Un célèbre penseur venu d'une galaxie lointaine nous avait pourtant prévenu : tout dans la vie dépend avant tout de notre propre point de vue. Interrogés par nos confrères de Game Informer, les deux co-présidents du studio californien Naughty Dog ont largement adopté cette philosophie, à commencer par Evan Wells, partisan d'une certaine culture de l'effort :

J'ai personnellement travaillé très dur au fil des ans, et je pense que cela m'a aidé à en arriver là où j'en suis professionnellement. En tant que studio, nous avons tous travaillé dur sur chaque projet, afin de trouver le bon équilibre. Aujourd'hui, nous avons plus de directeurs et plus de contacts, pour que nos équipes puissent plus régulièrement nous faire part de leurs retours, et ainsi améliorer leur bien-être.

Evan Wells

Neil Druckmann, qui s'était déjà exprimé à ce sujet, semble aller dans le même sens :

Nous faisons attention la qualité de vie de nos équipes afin de prévenir l'épuisement professionnel et de tirer pleinement partie de la puissance cérébrale dont nous disposons dans notre studio : nous avons commencé à créer des groupes de travail pour parler des domaines où nous pouvons nous améliorer. Nous devons évoluer au fur et à mesure que nous continuons à grandir.

Tout le monde a une définition différente de ce que le crunch signifie. De mon point de vue, cela implique de veiller au bien-être de nos collègues et de tous ceux qui travaillent chez Naughty Dog, c'est à dire trouver une combinaison entre le nombre d'heures travaillées et le niveau de stress ressenti. Il n'y a pas de solution unique qui convient à tout le monde.

Neil Druckmann

"Il y a le bon et le mauvais crunch"

Le journaliste Ben Reeves tente alors de sonder la présidence bicéphale sur des solutions concrètes pour tenter de reposer les développeurs qui témoignaient anonymement de leurs conditions de travail assez peu idylliques auprès de Jason Schreier en juillet 2020. Ce serait oublier un peu vite que les locaux de Naughty Dog se situent sur les terres de la libre-entreprise :

Si nous avions mis en place une forme de restriction qui couperait les serveurs après avoir travaillé 40 heures, cela frustrerait les gens. Il y en a qui veulent volontairement prendre du temps pour tout peaufiner, et ils se sentiraient menottés.

Evan Wells

Voilà qui ne manquera assurément pas de relancer le grand débat sur les conditions de travail pas toujours reluisantes des grands jeux qui continuent malgré tout de nous faire rêver. Il ne nous reste plus qu'à espérer que le bien-être des petites mains sont effectivement mieux pris en compte d'ici à la sortie forcément lointaine d'un hypothétique The Last of Us Part III...