A l'instar de Kratos, le personnage de la saga God of War dont il a supervisé les deux premières épopées sur consoles de salon, David Jaffe n'hésite pas à rentrer dans le lard. Ainsi le créateur de God of War dénonce via son blog, la propension qu'aurait la presse jeu vidéo a encenser des titres dit "arty", là où les jeux plus traditionnels seraient constamment et "de plus en plus dénigrés, dévalués". Cette attitude desservirait à son sens tout le médium jeu vidéo. Il en place au passage une spéciale pour Flower comme dirait MC Jean Gab'1.

Ce n'est pas parce qu'il y a du vent, une bande son minimaliste, de vastes espaces à explorer et un rythme lent que le jeu auquel vous êtes en train de jouer est de l'art.

Mettre sous le feu des projecteurs médiatiques ce type de jeux - ça vous suggère qu'ils sont importants mais il ne sont pas si attirants/intéressants du point de vue ludique, et sont loin d'être aussi riches en émotion ou en sens que la plupart des séries B et des dramas nocturnes du câble - ça veut dire que les projecteurs médiatiques et l'argent des éditeurs sont détournés des jeux traditionnels.

David Jaffe étaye encore plus son propos en prenant soin de dénoncer une autre attitude assez commune.

Et ce n'est pas parce que l'histoire et la forme d'un jeu empruntent des éléments que l'on peut voir dans "les films pour grands garçons" que celui-ci est pour autant un jeu adulte ou que cela signifie que le médium mûrit.

Je suis fatigué de voir les joueurs et en particulier les journalistes de jeux vidéo, tomber dans ce genre de considérations.

Franches et directes, les réflexions de David Jaffe sur la perception du jeu vidéo ont le mérite d'ouvrir un débat, dans lequel si on évite de confronter caricaturalement bourrinage et masturbation intellectuelle, peut émerger une réflexion intéressante. Enfin, je dis ça, moi, je ne suis qu'un joueur de Pokémon, ce jeu pour enfants et pour nerds...

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