RE4 est encore aujourd’hui une référence pour beaucoup de personnes. D’autres, comme votre serviteur, déploraient la direction très action qui s’éloignait trop de l’essence de la franchise. Les développeurs ont-ils été encore plus loin avec Resident Evil 4 Remake ? 

Resident Evil 4 Remake tente plusieurs choses dès le début

Resident Evil 4 Remake se situe six ans après les événements de Raccoon City. Leon S Kennedy, la bleusaille de la police, quitte les États-Unis pour l’Europe afin de ramener Ashley Graham, la fille kidnappée du président américain. Dès les premiers instants de cette courte démo, celle-ci s’arrêtant lorsque la cloche du village sonne pour ceux qui s’en souviennent, les changements se font sentir. La cinématique d’introduction, qui fait office de « Précédemment dans… », a intercalé un extrait de Leon qui s’adresse au président. Si nous ne savons pas ce qu’il en sera dans la version finale, toute la cinématique où notre flic un peu plus expérimenté est escorté par deux policiers a disparu - étrange puisqu’un bout était visible dans la bande-annonce de révélation. De même que le petit entretien rapide via codec avec l’agent Ingrid Hunnigan. 

preview Resident Evil 4 Remake

On nous immerge sans attendre dans cette zone reculée d’Espagne avec toute une portion de l’original absente. Arriver à la maison du chasseur est désormais plus long avec une partie dans l'obscurité où l'on croise corbeaux et dépouille de cerf. Le toit de ce premier habitant est aussi plus vaste avec un sous-sol à explorer qui instaure une bien meilleure ambiance horrifique avec ce cadavre de policier qui gît au sol, des rats, des gémissements... et offre un contraste saisissant, là où la version vanilla est plus monotone. Le loup pris dans un piège a subi un autre destin... Le pont qui mène vers le portail de la place du clocher est tâché de sang.

impressions Resident Evil 4 Remake

Même les infimes modifications peuvent apporter un autre visage aux décors. Mais tout aussi rapidement que dans l’original, il va falloir se défendre et Leon a eu le temps de s’entraîner pour surmonter la nouvelle menace du jeu. Par rapport à la version de 2005, l’acolyte de Claire Redfield dans Resident Evil 2 est plus souple et se contrôle donc moins difficilement. Mais il est également bien plus énervé avec une palette de coups enrichie. Au légendaire coup de pied retourné s’ajoute une balayette pour casser une caisse par exemple. Il dispose aussi de son couteau détériorable au fur et à mesure qu’il s’en sert pour se débarrasser d’une chope ou pour finir au sol les Ganados. Un move très violent mais ô combien satisfaisant.  

Des villageois très énervés

Après quelques cadavres laissés derrière nous, on arrive au centre du village où des habitants infectés vaquent à leurs occupations. L’occasion pour nous d’essayer une autre nouveauté : Leon S Kennedy peut se baisser pour se faufiler et réaliser des assassinats silencieux avec son couteau. On ne saisit pas encore la portée de cet ajout car à vrai dire, le level design, le placement des ennemis ainsi que le déroulé de cette séquence ne s’y prêtent pas vraiment hormis pour un adversaire. L’heure de la récré sonne lorsqu’un local nous repère. S’ensuit la fameuse scène où il faut rester en vie jusqu’à ce que le clocher hypnose nos agresseurs. 

avis Resident Evil 4 Remake

Et dans ce remake de Resident Evil 4, ils ont l’air plus nombreux et toujours agressifs même plus. Ils ne nous laissent pas respirer et il faut impérativement retourner l’environnement contre eux. La petite grange, avec la vache à l’intérieur, peut être incendiée pour faire un joli barbecue. On peut aussi compter sur un certain nombre de points hauts pour faire tourner en bourrique nos ennemis, une bibliothèque pour barricader une maison, des fenêtres pour passer à travers et se dégager en cas d'encerclement. Mais tout cela est bien moins marrant que de récupérer le fusil à pompe et une grenade qui sont exactement au même endroit que RE4 2005. Et l'Homme à la Tronçonneuse dans tout ça ? Il est toujours très mortel, ce qui donne lieu à des morts plus gore, et on a hâte de recroiser le fer avec lui. 

On l’attend… avec envie d’en voir bien plus

Difficile de porter un jugement sur une démo aussi courte que celle de Resident Evil 4 Remake. Même si le jeu a clairement besoin d’être optimisé avant sa sortie en mars prochain, le RE Engine promet encore de belles choses sur le plan graphique. Sans atteindre Resident Evil 2, l’ambiance jusqu’au clocher du village est plus horrifique que dans l’original ce qui est un gros point positif pour nous, en espérant qu’il y ait davantage de modifications en ce sens. La partie action est évidemment toujours très marquée, mais les équipes ont eu la bonne idée de rendre Leon un peu plus souple, avec de nouveaux mouvements bien classe en prime. Contrairement au remake de Resident Evil 3 qui a échoué à être à la hauteur de l’original, celui de RE4 semble avoir les atouts nécessaires pour dépasser largement son modèle. On est donc pressé de retourner dessus pour une plus longue session.