Et là encore, la chose n'est pas simple. Car la SNES en elle-même évoque sans distinction les souvenirs émus de la Ghost Valley de Mario Kart, du vaisseau de Starfox, de la jungle de Flashback, du sanctuaire de la forêt de Zelda, des bagnoles improbables de Street Racer, des gueules défoncées d'après-match dans SFII, de la licorne enflammée de l'écran-titre de U.N. Squadron, du premier boss de Demon's Crest, des parties endiablées de F-Zero, de WWF Royal Rumble, de Super Double Dragon, de Turtles in Time, de DBZ La Légende Saien, de Bart's Nightmare qui me rendait fou. Comment hiérarchiser les souvenirs. Pourquoi vouloir donner un ordre d'importance à un tout ?

Parce que l'internet demande ? Soit. Alors je me suis creusé la tête pour déterminer un jeu qui devrait prévaloir et il ne m'aura pas fallu cent sept ans pour comprendre que ça serait Secret Of Mana.

Secret Of Mana pour de multiples raisons. Déjà parce que c'est le premier jeu que mes potes qui ne juraient que par le PC m'ont véritablement envié. Pour une fois ce n'était pas moi qui squattais chez eux pour jouer à Doom, Indiana Jones ou Kyrandia - Hand Of Fate. Ce sont eux qui venaient chez moi pour jouer à Secret Of Mana. Et ils ne s'en vantaient pas dans la cour de récré afin de garder toute leur street-cred' de joueurs PC.

J'ai jamais vraiment saisi cet élitisme des PCistes, d'ailleurs, mais passons. Secret Of Mana était également le premier RPG pur jus venu du Japon sur lequel je posais les mains. Alors oui, avec le recul c'est plus du Action RPG que du JRPG type Final Fantasy 6, que je découvrirai plus tard, mais quand même. Ca faisait ton petit effet.

Et puis après avoir visité Zelda 3 et Link's Awakening de fond en combles, j'avais besoin de Secret Of Mana pour pousser l'exploration encore plus loin. Que les personnages soient attachants, les musiques inoubliables ou les boss spectaculaires ne faisait qu'ajouter à la perfection de ce titre mais avec le recul des années, c'est surtout pour la sensation de dépaysement que Secret Of Mana reste pour moi le meilleur de tous. J'avais beau préférer la direction artistique d'un Castlevania, les musiques de Super Ghouls'n Ghosts, le look des personnages de Mortal Kombat 2, Secret Of Mana me prenait par la main pour m'emmener ailleurs. J'ai passé des vacances ensoleillées entières, enfermé dans le salon, ou dans la chambre de la grand-mère (car j'emmenais ma SNES partout) à jouer et rejouer à SoM.

Il me semblait qu'il y avait toujours de nouveaux trucs à découvrir (alors qu'en réalité, le refaire assez récemment m'a permis de réaliser que non, il n'y avait pas tant de choses à y faire que ça...). Quoi qu'il en soit, ce qu'il reste de Secret Of Mana aujourd'hui, pour moi, c'est ça. C'est le jeu qui me faisait rêver d'ailleurs. Qui rendait son univers presque palpable. Aussi bien que Jules Vernes ou Conan Doyle avaient été mes révélation littéraires de jeunesse, Secret of Mana se hisse au même niveau que leurs oeuvres dans le média qui est le sien et que j'aime : le jeu vidéo.

Du coup, pour enfoncer le clou, je me suis dit que ce chef-d'oeuvre méritait bien une petit chronique Gaming de Joe Vidéo !

Bisous !