L'été dernier, une enquête levait le voile sur un harcèlement parfois érigé en culture d'entreprise par certains managers d'Ubisoft, et ouvrait la voie à bien des témoignages parmi les petites mains de l'industrie. Alors que les salariés estiment toujours ne pas avoir été entendus par leur direction, le studio Ubisoft Singapour faisait récemment l'objet de plaintes pour discrimination, et est désormais dans le viseur de la justice. Enfin, cet été 2021 aura assurément été marqué par la manifestation des employés d'Activision Blizzard, désormais poursuivi par le département de l'emploi équitable et du logement de Californie pour avoir pu favoriser une politique sexiste qui laisse perdurer harcèlement et inégalités de revenus.

Aujourd'hui, le nouvel épisode de ce bien triste feuilleton pourrait s'écrire du côté de la Suède, alors qu'une étude menée par des syndicats dénoncent des pratiques sexistes au sein du studio Paradox Interatctive. Déjà bien à la peine pour accoucher d'un certain Vampire The Masquerade - Bloodlines 2, les suédois se voient accusés de laisser perdurer des comportements abusifs, particulièrement envers les femmes.

Interactions paradoxales

Rapportée par le site Break It, le sondage mené en interne par deux syndicats porte sur environ 29% des employés de Paradox Interactive (soit 144 sur quelque 400 personnes) : 44% d'entre eux (soit 63 personnes) rapportent des mauvais traitements, les principaux griefs portant sur le harcèlement et la discrimination de genre. Les femmes interrogées mentionnent plus souvent que leurs collègues masculins ce genre de situations, à 69% contre 33%. L'ancien élève de Patrick Lehingue qui vous sert aujourd'hui de rédacteur en placerait bien une pour la relativité de l'exercice du sondage, mais qu'importe.

Tout comme dans les exemples tristement suscités, les réponses recueillies font état d'une certaine "culture du silence" :

Les mauvais traitements sont un problème systématique et bien trop commun chez Paradox Interactive. Nous avons l'impression que les auteurs et managers sont protégés par l'entreprise.

Un témoignage anonymisé

L'enquête présentée en interne à la responsable des ressources humaines Marina Hedman et à la PDG Ebba Ljungerud lundi dernier aurait été suivie quelques heures plus tard de la démission de cette dernière. Le service communication de Paradox Interactive assure pourtant que rien n'est lié, et que Ljungerud aurait choisi de partir de son plein gré, pour d'autres raisons. Le nouveau PDG Fredrik Wester tout juste investi à déclaré vouloir emprunter la même voie qu'Activision Blizzard, quand bien même cette dernière n'aurait pas encore produit de résultat :

Paradox va désormais faire appel à une entreprise externe et neutre pour procéder à un examen approfondi de nos processus de travail, et à un sondage complet de tous nos employés.

En attendant de découvrir un jour le résultat, une chose est désormais certaine : il y a vraiment quelque chose de pourri dans l'industrie du jeu vidéo...