Test écrit le 17/11/2007

 


Des Croisades à notre époque

AC commence fort. Vous êtes Desmond Miles, un barman, et vous venez
d'être kidnappé par une mystérieuse organisation. Ces derniers exigent
de vous que vous entriez dans l'Animus, une sorte de compartiment qui
transforme votre mémoire génétique en 3D et vous permet ainsi de
revivre ce qu'on vécu vos ancêtres comme si vous y étiez. Le but ? Hé
bien le but des gens qui vous retiennent est tout simplement d'accéder à
un de vos souvenirs en particulier, qui contient une information importante à leurs yeux... C'est
ainsi que démarre AC, et on est immédiatement happé par le scénario.
D'ailleurs le jeu joue la carte du réalisme. Ainsi sauvegarder vos
données correspondra à la sauvegarde de vos souvenirs et votre barre de
vie sera en fait votre barre de synchronisation (à vos souvenirs), le
fait que cette dernière tombe à 0 vous éjectera de votre souvenir pour
charger le dernier que vous avez débloqué. Ainsi pour une fois les
multiples résurrections auront une explication plausible.
Le jeu se déroule donc entre deux époques : au temps des croisades vous
revivrez l'existence d'Altaïr, votre ancêtre assassin et de nos jours
vous serez Desmond, prisonnier d'une mystérieuse organisation. Autant
le dire tout de suite, la majorité du jeu est axé autour d'Altaïr et
d'ailleurs les phases de jeux du présent sont parfois pénibles tant la
jouabilité est rigide comparée à celle d'Altaïr dans le passé. C'est
dommage que les développeurs du jeu aient un peu négligé cet aspect,
car cela le rend un peu repoussant. Cependant ces passages faisant
avancer l'intrigue générale du jeu, on aura toujours autant envie d'y
arriver, pour peu qu'on accroche au scénario.

 

 

La dure vie d'un assassin

Vous incarnez donc Altaïr, un assassin très prétentieux qui ne doute
jamais de ses capacités et abuse parfois de sa position en tuant des
civils... Jusqu'au jour où votre insolence coûte la vie à l'un de vos
camarades et met en péril toute votre guilde. Votre maître vous laisse
alors une chance de vous rattraper en tuant 9 cibles.
Mais avant qu'il ne vous confie cette mission, vous devrez trouver le
traître qui se cache à Masyaf. Cette mission sert plus de tutorial et
vous apprendra les différents moyens de vous informer sur votre cible.
Vous aurez également l'occasion de vous familiariser avec les
mouvements d'Altaïr.
La jouabilité est exellente tout en restant simple. Le joystick gauche
sert à vous déplacer, le droit à gérer la caméra. Vous êtes par défaut
en mode passif, comprenez par là que vous marcherez normalement sans
attirer l'attention. Vous pouvez également appuyer sur rond pour
pousser doucement les gens sur votre chemin et évitez de faire tomber
ce que transporte certains villageois ou appuyez sur croix pour mimer un
moine en train de priez, ruse ultime pour que personne ne vous
soupçonne, cependant cela aura pour effet de vous faire marcher
lentement, très lentement.
En maintenant le bouton R1 enfoncé vous êtes en mode actif, au lieu de
marcher vous courrez. Si vous restez appuyez sur X vous sprintez, et à
chaque rebord vous sautez et vous accrochez un peu à tout. C'est dans
ce mode que vous sauterez de toits en toits et escaladerez les tours
les plus hautes. Alors, oui, on peut dire que le jeu ne nous en demande
pas trop, restez appuyé sur deux boutons pour grimper sur tout et
n'importe quoi, c'est vrai, cependant cela nous permet d'apprécier
le jeu tout en évitant de se prendre la tête, et c'est vraiment très
agréable. En appuyant sur rond en mode actif vous saisirez une personne
pour la projetez ou bousculerez violemment quelqu'un si vous courrez.
Pour assassiner votre première cible vous devrez partir en cheval vers
Damas et traverser le Royaume. Cette phase de transition aurait pu être
beaucoup plus réussie et se révèle assez ennuyeuse à cause de trop
nombreux défauts et surtout un manque d'objectif. Concrètement vous
aurez à galoper sur un long, très long chemin où vous aurez parfois
l'occasion de traverser de nombreux villages. Cependant les seuls
objectifs sont seulement des points de vue à découvrir et des drapeaux
à trouver. Des quêtes annexes auraient été les bienvenues. De plus on
s'insurgera devant la véritable haine des gardes envers nous. En effet,
il suffit de galoper un tout petit peu pour qu'ils décident de vous
faire la peau, sans aucune raison apparente... Vraiment énervant, cela
donne encore moins envie de visiter le Royaume. Heureusement, après
avoir visité les trois villes vous pourrez accéder à celle de votre
choix sans y repasser. Cependant c'est dommage que cet aspect du jeu
n'ait pas été plus travaillé.

