Pris dans les phares d'une voiture, les lapins se retrouvent généralement tétanisés. Pour l'être humain, c'est un peu la même chose, et la peur qui s'empare d'un individu pris la main dans le sac peut rapidement le conduire à faire des choix ô combien stupides. Chez nous, on appelle ça "faire une Benalla". Vraisemblablement inspiré par cet exercice réservé aux professionnels, l'éditeur américain a ainsi eu la bonne idée de détruire bon nombre de documents ayant trait au futur procès pour harcèlement et discrimination qui devrait bientôt se tenir devant la cour suprême de Los Angeles.

C'est pas moi, c'est Bobby !

Suite aux accusations (et aux témoignages) visant directement Activision Blizzard et sa culture d'entreprise, les ressources humaines se seraient retroussées les manches pour s'occuper du plus urgent : recueillir la parole des salariés concernés détruire les documents qui concernent les profils démissionnaires.

Le site Axios révèle en effet aujourd'hui que le groupe se voit en plus des griefs déjà exposés le mois dernier poursuivi pour "incapacité à préserver l'historique des employés et démissionnaires deux ans après leur départ", comme l'exige pourtant le code du travail californien.

Les documents de la cour, dévoilés par le compte Twitter @charlieINTEL montrent que des documents utiles à l'enquête ont en effet été détruits par ceux qui devaient expressément les préserver :

Le département de l'emploi équitable et du logement de Californie (DEFH) a été informé que des documents et des archives, y compris relatifs à l'affaire, non pas été conservés, et ont été déchiquetés par le personnel des ressources humaines. Les e-mails ont été supprimés 30 jours après le départ de chaque employé.

Secret, défense

Les rebondissements ne s'arrêtent pas en si bon chemin : Activision Blizzard a également refusé de communiquer certains documents (toujours accessibles, ceux-là) à la justice en raison de leur confidentialité, notamment en ce qui concerne le domaine de l'inégalité salariale entre hommes et femmes dans l'entreprise.

Quelques heures plus tard, les communicants accouchaient d'une explication adressée à nos confrères d'Engadget, dont voici quelques extraits :

Tout au long de notre engagement avec le DFEH, nous avons répondu à toutes les demandes appropriées, bien que nous ayons mis en oeuvre des réformes pour garantir que nos lieux de travail soient accueillants et sûrs pour chaque employé.

Ces changements se poursuivent aujourd'hui et concernent :

- Plusieurs changements de personnel de haut niveau ;
- Des pratiques d'embauche et de recrutement remaniées nécessitant de panels d'entrevue diversifiés ;
- Une plus grande transparence sur l'équité salariale ;
- Des capacités de formation et d'enquête élargies et améliorées pour le personnel des ressources humaines ;
- La création d'équipes d'enquête à l'extérieur de l'entreprise afin de garantir une plus grande indépendance ;
- Des divisions restructurées pour plus de responsabilité ;
- L'amélioration des processus d'examen pour inclure l'évaluation des gestionnaires par les employés ;
- Des limites claires sur le comportement au travail avec une tolérance zéro envers le harcèlement.

En ce qui concerne les affirmations selon lesquelles nous avons détruit des informations en déchiquetant des documents, ces affirmations ne sont pas vraies. Nous avons pris les mesures appropriées pour préserver les informations pertinentes à l'enquête du DFEH.

Nous avons fourni à la DFEH des preuves claires que nous n'effectuions pas de disparités de rémunération ou de promotion entre les sexes. Notre direction est de plus en plus diversifiée, un nombre croissant de femmes occupant des postes de direction clés dans l'ensemble de l'entreprise.

Voilà voila. La suite au prochain épisode ?