SEGA a donc consenti des efforts pour permettre à un plus large public de prendre le train de la franchise Yakuza en marche, même s’il sera impossible pour certains de faire leur retard. Après 15 ans de beat 'em up, l’éditeur a surpris en altérant la formule de la saga pour en faire un RPG. Un dépoussiérage et un vrai coup de poker payant puisque Yakuza 7 a cartonné partout dans le monde, surtout en dehors du Japon. Et de l’aveu d’Hiroyuki Sakamoto, producteur en chef de Ryu Ga Gotoku Studio, cette transformation était délicate. 

« Like a Dragon a été l’un des jeux les plus difficiles et les plus audacieux sur lequel nous avons travaillé avec Ryu Ga Gotoku Studio », a-t-il expliqué lors d’une présentation de la suite Like a Dragon Infinite Wealth. Pourtant, le studio est convaincu d’avoir fait le bon choix à la vue des différents avis. « Les retours des joueurs et de la presse nous ont confortés dans l’idée que notre nouveau protagoniste (ndlr : Ichiban Kasuga) et la nouvelle direction que nous avons donnée au jeu ont été bien accueillis. Après cet accueil très positif, nous avons décidé d’aller de l’avant et de produire une suite », a-t-il ajouté. Ce qui n’a pas changé en revanche, c’est la place occupée par l’histoire jusque dans les méthodes de développement. 

Vol première classe vers Hawaï et Yokohama pour Yakuza 8

Like a Dragon Infinite Wealth bouleverse encore plus les vieilles habitudes de la licence Yakuza. Pour la toute première fois, la majeure partie de l’action se déroule en dehors du Japon dans la capitale d'Hawaï, Honolulu, bien que l’aventure commence à Yokohama. Un virage à 180° qui a pu étonner et piquer la curiosité des fans qui se sont souvent posés la question de savoir si un jeu de la série oserait un jour se délocaliser. Après 15 ans, ça arrive et la destination n’a pas été choisie à pierre-feuille-ciseaux.

Au départ, il fallait un lieux assez proche du Japon pour des raisons logistiques - même si oui, plus de 6 000 km, ça commence à faire. Pour reproduire ce nouvel endroit le plus fidèlement possible, Sakamoto-san et certains autres membres de RGG se sont rendus à Honolulu pour faire du repérage et prendre une quantité astronomique de photos. Puis, ensuite, ils ont utilisé la technologie pour offrir une version vidéoludique extrêmement précise de cette destination. Un procédé classique auquel les studios ont très souvent recours. Cette proximité était encore plus nécessaire ici parce que Yakuza 8 a été conçu en pleine pandémie de COVID-19, ce qui a obligé Ryu Ga Gotoku Studio à  s’adapter. Et même si d’autres idées de décors ont trotté dans la tête des équipes, il était impératif que ça se fasse à Honolulu. Autrement dit, ça passait ou ça cassait. 

Like a Dragon Infinite Wealth preview

« À cause du coronavirus, et si nous n’avions pas pu nous déplacer et coopérer avec des acteurs locaux à distance, on aurait pu se tourner vers une autre destination. Mais il fallait que ça fonctionne (rires) ». Mais le choix d'Hawaï n’a pas été seulement dicté par cette contrainte de distance, ça devait surtout faire sens avec les histoires racontées dans ce nouvel épisode. Oui, au pluriel, car Like a Dragon Infinite Wealth fera du ping-pong entre le quotidien d’Ichiban Kasuga et celui de Kiryu Kazuma, le Dragon de Dojima. « Généralement, nous développons nos jeux en nous préoccupant d’abord de l’histoire. Nous avons donc commencé à nous demander ce qui serait le plus intéressant à raconter, et nous avons fini par trouver cette idée de double narration. Avec d’un côté Ichiban et de l’autre Kiryu ».