 

Le credo de l'assassin

Une fois arrivé à Damas, votre première mission d'assassinat peut
débuter. Les neufs missions d'assassinat se ressemblent toutes, dans la
méthode. Vous devrez avant de vous lancer dans la dernière ligne droite
de votre mission rassembler des informations sur votre victime. Trois
suffiront pour les plus impatients, mais beaucoup plus seront
disponibles. La première chose importante en arrivant dans une nouvelle
ville ou dans un nouveau quartier sera de repérer les points de vue
(des points surélevés qui vous permettent d'avoir une carte de la ville
non floutée et d'afficher vos divers objectifs avant d'effectuer un
magnifique saut de la foi et d'atterrir dans un tas de paille). Vous
aurez à votre disposition une carte et un radar, très pratiques.
Ensuite vous pouvez -ou non- décider de faire les missions secondaires
qui ne se résument qu'à aider de pauvres citoyens, embêtés par des
soldats, qui pourront vous aider à leur tour plus tard en retenant des
gardes par exemple.
Parlons des combats justement. Une pression sur L1 vous fera locker une
cible, carré vous servira à attaquer plus ou moins fort selon la durée
pendant laquelle vous appuyez, appuyer sur R1 vous mettra en garde,
avec un bon timing vous pourrez parer les coups en appuyant sur carré
lorsque l'adversaire vous attaque (ceci ne sera pas disponible tout de
suite). Les combats se ressemblent tous, on alterne entre attaque et
contres, cependant ils ne perdent jamais de leur intérêt, grâce à une
chorégraphie mortelle qu'on ne se lasse jamais de voir et une montée en
puissance d'Altaïr tout au long du jeu. En effet, après votre déchéance
vous recommencerez à zéro et chaque assassinat vous donnera le droit à
une nouvelle arme ou aptitude ainsi qu'a un peu plus de résistance.
Les missions pour s'informer sur la cible se composent de 5 épreuves
différentes. Dérober un objet et espionner une conversation seront les
missions les plus faciles et présenteront peu d'intérêt. Pas plus dur
mais en tout cas plus drôle, faire parler un représentant de la cible
en le tabassant donnera lieu à des matchs de boxe bien sympathiques.
Enfin les deux derniers types de missions données par des informateurs
de votre guilde d'assassins, seront les plus distrayants. Ils vous
proposeront le plus souvent de tuer des soldats sans vous faire repérer
et avec parfois une limite de temps ou en de rare occasions de courir
sur les toits à la recherche de petits drapeaux. Tuer sans être repéré
? Oui, grâce à votre arme principale, une fine lame dissimuler dans
votre manche. Si on se sert souvent des autres armes pour les combats,
les assassinats se pratiqueront toujours à l'aide de cette lame, très
pratique. En mode passif elle vous permet de planter discrètement
quelqu'un, laissant même un certain laps de temps avant que cette
personne ne s'écroule et attire l'attention des gardes. Cette lame est
synonyme de mort immédiate. Ainsi la plupart du temps on s'en servira
pour tuer nos cibles principales.
Mais les gardes seront très méfiants, et bien souvent ils vous
traqueront avec férocité. Pour leur échapper il vous faudra dans un
premier temps les semer, faire en sorte qu'ils vous perdent de vue puis
trouver une cachette parmi 4 : un banc, une petite maison sur les
toits, un tas de paille ou se glisser parmi des érudits. Sur ce point
on ne peut être que déçu, car en voyant la taille des villes il y
aurait pu avoir des tas d'autres cachettes... Vous pourrez aussi décimer
l'ensemble des gardes qui vous poursuivent, manière radicale mais qui
aura pour inconvénient de mettre en alerte les gardes du secteur qui
seront plus vigilants. L'intelligence des gardes est assez bonne, mais
on constatera certaines incohérences. La plus grosse étant que
lorsqu'un garde du toit déclenche une alerte, ceux du bas ne réagiront
pas... Quand aux gardes du Royaume ils se montreront extrêmement prudents
et voudront votre mort pour un oui ou pour un non. Enfin en combat ils
vous attaqueront un par un mais ne seront pas pour autant dénués
d'intelligence car ils agiront parfois intelligemment en vous attaquant
par derrière lorsque vous attaquez un de leur camarade, en vous
saisissant et en contrant vos coups.

