Voilà bien longtemps que les aventures du plus célèbre duo de Gaulois se voient déclinées en jeux vidéo, si longtemps que les développeurs de chez Mr. Nutz Studio étaient déjà actifs à l'époque de leurs premières aventures numériques. Après trois épisodes d'Astérix et Obélix XXL aux airs de beat'em all en 3D, c'est enfin avec une dimension de moins que l'on retrouve nos deux héros, prêts à en découdre avec des hordes de Romains et autres bandits de grand chemin.

Astérix et le coup de pinceau

Avec une quarantaine d'albums parmi lesquels piocher, c'est peu dire que Microids avait de quoi faire pour trouver l'inspiration de Baffez-les Tous : nos Gaulois revisiteront donc brièvement quelques-unes de leurs plus célèbres aventures durant les six mondes (et quelques 50 niveaux) que compte cet épisode en 2D, en commençant par le très adjectivé Astérix chez les Bretons. Après l'introduction iconique de la saga, c'est aux abords du village Gaulois que débute notre distribution de baffes et de marrons.

Dès les premières minutes, Astérix et Obélix Baffez-les Tous ! affiche avec fierté des environnements et des personnages dessinés à la main, pour coller au plus près de l'œuvre originale, désormais reprise par le duo Conrad/Ferri. Entre les aplats du sol qui laissent apparaître de très jolis lavis ou les animations à l'ancienne d'une simple cascade, le style visuel fait clairement mouche, et l'on tient sans doute là l'adaptation la plus fidèle aux bandes-dessinés.

Les éditions Albert/René semblent avoir veillé au grain, et c'est tant mieux. Notre duo est d'ailleurs campé par Jean-Claude Donda et Guillaume Briat, un bon point qui nous évite de subir les élucubrations d'un certain Christian Clavier, loué soit Cernunnos. Malgré des répliques contextuelles qui témoignent d'un vrai souci du détail (Obélix adapte sa célèbre réplique "Chouette, des [insérez ici l'ennemi qui se présente] !" en conséquence), les interactions permanentes entre les deux personnages et les cris de douleurs des troupes adverses se transforment vite en une véritable cacophonie, et l'on regrette immédiatement l'absence de paramètres sonores, qui permettraient de calmer de rendre l'exercice plus digeste.

Il avait ses beaux yeux ouverts

Avec Astérix et Obélix Baffez-les Tous !, la promesse est dans le titre, et il faut donc massacrer sans discernement tout ce qui se présente à nous : si les premiers Romains ne demandent qu'à se faire taper dessus, les manieurs de pilum obligent nos Gaulois à gérer corps-à-corps et distance, avant que de des brigands aux visages aisément reconnaissables ne viennent corser le challenge. Avec quatre niveaux de difficulté, il devrait y avoir de quoi faire, d'autant plus que nos héros jouent forcément en équipe : seul ou à deux, la mort d'un Gaulois vous renverra illico presto au début du niveau.

Heureusement, Astérix et Obélix profitent d'une palette de coups différenciés : le petit blondinet fait preuve d'une rapidité salvatrice pour gérer l'arrivée de vagues d'ennemis d'un bout à l'autre de l'écran, tandis qu'Obélix concentre ses dommages sur une zone plus resserrée. En plus des bourre-pifs de base, chaque Gaulois possède quatre coups spéciaux assigné à un combo bouton de façade + une direction qui ne sort pas toujours du premier coup, mais qui permet d'asséner le célèbre uppercut d'Astérix aux Romains environnants, ou de les assommer à la retombée avec Obélix, l'attaque préférée de votre serviteur pour l'heure. La palette de mouvements et les différents types d'ennemis laissent espérer une multitude d'approches tout au long d'un périple qui s'annonce assez conséquent, et devrait selon les visuels fournis par l'éditeur nous permettre de revisiter le fabuleux Astérix et Cléopâtre.

La clique donne des claques

Alors que les différents environnements s'entrecoupent de saynètes destinées à faire avancer l'intrigue - le début du jeu permet de croiser Panoramix, Abraracourcix ou le cousin Jolitorax -, les environnements se renouvellent et continuent à nous charmer avec leurs courbes fait main, mais l'on déplore tout de même une trop grande sagesse dans le level design : entre le nombre très restreint d'éléments destructibles et celui tout aussi restreints des embranchements, on espère que les dizaines de paysages à traverser feront preuve de plus d'audace. Car si la quantité d'adversaires ne cesse de croître, les interactions semblent pour l'heure bien limitées, se résumant au ramassage d'items de soin et à quelques défilement de scrolling pour profiter de sangliers apeurés, on espère forcément plus d'un beat'em all, aussi joli soit-il.

Il faut dès lors alterner habilement entre Astérix et Obélix pour temporiser, et se débarrasser sans trop de dégâts de la piétaille très nombreuse, et dont le nombre n'entame pas la fluidité de l'action, stable à 60 images par seconde. Les chopes s'avèrent salvatrices pour rapidement faire le ménage, mais ce mouvement identifié comme un coup spécial nous rappelle que leur jauge reste trop petite pour être visible, surtout en plein action, tout comme le compteur de combo presque confidentiel, un choix bien curieux pour un beat'em all, vous en conviendrez. Espérons que ces quelques détails soient corrigés d'ici la sortie, histoire de rendre l'expérience encore plus agréable, seul ou à deux.

ON L'ATTEND... POUR SA FIDELITÉ !
Astérix et Obélix Baffez-les Tous ! profite d'une identité visuelle si proche de l'œuvre originale que le charme opère forcément : avec ses décors dessinés à la main et son action véritablement frénétique, ce beat'em all franco-français nous a laissé entrevoir une potentielle profondeur qui demandera évidemment à être vérifiée sur la durée, tout comme sa capacité à conserver intact l'intérêt manifesté après ces quatre premiers niveaux. Espérons que les quelques couacs sonores soient corrigés d'ici sa sortie sur Mac, PC, PS4, Switch et Xbox le 25 novembre prochain, dans quel cas les amateurs de la bande-dessinée devraient y trouver leur compte.