Entre déconnade et sérieux 

Ce qui a véritablement justifié Hawaï, ce sont les backstories d’Ichiban et Kiryu, leurs motivations pour être à Honolulu ou Yokohama. « Après avoir donné naissance à son fils Ichiban, Akane Kishida a fui les yakuzas pour trouver refuge à Hawaï et se cacher d’eux. Ichiban part donc là-bas pour la retrouver après toutes ces années, tandis que Kiryu est à Honolulu pour les affaires ». D’un côté, on devrait avoir un trip bien décalé avec Ichiban, qui joue constamment de malchance, et quelque chose de beaucoup plus sérieux avec Kiryu qui lutte contre un cancer et qui n’a pas peur d’avancer sans l’aide de personne, ce qui va complètement changer le destin des deux protagonistes ». Mais le but des scénaristes n’est pas nécessairement de faire pleurer dans les chaumières ou de se la jouer sombre pour être sombre. Non, c’est d’éviter de faire du surplace dans le développement du personnage de Kiryu.

À chaque jeu, il vieillit toujours plus et nous voulions montrer cet aspect. Nous souhaitions le voir prendre de l’âge et franchir les différentes étapes de sa vie. La vie de chacun est jalonnée d’étapes importantes, d’expériences différentes, de problèmes et chacun se pose diverses questions. C’est ce que nous voulions illustrer en racontant cette expérience de vie très réaliste. Mais nous n'avons pas essayé de faire quelque chose de super triste ou décevant à la fin.

Hiroyuki Sakamoto, producteur en chef de Ryu Ga Gotoku Studio.

yakuza 8

De l’émotion, mais pas une histoire forcément larmoyante, et du fun. Un contraste qui devrait encore être l’un des points forts de Like a Dragon Infinite Wealth. Avec Ichiban, on a toujours ce sentiment de grand gamin, un peu simplet qui s’extasie de tout et rien, très naif mais qui sait en imposer, se faire respecter et être sérieux à sa façon. Et avec Kiryu, on a quelqu’un de plus mature, qui va être confronté à la maladie, et qui va tenter de surmonter ses soucis avant de peut-être faire ses adieux. Des traits de caractère et des personnalités que tout oppose pour des tons différents.

Même si notre aperçu était « léger », comparé à tout ce que cette suite a à offrir, on a immédiatement perçu ce contraste qui fonctionne encore. Voir Ichiban foncer comme un enfant dans l’océan, faire ses gros yeux ou mettre des tatanes à un ennemi en combinaison ultra moulante avec deux noix de coco dans les mains pour se battre, ça suffit pour décrocher plusieurs sourires. Bien que Kiryu ne vive pas sa meilleure vie, il arrive aussi à prendre du recul et à profiter des derniers jours de son existence… en chantant ! On le sait, le karaoké est une passion pour lui, et ça fait partie des choses à faire sur sa « liste des actions à accomplir avant de mourir ». 

Like a Dragon Infinite Wealth impressions

C’est ainsi qu’on a assisté à une séquence à Yokohama où Kiryu, après s’être lamenté lamenté sur son sort auprès de Nanba et de Seonhee (des anciens de Like a Dragon) explose littéralement et se transforme en une bête de scène. À contrario, on a aussi eu une scène plus tendue, sérieuse et narrative avec le capitaine du clan Seiryu. Un passage qui montre tout le savoir-faire des développeurs pour créer une ambiance de films mafieux japonais comme aucun autre jeu. Un régal que l’on doit en grande partie à l’incarnation des Seiyū, à l’immense talent de ces acteurs japonais et à la qualité de leurs doublages. De la déconnade et du sérieux, c’est certain, et on a encore rien vu. Des moments bien WTF entraperçus dans les trailers, absents de notre preview, devraient être bien marrants et on nous a d’ailleurs promis un flot de blagues « très stupides ». Il faudra remercier les scénaristes qui mangent des anime, manga et des comédies matin, midi et soir pour repousser cette dimension. 

