Après être sorti une première fois de sa réserve en qualifiant de fake news l'enquête menée par Libération, alimentée par une quinzaine de témoignages, Michel Ancel a repris la parole ce dimanche 27 septembre 2020 au matin, une fois de plus sur son compte Instagram.

L'ex-figure de proue d'Ubisoft reste sur sa ligne de conduite et dénonce une fois de plus des inexactitudes, tout en rappelant qu'il ne souhaite pas fuir ses responsabilités :

L'autre côté du miroir

Aujourd'hui, chaque information est un produit, y compris la vraie douleur des gens dans les grandes entreprises. Avec leur article, le journal national Libération nous en donne la preuve.

1- Il y a une grande enquête indépendante en cours concernant le studio Ubisoft Montpellier. Pourquoi n'ont-ils pas attendu les résultats? Pourquoi faire leur enquête avec peu de personnes ?

2- L'article contient beaucoup d'erreurs et de fausses informations (je travaille à le prouver). Pourquoi n'ont-ils pas vérifié les sources ?

3- C'est un sujet sérieux. Beaucoup de gens sont partis parce qu'ils étaient épuisés, tristes, frustrés. Pourquoi aller si vite ?

J'ai quitté les jeux vidéo parce que j'étais épuisé, ce n'est pas un moyen pour moi d'échapper à toute responsabilité. Comme beaucoup d'autres personnes, je participe à l'enquête indépendante parce que je crois toujours en la vérité et la justice.

Je demande à Libération de s'interroger sur la violence de ses méthodes.

Les vraies histoires de vraies personnes ne sont pas un produit.

Oh, encore une chose. Mon compte Instagram est un lieu d'expression personnel, mes mots ne sont ni écrits ni pensés par d'autres personnes. Ici, c'est moi, avec mes forces et mes faiblesses.

Un petit tour d'horizon des réseaux sociaux permet de découvrir des employés actuels d'Ubisoft, pas forcément tous basés à Montpellier, exprimant un soulagement au départ d'Ancel, ainsi qu'une satisfaction après les révélations de l'article. Ils réagissent aussi au manque de considération envers les employés qui se sont confiés à Libération.

Des soutiens sont aussi visibles, dont un proche collaborateur, pour ne pas dire ami, du père de Rayman : le compositeur Christophe Héral, qui s'interroge.

Restera à voir si de nouvelles révélations surgiront dans les prochains jours.

On rappellera que, cet été, après une vague de témoignages sur Internet, une enquête d'Erwan Cario et Marius Chapuis pour Libération, suivie d'une autre de Marie Turcan et Aurore Gayte pour Numerama, avait dénoncé des affaires de comportements très graves, en place depuis de nombreuses années.

De nombreuses investigations internes avaient été lancées et avaient débouché sur des licenciements et démissions de personnes très haut-placées, comme Maxime Béland, Tommy, François et Serge Hascoët.