Le récit du harcèlement chez Ubisoft s'épaissit. En 2020, plusieurs médias, y compris le journal Libération, avaient révélé diverses allégations liées à un comportement toxique et à des incidents majeurs au sein de l'entreprise. Cela inclut un incident où un employé aurait été étranglé lors d'une soirée en 2014 par un cadre, Maxime Béland.

L'affaire Ubisoft prend un nouveau tournant

La scène juridique de l'affaire évolue notablement, trois ans après les premières allégations de harcèlement sexuel au sein d'Ubisoft. En effet, récemment, cinq anciens cadres de l'entreprise ont été placés en garde à vue, faisant face à des accusations de harcèlement moral et sexuel, selon plusieurs sources dont Libération. Pour rappel, une enquête avait été initiée en juillet 2021. Ce faisait suite a une plainte déposée par le syndicat Solidaires Informatique et deux employées d'Ubisoft au tribunal de Bobigny, portant sur du harcèlement sexuel institutionnel.

Les premières révélations ont été faites publiquement durant l'été 2020. Quand plusieurs femmes ont dénoncé le comportement de certains dirigeants de l'entreprise sur les réseaux sociaux. Les accusations visaient principalement deux cadres basés à Montreuil, Serge Hascoët et Tommy François, pour leurs propos inappropriés et pour avoir entretenu une culture d'entreprise malsaine. Ces deux hommes, qui ne travaillent plus pour Ubisoft, sont parmi les cinq individus récemment placés en garde à vue.

Tout un système qui est pointé du doigt

De nombreuses auditions d'employés d'Ubisoft ont été conduites par la Police Judiciaire de Paris. Et cela au cours des deux dernières années d'enquête. Celles-ci ont révélé l'"atmosphère toxique" dénoncée par le syndicat Solidaires. Le syndicat a également accusé Ubisoft d’avoir "installé et institutionnalisé un système où le harcèlement, tant moral que sexuel, était toléré au sein de l'entreprise, car il était financièrement plus avantageux de conserver les harceleurs en position plutôt que de protéger les employés".

En réponse aux allégations initiales, Yves Guillemot, PDG d'Ubisoft, avait promis des "changements majeurs" au sein de l'entreprise. Ces déclarations, faites lors d'une conférence financière en 2020, comprenaient une enquête interne, une révision des politiques RH, et une réorganisation totale du département éditorial. Toutefois, un rapport paru un an plus tard dans Le Télégramme, citant plusieurs employés, indiquait que les changements au sein de l'entreprise avaient été minimaux. La situation continue d'évoluer, des questions demeurent concernant les autres individus impliqués dans les récentes interventions policières. Mais aussi les résultats des interrogatoires des anciens cadres. Cela tombe plutôt mal, coïncidant avec une grande sortie d'Ubisoft, à savoir Assassin's Creed Mirage. Inutile de dire que l'éditeur francophone n'avait pas vraiment besoin de ça pour sa publicité.

Il ne reste plus qu'à espérer que ce nouveau coup d'éclat puisse inciter à des changements sérieux. Mais également empêcher tout nouveau débordement. Pour l'instant, Yves Guillemot ne s'est pas exprimé sur cette nouvelle tournure. Et il n'est pas certain que Ubisoft communique à ce sujet. On sait qu'Ubisoft traverse une mauvaise passe avec de nombreux retards et reports. En conclusion, ces nouveaux éléments ne font qu'ajouter une bourrasque supplémentaire en pleine tempête.