Le monde de Like a Dragon Infinite Wealth en Segway

Like a Dragon Infinite Wealth délocalise son action à Hawaï, mais a toujours pour ambition d'offrir un terrain de jeu le plus fidèle à la réalité. On ne va pas prétendre connaître l’archipel puisqu’on n’y a jamais mis les pieds, mais on a tout de même ressenti cette recherche constante du détail. Comme pour Kabukichô, Shinjuku ou Yokohama, RGG Studio restitue du mieux possible chaque morceau de l’île en nouant au passage des partenariats avec les locaux. Si vous êtes déjà allés là-bas (petits chanceux), vous reconnaîtrez les boutiques ABC qui vendent un peu de tout : des souvenirs pour les touristes, des objets pour la plage, de la nourriture etc. L’enseigne 88 Tees figure aussi dans les magasins visitables de ce nouvel opus. Mais les différences entre avoir un titre à Hawaï et au Japon sont bien plus marquées que cela. 

Premièrement, l'atmosphère générale est bien plus légère et dépaysante qu’auparavant. Avec les environnements chatoyants, le soleil et certains personnages qui s’annoncent bien extravagants, il y a presque une vibe à la GTA Vice City, ou pour rester chez SEGA, à la Crazy Taxi et Jet Set Radio. Ça paraît être l’endroit idéal pour s’éclater, et pour le coup, ça sied en plus réellement à la personnalité d’Ichiban. On a clairement très hâte de découvrir toutes les folies que le monde ouvert « gigantesque » de Yakuza 8 nous réserve, car on ne peut même pas dire qu’on a effleuré la surface (et c'était pourtant déjà bien engageant). De ce fait, on met des guillemets en attendant de pouvoir vérifier avec la version finale du jeu. Ensuite, ça permet aux développeurs de renouveler le panel d’activités et même d’introduire un vrai moyen de transport. Certes, vous pouvez toujours courir dans tous les sens - et percuter régulièrement les PNJ qui sont toujours assez immobiles (argh) -, ou prendre le taxi, mais ce sera moins marrant que de monter sur un Segway. Ce véhicule électrique monoplace a été ajouté pour se mouvoir aisément d’un bout à l’autre de la vaste map.

yakuza 8

« L’une des principales raisons de l’ajout du Segway, c’est parce que la ville d’Honolulu est une vaste région. La carte est grande et nous voulions absolument inclure un moyen de transport. Nous avons émis plusieurs options comme des vélos, des scooters électriques, mais nous avons pensé que le Segway serait le plus marrant finalement ».

Le Street Surfeur - comme il est appelé in-game - est un choix original et plutôt rigolo de prime abord. Mais on attendra quand même de savoir s’il est possible de booster sa vitesse pour obtenir quelque chose de plus dynamique. En tout cas, il sera possible de le personnaliser (roues, peinture) et il faudra constamment avoir un œil sur la batterie qui peut être rechargée via des bornes un peu partout. 

Pour ce qui est des à-côtés, plusieurs anciens mini-jeux et de nouveaux en fonction du lieu (Honolulu ou Yokohama) permettront de souffler entre deux missions. À Honolulu, vous pourrez prendre part à des activités typiques comme le surf ou la danse de feu avec des récompenses à la clé. « Grâce à elles, de nouveaux jobs pourront être débloqués comme celui de maître de la danse du feu. Ce sont des scénarios très marrants ». En revanche, on ne sait pas encore si ces deux éléments seront réellement jouables, à l’inverse du « Joyeux Rallye » qui proposera de se transformer en reporter photo ou de « Crazy Delivery ».

Like a Dragon Infinite Wealth aperçu

Ça ressemble un peu à Crazy Taxi, non ? C’est normal. Outre le nom quasi copié-collé, le concept est identique puisqu’il repose sur de la livraison. Ici, le taxi est remplacé par un vélo, et les touristes par de la nourriture (burgers, pizzas, makis). On doit donc récupérer et apporter des repas aux plus de personnes possibles, dans un temps limité, pour empocher le maximum d’argent. Et comme son illustre modèle, on peut sauter et même utiliser des bumpers pour monter à la verticale sur des bâtiments et faire un bond qui dépasse l’entendement après un pédalage à toute vitesse d’Ichiban. C’est très bête mais ça nous a fait rire immédiatement. Notre premier essai était vraiment sympa, mais on espère que le mini-jeu évoluera pour s’accorder un brin de folie supplémentaire. 

