Après une phase d’alpha, Marvel Rivals est disponible depuis plusieurs jours en bêta fermée sur toutes les plateformes en attendant sa sortie définitive en free-to-play. L’occasion de mettre la main sur le héro-shooter de NetEase, qui confirme à la fois sa filiation à Overwatch… mais surtout le potentiel monstrueux qu’il dégage.
Mettez un fan de Marvel (moi) devant un jeu comme Marvel Rivals : cela revient littéralement à enfermer un éternel adolescent dans un parc d’attractions. Le sourire est permanent, les sensations garanties et la rejouabilité phénoménale. Annoncé ces derniers mois, présenté une première fois en alpha, le hero-shooter de NetEase vient de s’offrir une formidable fenêtre de tir et de com’, avec une bêta fermée, des nouveaux persos introduits dans le roster pendant la durée de celle-ci et une phase de drops sur Twitch pour toucher et tenter de convaincre un maximum de joueurs. On est allé voir ce que tout cela donnait, on a vu et voici nos premières impressions sur l’un des TPS les plus attendus de ces prochains mois, grâce à sa formidable promesse sur le papier : jouer une ribambelle de personnages issus de l’univers Marvel Comics, connus et canonisés pour la plupart par l’âge d’or des superhéros et du MCU au cinéma.
Un roster digne d’Infinity War

À ce propos, et comme point d’introduction à cette preview, le roster proposé est séduisant, efficace et malin. Séduisant, car il propose d’emblée une panoplie de superhéros (et super-vilains) iconiques dans la pop culture tels qu’Iron Man, Spider-Man, Tornade, Magneto, Rocket Racoon, Groot, Star-Lord, Scarlet Witch, Dr Strange, Venom, Adam Warlock, Mantis, Black Panther, le Punisher, Hela, Loki et tout récemment son frère Thor, le dieu de la Foudre. Efficace, car ce même roster met en avant des persos d’univers relativement différents (les X-Men, les Avengers, les Gardiens de la Galaxie…), tous connus soit pour le produit source (comics) soit par le petit (série) ou grand écran (cinéma). Malin, car Marvel en profite aussi pour mettre un sacré coup de projecteur sur des persos moins connus, comme le tout dernier arrivé, Jeff le Requin, et les mutantes Luna Snow (chanteuse de K-Pop) et Magik.
Rien qu’à la direction artistique, particulièrement réussie et aux origines des héros, il y en a pour tous les goûts et tout le monde devrait y trouver son compte avec un système d’étoiles pour permettre d’appréhender le niveau de difficulté d’un perso. Soyons clairs : dans Marvel Rivals, tout le monde est jouable, car la prise en main se veut on ne peut plus simple (un tir, deux à trois compétences, selon les persos, un ultime), MAIS tout le monde ne peut pas être bien joué tout de suite. Même à une étoile de difficulté, il faudra un petit paquet de parties avant de comprendre exactement comment bien jouer tel ou tel super - c’est notamment le cas du Punisher, surpuissant, mais peu mobile - et dans ce sens, les joueurs d’Overwatch auront un avantage. Le roster proposé dans Marvel Rivals (23 personnages disponibles dans la bêta fermée tout de même) trouve écho dans celui d’Activision-Blizzard, avec de vraies similitudes de gameplay entre certains héros.
Overwatch style mon grand

D’ailleurs, tant qu’on y est, pour ceux qui se demandent encore quel visage proposera Marvel Rivals, là encore, la filiation avec Overwatch est totalement assumée. Au niveau des modes de jeu, avec les traditionnels Convoi (comme son nom l’indique, escorter un véhicule d’un point A à un point B, avec des checkpoints à valider, soit en l’attaquant, soit en le défendant) et Domination, où vous devrez dominer des zones pendant un temps donné, le tout en trois games. Les décors, leur style, l’agencement des maps et celles-ci en elles-mêmes ne devraient pas choquer les habitués. En revanche, et c'est là que le bât blesse, c’est que les références à Marvel sont beaucoup trop discrètes.
Si les héros et leurs capacités dans le jeu sont fidèles aux comics, leur environnement est finalement assez neutre et pas assez marqué. Les quatre maps proposées (Tokyo 2099, en référence à la série de comics 2099 et à Spider-Man, Yggsgard, fusion d’Asgard et d’Yggdrasill) manquent de références marquantes et ne donnent pas vraiment l’impression au joueur d’évoluer dans un univers Marvel. NetEase devra revoir sa copie pour les prochaines maps, autant pour donner au public l’envie de les jouer, mais aussi pour “hyper” une communauté de fans hardcore toujours prompte à saluer le moindre hommage ou clin d’œil. Toutefois, le jeu dispose d’un gros point fort : ses décors sont destructibles, entraînant même une réflexion tactique pendant les parties, en plus du plaisir simple de démolir un pan de bâtiment.
A la troisième personne, la fête est plus folle

