Deus Ex fait partie des séries qui ont marqué l'histoire des jeux à la première personne. Partant du principe qu'un FPS n'était pas forcément linéaire et bourrin, les équipes de Warren Spector avaient réussi le tour de force dans le premier épisode, de proposer un gameplay aux multiple faces, dans un univers cohérent et avec un système d'évolution du personnage bien pensé et bien intégré dans le contexte du jeu. Vint le deuxième épisode qui sans être mauvais, ne reprenait pas la formule gagnante du premier. Le troisième épisode arrive donc avec une forte pression, celle de nous faire retrouver les sensations du premier épisode 10 ans plus tard.

Deus Ex Human Revolution est donc le troisième épisode de la série mais se situe scénaristiquement avant le Deus Ex initial. Ce rôle de pré-quelle fait que tout le monde pourra entrer dans le scénario du jeu sans connaitre les deux épisodes précédents. On se retrouve donc dans un monde futuriste, à incarner Adam Jensen, chef de la sécurité d'une grande entreprise d'augmentation mécanique du corps qui va se retrouver au cœur d'un complot de grande ampleur.

Le scénario du jeu est agréable, intéressant même mais il est aussi linéaire et ne propose pas d'embranchement spécifique comme pouvait le proposer son ainé. Cette absence d'embranchement ne pénalise pas foncièrement le jeu, mais influe un peu sur sa rejouabilité. Là où le jeu est clairement non linéaire, c'est dans les situations proposées et dans les différentes manières de progresser dans le jeu. Chaque scène peut être réalisée de plusieurs manières, de façon bourrine, à la manière d'un Sam Fischer sans se faire repérer, en mixant un peu les deux. Ajoutez à cela, des scènes d'investigation qui permettent aussi de varier l'approche en usant de psychologie ou pas, des scènes de piratage redondantes mais toujours stressantes et vous obtenez un mélange détonnant dans lequel on ne s'ennuie jamais.

La description du gameplay ne serait pas complète sans évoquer le système d'évolution du personnage. En progressant dans le jeu (atteinte d'objectif, suppression des ennemis, réalisation de quêtes secondaires), vous obtenez des points d'expérience qui vous permettent d'améliorer votre personnage. Vous pouvez soit renforcer ses talents d'homme invisible ou bien tout miser sur l'artillerie lourde. Cette progression se fait à la manière d'un jeu de rôle type Diablo avec plusieurs arbres de compétences (en fait plein de petits arbres de compétences). Les compétences que vous débloquez influent directement sur vos possibilités au combat. Pourquoi débloquer des compétences en furtivité si vous décidez de jouer bourrin ? On se retrouve donc avec un gameplay très cohérent et qui autorise surtout de plusieurs approches.

Au niveau réalisation, il y a à boire et à manger. D'un point de vue strictement technique, le jeu est à la traine des meilleures productions actuelles. Le moteur est vieillissant et cela se ressent surtout dans les villes qui servent de hubs aux missions. A côté de cela, le jeu possède une direction artistique excellente, l'univers est magnifique, les personnages intéressants. Bref même si le jeu ne restera pas dans l'histoire comme une claque graphique, sa technique est suffisante pour ne pas être un poids (il y a bien des chargements un peu long mais cela peut se résoudre en installant le jeu). D'un point de vue sonore le jeu s'en sort extrêmement bien et rappelle Blade Runner par plusieurs aspects. Les compositions du jeu sont magnifiques et subliment l'univers graphique. Les dialogues et  bruitages permettent une bonne immersion dans le jeu.

Passons aux paragraphes imposés :

Jouabilité :
Un FPS qui importe des composantes de TPS et de jeu de rôle.

Graphismes :
Un moteur technique vieillissant mais une direction artistique excellente.

Son :
Le point fort technique du jeu.

Intérêt :
Un retour aux sources du gameplay de la série qui n'a pas pris une ride. Du bonheur.

En conclusion, Deus ex human revolution réussit son pari en nous proposant une expérience en lien avec l'épisode mythique de la série. Le gameplay est donc génial et varié, l'univers cohérent mais le titre souffre quand même d'une histoire trop linéaire, d'une technique perfectible et d'une IA certaines fois à la rue.

Mon appréciation : Très Bon