Évidemment, il y aura également le classique Karaoké qui testera toujours votre science du rythme, mais aussi les jeux d’arcade avec une jolie exclusivité. SpikeOut, un beat 'em up 3D arcade auquel a participé Toshihiro Nagoshi - le producteur légendaire de Yakuza -, sera jouable sur consoles pour la toute première fois aux côtés de Virtua Fighter 3tb, des fléchettes, de m HOLD’EM (poker) etc. Mais des ajouts bien plus importants sont aussi prévus, dont un gros jeu dans le jeu. 

Des jeux dans le jeu avec Dondoko Island et un clone de Tinder

Like a Dragon Infinite Wealth est donc loin de se prendre au sérieux tout le temps et va continuer à parodier Pokémon avec les Sujimon. Des êtres humains à collecter un peu partout, en leur parlant ou en se battant contre eux, pour agrandir son Sujidex. À l’image de licence culte, ces Sujimon peuvent être renforcés grâce à une boisson Sujiténie et évoluer. Ces derniers peuvent même être envoyés sur le terrain pour des combats à 3 contre 3. L’intérêt ? Avoir un mini-jeu supplémentaire et déverrouiller un job associé. Mais il y a deux choses plus inédites à commencer par « Miss Match ». Un pastiche de Tinder où il faut arriver à trouver des prétendant(e)s qui correspondent à ce que l’on recherche, et passer du virtuel au réel en les rencontrant.

Le délire a été poussé aussi loin que la copie de Pokemon avec un système de dialogues et de réponses, avec ou sans emojis, qui influent sur cette quête de l’âme sœur ou d’un amour éphémère. Malheureusement, durant notre preview, il a fallu faire un choix et il s’est porté sur « Crazy Delivery » plutôt que sur « Miss Match ». D’après un confrère, c’est parfois vraiment absurde et ça a l’air mine de rien addictif, mais peut-être pas autant que Dodonko Island, une parodie d’Animal Crossing poussée à l’extrême. 

Nous voulions donner l’occasion aux joueurs de s’impliquer avec la nature et la vie sauvage d'Hawaï et des îles tropicales. Dondoko Island est l’un des contenus les plus riches et les plus satisfaisants que nous ayons jamais proposé. À tel point qu’il peut même se suffire à lui-même. L’histoire est totalement indépendante de la trame principale. Dans une quête secondaire, Ichiban va sauver une tortue. Après cela, des créatures sollicitent son aide pour rétablir l’écosystème de l’île en la vidant des milliards de déchets illégaux qui ont laissé cet endroit dans un état déplorable. C’est quelque chose qui se débloque juste après l’arrivée d’Ichiban à Honolulu.

yakuza 8 test avant première

Et ces propos d’Hiroyuki Sakamoto ne sont pas absolument outranciers. Il s’agit bien d’un contenu riche au point où l’on peut parler de jeu dans le jeu, un peu à l’instar de la gestion d’entreprises de Yakuza 7. Sauf qu’ici, c’est donc une copie d’Animal Crossing. 

L’objectif est de redonner de son éclat à l’île de Dodonko et de la faire revivre petit à petit en éliminant les déchets, mais aussi en érigeant de toutes nouvelles constructions. Au début, pour la phase d’apprentissage, les possibilités sont extrêmement limitées. On peut installer des toilettes, des sols ou des canapés un peu n’importe comment, en attendant de progresser davantage, après avoir collecté des matériaux (bois, plastique, verre…). Tout en sachant que les ressources se renouvellent quotidiennement. Plus on bricole de meubles avec les matières premières récoltées, plus on gagne d’expérience pour augmenter le niveau de talent de construction. Et plus ce dernier est élevé, plus l’éventail de meubles et de choses à fabriquer sera imposant, avec vers la fin, des bâtiments et installations entières pour façonner sa propre petite ville qui se peuplera au fur et à mesure. Si vous avez de l’argent à dépenser, la flemme de courir après des ressources ou les deux, il est possible de faire ses achats en mode Ikea dans la boutique de Matayoshiya. Le Tom Nook de Dodonko Island. À travers son échoppe, il met à disposition du mobilier exclusif, parfois rare et à petit prix. 