En revanche, là où Marvel Rivals se détache d’Overwatch, c’est sur le point de vue adopté par le joueur. Le titre de NetEase est un hero-shooter à la troisième personne et, à moins d’un changement de direction au moment de la sortie, il n’y a aucune autre vue jouable disponible. On voit donc son héros de dos, ce qui permet à la fois d’apprécier le travail graphique et les skins réussis des différents supers, mais aussi de voir autrement le rendu de ses capacités sur le terrain. Il n’y a que dans certains cas et pendant un laps de temps limité que la vue est amenée à changer de façon automatique (pour générer les portails de Strange, pour lancer certains ultimes, aussi, comme celui de Scarlet Witch par exemple).
Non seulement cela donne un aspect immersion non négligeable à l’ensemble, mais cela aide aussi (un peu) à clarifier ce qui se passe à l’écran. Bon soyons honnêtes, le rendu est parfois fouilli, brouillon, mais beaucoup moins et surtout moins fréquemment que pouvait l’être une rixe dans Overwatch. Un peu, on a dit oui parce que dans certaines zones de jeu et selon la présence ou non de certains persos, notamment Venom, cela peut vite tourner au n’importe quoi. Mais la plupart des héros ont une capacité de fuite (dash, vol…) pour permettre au joueur de souffler et de reprendre ses esprits.
Un respect incroyable des persos

Revenons-en aux persos de Marvel Rivals justement. On le disait plus haut, la force du roster proposé à date (au moment de cette preview, Deadpool et Spider-Gwen, leakés mais pas confirmés, n’étaient pas disponibles) est de retranscrire à merveille les capacités légendaires des héros. Jouer Iron Man signifie quelque chose et comme dans les comics, c’est dans les airs que la puissance de feu de l’homme de fer se fera ressentir. Idem pour le Punisher, doté d’un arsenal effroyable (mitraillette et pompe, tourelle), de Hela, avec ses projectiles dévastateurs, de Venom, à la résistance écœurante, de Hulk, qui une fois vaincu, laisse place à Banner, chétif et avec une durée de vie très courte vu sa barre de PV ou encore de Thor, efficace à mi-distance, et doté d’un Ultime qui rappellera de bons souvenirs aux fans du MCU et d’Avengers Infinity War. Sur ce point-là, et pour avoir décortiqué tout le roster, c’est LE gros point fort de Marvel Rivals.
En revanche, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Déjà par leur catégorie (tanks, DPS, supports), mais aussi pour leur puissance réelle de feu. Des tier-lists sont déjà établies et disponibles et force est de constater que la grande majorité d’entre elles ont vu juste. Actuellement, le perso le plus fort du jeu n’est autre que Venom (qui a un skin Bleu Cyan à débloquer, couleur que l’anti-héros a bel et bien eue dans les comics), avec une résistance à toute épreuve, un ultime capable de couvrir une grosse distance, des dégâts de zone conséquents et… une quasi-invulnérabilité quand il est soutenu par un healer. Dans le même registre, Dr Strange est particulièrement fort, surtout pour les autres, grâce à son bouclier (800 points de shield), mais aussi au portail qu’il peut générer à tout endroit de la map pour offrir un point de repli (en défense), d’offensive (en attaque) pour lui-même et ses compagnons. Un arsenal impressionnant, évidemment pas gratuit à l’emploi, avec une certaine difficulté à l’usage.
Facile à prendre en main, pas (toujours) facile à bien exploiter

