Une gemme mystérieuse qui fait partie d'un pendentif recherché par un mal ancien, une armée qui pétrifie ses ennemis, des morts vivants sympas et moins sympas, un Bernard l'ermite pirate, un tripotée d'animaux qui parlent, des voyages dans les temps improbables, des pixies hyperactifs, de l'amour, et une quête pour faire triompher le bien de la manière la plus terre à terre qui soit, voilà le programme de Driftmoon, un RPG indé qui prend tout à la légère.

Faery Tale

À vrai dire, comme l'annoncent les développeurs d'Instant Kingdom, il s'agit plus d'un jeu d'aventure. Si vous prenez le niveau de difficulté supérieur, il y aura plus de combats (ils se déroulent un peu comme dans un MMO, avec des attaques automatiques et quelques compétences à déclencher), mais vous gagnez aussi plus de points à distribuer dans l'arbre de talent, donc au final vous êtes plus balèze. Que ce soit dans la violence ou dans la réflexion, avec quelques puzzles et énigmes vous barrant le chemin, Driftmoon n'est pas un titre très dur à terminer.

Fumée blanche !

Il est juste plaisant grâce à sa galerie de personnages attachants, ses situations loufoques et ses dialogues pleins de gags et de références (on n'échappe pas à une reproduction d'une fameuse scène des Monty Python). L'humour de Driftmoon est très gentillet, correct, pas cynique... il faut dire que le jeu est totalement catho. Eh oui, en plein jeu, on peut, en déplaçant une armoire (il y a un peu de physique), trouver un livre étonnant : la Bible. Complète et tout, à lire. Fichtre, on ne me l'avait jamais faite, celle-là !

Sans être Sainte Nitouche...

Remarquez, j'avais déjà eu la puce à l'oreille : pas mal de maximes très spirituelles un peu partout et une religion très chrétienne dans le background (il faut dire qu'elle a été basée sur cette fameuse bible apportée d'un "monde lointain" par un "personnage mystérieux"). En tant qu'athée n'appréciant guère toute forme de religion, ça me gonfle un peu, mais ce sont des choses que je garde pour moi normalement. C'est pourquoi ce prosélytisme ingame me fait tiquer d'autant plus. Même si cela a été fait discrètement, et certainement pas dans le but de convertir qui que ce soit, les développeurs auraient simplement pu s'en passer.

On ne va pas se faire une cène

Très franchement, cela ne gâche quasiment rien du titre (et encore moins si vous êtes religieux, ou que vous vous contrefoutez qu'on agite une bible soudainement sous vos yeux). Il n'y a vraiment qu'au bout du voyage que le Happy Ending général en fait des tonnes. On n'est pas loin de chanter les louanges du Seigneur. Faut dire que j'ai joué super gentil, on peut aussi se comporter un peu plus salement : sarcastique, solitaire et égoïste, mais je ne sais pas trop ce que ça donne. En tout cas, Instant Kingdom s'efforce de nous détailler une fin fournie avec des prologues (à la Fallout) pour chaque personnage important. Une chouette narration.

La religion-surprise en jeu, c'est un peu lourdingue, mais pas de quoi en faire tout un plat. Faudrait pas rater un mignon petit RPG marrant, bien écrit et rempli de bonnes idées, comme Driftmoon, juste pour râler. Ne vous attendez pas non plus à l'aventure du siècle. C'est juste très sympa, entièrement moddable et pas trop cher (15 euros).