yakuza 8

« Plus la restauration avancera, plus les touristes viendront la visiter. Et pour les attirer, il va falloir développer des services attractifs. Parmi les touristes, il y a des têtes connues qui vont parler aux fans de la première heure. Vers la fin, le joueur aura accès à de plus grands bâtiments et installations pour créer sa propre petite ville ». C’est donc un mini-jeu très approfondi et prometteur qui s’imbrique dans Like a Dragon Infinite Wealth, sans être imposé. On peut aller et venir sur l’île pour faire de l’argent par exemple, ou rester à Honolulu et Yokohama pour suivre les quêtes principales et annexes. Par contre, la visite des îles des autres joueurs ne sera pas pareille que dans Animal Crossing. Selon le producteur, même si l’on peut interagir avec des choses, seul l’affichage de tableaux des scores des autres habitants sera autorisé. En résumé, le jeu sera bourré de contenus, car depuis notre preview, RGG Studio a confirmé officiellement une durée d’environ 70 heures. Juste pour l’histoire principale, sans les quêtes secondaires et le gros morceau qu’est Dodonko Island. Espérons que le rythme soit à la hauteur pour ne pas étirer artificiellement le récit.  

Du beat’em up dans ton RPG 

Des clones de Pokémon, Tinder et Animal Crossing, des mini-jeux anciens et nouveaux, et deux récits différents, mais Like a Dragon Infinite Wealth c’est aussi de la bagarre contre des loubards de rue, des sbires de la mafia ou contre des hurluberlus comme Coco Coquine, l’homme à la combinaison moulante qui tape avec ses deux noix de coco, et beaucoup d’autres types d’ennemis. Mais on l’a rappelé, Like a Dragon a procédé à des changements fondamentaux. Ce n’est plus un beat'em up mais un RPG. Une révolution pour la franchise qui aurait pu être néfaste, mais non. Malgré des combats au tour par tour, les affrontements n’ont pas perdu en dynamisme. 

À vrai dire, on a même cette impression de jeu hybride entre un beat’em up et un RPG de par la mise en scène des coups, mais aussi les QTE qui se glissent au milieu de certaines attaques pour en augmenter par exemple les dégâts. C’est très efficace et les « Aptitudes », qui sont l’équivalent de sorts, sont parfois toujours aussi décalés comme le jet de nourriture pour invoquer des pigeons avec Nanba. Les actions possibles sont reprises de Yakuza 7 avec donc l’attaque basique, les aptitudes, la parade (un appui sur rond au bon moment), et « Plus » qui englobent les objets consommables pour recouvrir de la santé ou des points de magie, ainsi que les Acolytes qui sont des invocations qu’on peut appeler contre une certaine somme d’argent. Une fois conviés à la petite fête, ils se chargent de réaliser de gros dommages avec une mise en scène encore plus folle. Des actions groupées, entre deux personnages, sont toujours possibles également et nul doute qu’il y en aura d’ailleurs des nouvelles. 

yakuza 8

Aucune différence notable entre Yakuza 7 et 8 dans les combats ? Si, les déplacements. Pour apporter plus de flexibilité et simplifier un peu les choses, on peut désormais bouger son personnage, qui n’est par conséquent plus statique, avant de valider une action. « Nous avons mis l’accent sur la simplification des commandes pour que ce soit un peu plus facile à comprendre pour les nouveaux-venus. Désormais, les personnages peuvent se déplacer librement, ce qui élargit les possibilités de combo en fonction de la direction de l’attaque et de la position des alliés »

En soi, ça change quoi ? Dans le précédent épisode, il était possible de se saisir automatiquement des objets du décor (vélo, cône de signalisation, etc.) en effectuant une Attaque, à condition d’être proche de ces derniers. Maintenant, le joueur a donc plus la main sur ce qu’il peut et veut saisir dans les limites imposées tout de même. En effet, étant donné que les personnages se battent à l’intérieur d’un cercle qui borne la zone de combat, il est impossible de se faire la malle pour dénicher un équipement et revenir. Avant si le joueur était mal placé lors d’échauffourées, un ennemi pouvait exécuter un contre et stopper net l’action. On imagine que les déplacements libres permettront d’empêcher cela, mais pour le coup, ça reste à vérifier. Dans tous les cas, ce qui est sûr, c’est que cette liberté de mouvement renforce l’aspect tactique des rencontres et que ces dernières offrent toujours d’excellentes sensations. 

