voisine décidera dans un ultime sursaut de déchainement orgasmique de s'auto-détruire, en implosant comme une vieille bouse humide dans laquelle on aurait déposé un puissant pétard Mammouth, et ce, pour nous démontrer que dès le début il ne plaisantait pas sur ses positions idéologiques. LE jeu culte de Namco  qui promet un après-goût de la life des plus sombres aux pseudo-artistes qui oseraient nous casser les oreilles à la radio ou à la télé, et qui illustre brillamment le point de vue philosophique d'après lequel, le monde et particulièrement l'existence humaine, serait dénué de toute signification, tout but, toute vérité compréhensible ou toutes valeurs. Enfin je crois.

Roch Voisine version "super-décédé", vante les mérites de la résistance de l'acajou à ses congénères.