C’est globalement le cas des persos vraiment puissants et le héros Marvel le plus populaire n’échappe pas à la règle : Spider-Man est un “assassin”, là pour venir achever une proie mal en point, débusquer un adversaire trop bien placé ou juste venir foutre le bordel au sein de la ligne de front ennemie. Sa capacité de déplacement (c’est le perso le plus rapide, mobile et agile du jeu), le fait de pouvoir s’accrocher aux murs, fait de lui un adversaire redoutable, sauf qu’il est quasiment injouable en début d’expérience pour un joueur n’ayant jamais joué à un hero-shooter. Bref, si vous êtes fan de l’homme-araignée, il faudra vous armer de patience pour apprécier le voyage. Quant à certains héros, on s’interroge parfois sur l’utilité et l’efficacité de certaines de leurs compétences, comme le grappin du Punisher (dont les filets sont réutilisables une fois posés pendant toute la partie), pas exploitable partout et assez lent à mettre en place.
Tout comme bon jeu de ce type, il faudra choisir la bonne composition d’équipe, autant pour les associations de personnages, qui gonflent certains attributs des uns et des autres (une meilleure défense pour Rocket Racoon quand Groot le prend sur ses épaules, des munitions illimitées et donc aucune recharge à effectuer pour le Punisher quand Rocket est à côté de lui, un renforcement Gamma entre Iron Man et Hulk…) que pour mettre à mal l’équipe adverse. Nos nombreuses heures de jeu vous recommandent fortement de jouer avec deux healers - ces persos qui peuvent redonner de la vie à leurs coéquipiers, voire les ressusciter - type Adam Warlock, Mantis ou encore Rocket, Venom et d’aller puiser dans ce panel suivant : Hela, Iron Man, Scarlet Witch, Punisher, voire Thor ou encore Magneto. Ceci est notre proposition, certains y trouveront à redire, mais elle a été soumise compte tenu des nombreux déséquilibres apparents entre persos à date : car oui, Marvel Rivals doit encore bénéficier d’un meilleur équilibre de jeu.
Un équilibre à travailler, le couac des Twitch Drops

Pour ce qui est du contenu, le jeu se veut assez complet pour une beta. Un glossaire (lore) pour expliquer les origines des persos, une boutique pour les skins, des badges personnalisables, un pass de saison, un mode rapide, un événement avec des objectifs dynamiques à remplir par jour et dans un certain temps, un mode classé compétitif pour les joueurs déjà bien aguerris aux capacités de leurs persos (indispensable d’y jouer avec cinq potes sous peine de prier pour tomber sur LA bonne compo et des joueurs coopératifs), un mode entraînement et même un tournoi en ligne pour la fin de la campagne, la beta de Marvel Rivals est loin d’être chiche.
On regrettera en revanche que l’event principal (Galacta, fille de Galactus, le méchant des 4F) manque un peu d’intérêt (notamment en termes d’histoire), que certains persos soient vraiment difficiles à jouer en début d’expérience (Black Panther, Spider-Man) et on aura une pensée pour les joueurs ayant patienté des heures en live afin de récupérer une clé via les drops Twitch. Les équipes de NetEase ont été dépassées un par l’intérêt, de deux par la popularité du jeu et donc des demandes de clés (un argument difficile concevable en 2024, qui plus est sur un produit licencié Marvel) et il fallait s’armer de patience, de chance et garder un oeil constant sur le channel Discord pour connaître les heures de réassort de clés pour la bêta. Celle-ci se termine dans une semaine, lundi 5 août à 9h du matin. De quoi avoir le temps d’enfiler votre meilleur collant et costume, histoire d’en découdre avec vos autres héros préférés.
On attend la sortie définitive de Marvel Rivals avec une GROSSE impatience
Pour tout fan de Marvel qui se respecte, Marvel Rivals est une expérience à tenter de façon obligatoire, surtout si ledit fan a un intérêt pour les FPS tant le respect aux persos est incroyable, leurs pouvoirs parfaitement adaptés au genre du hero-shooter, au 6 vs 6 et au principe de méta qui en découle niveau gameplay et la prise en main on ne peut plus simple. Et ce, qu'on ait joué ou pas à un hero-shooter de sa vie. Le jeu a une forte identité visuelle concernant les protagonistes, moins en ce qui concerne leur environnement et on espère voir d’ici la bêta ouverte, qui devrait logiquement suivre avant la sortie définitive du jeu, un effort conséquent de personnalité à ce niveau-là.
Le potentiel est là, énorme, et une méta commence déjà à se démarquer, avec des héros bien distincts pour la porter. N’empêche, NetEase semble avoir trouvé le bon filon, avec des nouveaux persos pendant la campagne et des annonces groupant toujours un perso iconique (Venom, Thor) à un autre moins connu (Adam Warlock) voire pas connu du tout (Jeff). Reste à travailler l’équilibrage de tout cela in-game, de façon à ne pas (trop vite) frustrer les joueurs occasionnels et à cracher le morceau sur le modèle économique précis que sera le jeu à sa sortie. Mais Marvel Rivals a tout du gros MUST-HAVE de cette seconde partie d’année.