 

La beauté d'un crime

Le coté technique de AC est assez mitigé. Niveau graphismes, on a le
droit à un Altaïr superbement modélisé et doté d'animations plus que
convaincantes, cependant cela fait contraste avec certains personnages
qui sont vraiment moins bien faits, malgré que cela reste acceptable.
Les villes sont quant à elles superbement modélisées. Damas est une
ville modeste et chaude, illuminée par le soleil, alors qu'Acre est
souvent nuageuse même si parfois une éclaircie viendra donner quelques
couleurs à cette ville grisâtre. Enfin Jérusalem est une grande ville
où vous croiserez mosquées, églises et synagogues. Elles sont en tout
cas très bien faite et vivantes avec parfois des centaines d'habitants
à l'écran vaquant tous à leurs occupations. De plus une fois sur les
toits les plus hauts vous pourrez contempler avec plaisir les
différentes habitations qui s'étendent à perte de vue ! Bref c'est
magnifique. On regrettera cependant les quelques freeze obligeant à
redémarrer la console, je n'en ai eu que 5 mais c'est assez énervant.
Au niveau du son on retiendra que les bruitages sont très bien faits et
que la version française est réussie, grâce à un casting de doubleur
que vous pourrez reconnaître grâce à leurs nombreux doublages dans des
séries ou films américains. Coté musique je ne sais pas quoi dire,
parfois une musique apparaît mais bien souvent on ne les entend pas.
Les musiques sont fantomatiques, mais après tout l'ambiance dégagée par
la ville, les marchands qui s'époumonent à vendre leurs produits et les
annonceurs publics qui propagent la parole de leurs maitres participent
au réalisme du jeu, la musique n'est donc pas nécessaire.

 

 
Assassin's Creed est un de ces jeux spéciaux, un de ces jeux qui
divisent les joueurs. Alors c'est sur que si vous n'accrochez pas au
scénario ou si vous n'aimez pas la maniabilité, vous pouvez retirer des
points à cette note. Cependant AC est un jeu unique en son genre et
proposant un monde et une ambiance trop peu explorée dans l'univers du
jeu vidéo ainsi qu'un personnage débordant de charisme, ce qui en fait
une expérience de jeu nouvelle et plaisante. De plus la jouabilité
permet de réaliser des prouesses à l'écran sans avoir à réaliser des
enchainements de boutons super compliqués, ce qui permet de vraiment
s'amuser. Et c'est bien là le but d'un jeu.