Si les combats au tour par tour et la stratégie qui en découle vous ennuient profondément, le mode automatique est de retour, mais ne sera probablement pas la bonne solution pour l’ensemble des batailles à mener. En particulier durant la rixe contre un requin géant. Oui, on a affronté un requin géant en fin de session avec une grosse référence non dissimulée aux Dents de la Mer. Que dire ? C’était WTF et tordant de voir ces protagonistes affronter une telle force de la nature. Toutefois, avec des personnages calibrés pour qu’on puisse être certain de le battre et regarder la cinématique de fin, le conflit manquait pas mal d’intérêt en termes de difficulté, et la mise en scène aurait pu être encore plus épique. Mais ce sera peut-être le cas avec d’autres boss « de la même ampleur »… 

Like a Dragon Infinite Wealth avis

Une partie importante de la customisation des personnages, et qui se répercute lors des séquences de castagne, ce sont les Jobs. Une mécanique qui peut modifier les stats mais surtout les capacités et le style de combat d’un personnage. Certains sont exclusifs à des protagonistes, parfois par genre (masuclin, féminin), quand d’autres sont adaptables à l’ensemble du casting. Hormis le héros, le SDF ou le Freelance, de nouveaux jobs feront leur entrée dans Like a Dragon Infinite Wealth. Le Sabreur (un samouraï) sera très à l’aise pour faire saigner l’ennemi avec ses aptitudes à l’épée ou l’arc; La Star de l’Action (Bruce Lee) est là exclusivement pour faire des dégâts; Le Desperado peut pratiquer un tir mortel pour causer des anomalies afin d’affaiblir considérablement ses proies; Le métier de Kiryu peut même lui permettre de matraquer ses adversaires en passant, pendant un court instant, en mode beat’em up à l’ancienne. Des jobs qui pourront être échangés en se rendant dans une cabine d’essayage d’une des agences de  voyage Alohappy Tours, et non plus dans un Hello Work - le Pôle Emploi de Like a Dragon. 

Un système de combat toujours intéressant pour des affrontements dynamiques, un monde ouvert avec plein d’activités et de mini-jeux - dont des jeux dans le jeu -, une narration et des cinématiques encore ultra léchées, Like a Dragon Infinite Wealth semble cocher toutes les bonnes cases ? Oui, sauf celle de la technique. Sur cette preview, c’était le point faible le plus notable. Le moteur accuse son âge et si les cinématiques sont toujours très belles, le constat est moins rose lorsque la pluie tombe sur la ville d’Honolulu ou que celle-ci est victime de clipping. On a aussi des doutes sur l’étendue du monde ouvert et ses limites comme lors de la « plongée » dans l’océan, qui se résumait à voir Ichiban s’immerger dans l’eau sans possibilité de le contrôler ni de voir des fonds marins. Ou la présence de murs invisibles qui paraissent tenaces…

like a dragon

On attend Like a Dragon Infinite Wealth... avec envie !

Hormis un bémol sur la technique, tous les voyants semblent au vert pour Like a Dragon Infinite Wealth. Entre l’humour d’Ichiban et des situations permises par le décor d'Hawaï, le sérieux avec les séquences à Yokohama, les nouvelles activités ou jobs prometteurs, cette suite a tout pour réussir, être une bouffée d’air frais et s’imposer comme l’épisode le plus fou de la saga Yakuza. Un jeu ultra généreux à n’en pas doute mais qui, on l’espère, se débarrassera de ses démons comme les murs invisibles - ce n’est pas dit - ou encore d’un rythme pas optimal. Bref on a très hâte d’aller se balader dans Honolulu sur notre Segway, de se marrer et de s’émouvoir, ou de tataner des requins géants et autres boss improbables.