Jim Peyton est venu sur EDN III, la planète récurrente de la série, pour gagner sa croute, comme tout ouvrier qui se respecte. Avec pour seul objectif de subvenir aux besoins de sa famille restée sur Terre, il travaille sans relâche et affronte une nature hostile et déchainée...

Jim, un homme comme les autres

Ceux qui connaissent la licence Lost Planet s'en rendront compte rapidement : l'atmosphère, l'univers et surtout la mise en scène n'ont plus rien à voir avec ce qu'on a pu connaitre précédemment. L'influence américaine des développeurs de Spark Unlimited se fait sentir à chaque instant dans la narration, comme dans le développement des personnages ou l'évolution de Jim, le héros. Il s'agit d'un père de famille qui essaye de survivre et de faire son boulot correctement en ramenant de la thermoénergie pour le compte d'une société corrompue connue sous le nom de NEVEC. Alors malgré un charisme des plus génériques, sa sensibilité et ses réactions vont nous le rendre attachant au fur et à mesure de l'aventure, car il est loin d'être le héros ultime et incarne plutôt un type lambda, comme vous et moi. L'identification est d'autant plus simple... Et si le scénario ne révolutionne pas le genre, la mise en scène est assez bien fichue pour vous happer du début à la fin de l'histoire, le tout avec quelques jolis rebondissements en cours de route. Soulignons cependant qu'il est vivement recommandé de jouer en anglais pour savourer certains dialogues qui passent nettement moins bien en français, notamment à cause du jeu d'acteurs bien moins convaincant.

Un boulot correct

Si le scénario fait le boulot et qu'on peut féliciter les développeurs d'être parvenus à se démarquer dans ce domaine, ce n'est pas forcément le cas concernant tous les autres éléments du jeu. En effet, Lost Planet 3 se résume en deux phases distinctes : du TPS plutôt classique, avec Jim, ses armes, ses ennemis, etc., et les séquences en Rig, ces robots géants qui servent d'outil de travail à notre héros. Les phases TPS n'inventent rien mais remplissent correctement leur rôle, malgré un système de couverture bien moins efficace que chez les ténors du genre. Ceci étant, les Akrids (les aliens d'EDN III) ne sont pas très malins, donc vous n'aurez pas vraiment de souci à vous faire, sauf contre certains boss un peu plus corsés... L'important est de comprendre leurs routines de jeu et, ceci fait, de rester concentré pour ne pas faire d'erreurs majeures. Dans le Rig, on rencontre aussi des Akrids, mais leur gabarit est nettement plus impressionnant et les affrontements façon Hollywood se résument malheureusement trop souvent à des QTE des plus génériques. Un arsenal de choix (lance-flamme, grappin, foreuse, etc.) vient heureusement étoffer les possibilités, mais pas de quoi crier au génie non plus. Pour autant, même si ces deux types de séquences ne sont pas super inspirés, ils se complètent bien et permettent de varier les activités et le rythme de l'action tout au long de la campagne.

I can get satisfaction

Après de 6 ans de PS3 et de Xbox 360, il est difficile de passer après certains titres qui ont graphiquement marqués leur époque, mais Lost Planet 3 et son Unreal Engine 3 tiennent plutôt bien la distance. En effet, avec un rendu réaliste qui donne parfois presque l'impression de sentir la neige sur son visage et certains passages absolument magnifiques, mais trop rares, on peut être plutôt satisfait. D'ailleurs nous y voilà : le maître mot de Lost Planet 3 est "satisfaisant". Si elle n'invente rien, la combinaison TPS/séquences en Rig et la narration plutôt bien menée suffisent à la rendre plaisante. D'autant qu'on nous donne parfois une certaine liberté pour mener à bien des missions annexes, qui viennent une fois de plus casser l'éventuelle routine. Finalement, le rythme de ce Lost Planet 3 est savamment maîtrisé, ce qui permet d'oublier que le jeu manque globalement d'inspiration.

SociabilAkrid

On termine avec les modes multi, qui n'ont pas été sacrifiés sur l'autel de la campagne solo. En effet, certains d'entre eux sont finalement bien trouvés. L'Akrid Survival, par exemple, permet à deux équipes de trois joueurs de se frayer un chemin contre des vagues d'aliens avant de se fritter l'une contre l'autre pour des denrées à récupérer. Voilà qui se révèle plutôt original et qui encourage le travail d'équipe. Le mode Scenario, lui, mélange différents objectifs scénarisés tandis que l'Extraction consiste à prendre le contrôle de ressources pour les protéger. Enfin, le mode Team Deathmatch est assez classique mais demeure efficace. Pour résumer, l'offre est intéressante et sort quelque peu des sentiers battus, notamment avec la possibilité de booster son personnage et de lui affubler plusieurs templates afin de le spécialiser en fonction de ses armes.

Au final Lost Planet 3 n'a rien d'inoubliable si l'on considère chaque élément qui le compose de manière distincte. Mais étrangement, l'ensemble de ces fragments de jeu en font un titre appréciable. L'équilibre entre TPS, missions dans le robot géant, exploration (limitée mais tout de même), narration, intensité du scénario et évolution de l'histoire et des personnages offre une alchimie qui fonctionne plutôt pas mal, et que je recommande à ceux qui aiment être emportés par une histoire bien menée plus que par un gameplay percutant.