Cyberpunk 2077 Phantom Liberty : on a joué à l'extension, une véritable claque ?

Nous avons été convié dans les locaux de CD PROJEKT à Varsovie pour venir découvrir Phantom Liberty, première extension (pour le moment ?) de Cyberpunk 2077. Une bonne opportunité d'ajouter pas mal de contenus supplémentaires et de découvrir un tout nouveau quartier de la ville dystopique de Night City. C'est aussi une bonne excuse pour y glisser de nouveaux protagonistes, des pans scénaristiques et quelques nouveautés en matière de gameplay. Assez pour vous faire revenir sur le RPG futuriste ? C'est ce que nous allons voir.

Cyberpunk 2077 Phantom Liberty est plein de (belles) promesses

Tout d'abord sachez que l'extension Phantom Liberty se déroule avant les événements de la fin de Cyberpunk 2077 et il n'y a donc pas besoin de terminer le jeu dans ses moindres recoins pour en comprendre les subtilités scénaristiques. Vous pouvez rejoindre l'aventure en cours de route pendant que vous continuez la trame principale du jeu de base. Pour faire simple, et sans rentrer dans le spoil, au départ de l'aventure la navette qui transporte la Présidente des Nouveaux États d'Amérique, Rosalind Myers, s'écrase dans le district de Pacifica, lieu de non droit et totalement anarchique de la bonne ville de Night City. V va être amenée (version féminine du personnage dans notre démo) à la retrouver et lui prêter allégeance pour continuer l'aventure. De là va débuter une mission d'espionnage pour le gouvernement américain dans laquelle on va être amené à rencontrer un agent du FIA (l'équivalent de la CIA) sous couverture du nom de Solomon Reed.

L'homme nous sauve d'ailleurs d'une mauvaise passe au beau milieu d'un guet-apens. C'est là que l'on rentre dans le vif du sujet puisque le personnage est incarné par l'acteur hollywoodien Idris Elba (The Wire). Ainsi, après Keanu Reeves, une autre star rejoint le casting de Cyberpunk 2077 pour le meilleur et il faut bien admettre que sa présence en impose. Fidèlement modélisé, il est entièrement doublé par l'artiste dans la version originale. Dans notre beau pays, on profite de la version française officielle d'Elba, à savoir le comédien Frantz Confiac qui double sa voix dans toutes les apparitions de l'acteur depuis 2011. L’un des développeurs, qui est chargé des cinématiques, Nicolas Cardahi a pu nous expliquer :

C’était un honneur de travailler avec lui, si il n’était pas physiquement présent avec nous dans le studio de Varsovie, on a compris la chance qu’on avait de pouvoir collaborer avec un acteur de son rang

Un délice pour les yeux et les oreilles

Si le doublage était de toute façon assez excellent dans Cyberpunk 2077, notamment avec la présence de Jean-Pierre Michaël pour jouer Keanu Reeves (doubleur officiel français), celui de Phantom Liberty semble franchir un nouveau cap en termes de saveur et d'immersion. C'est très juste et les personnages sont tous finalement incarnés, idem pour la Présidente des Nouveaux États d'Amérique, c'est plein de justesse et de brio. Un sans faute qui, comme nous pouvions vous l'indiquer, se retrouve aussi dans la modélisation. Idris Elba est reconnaissable dès la première seconde et même son grain de peau est respecté jusque dans les moindres détails. Cette extension est de toute façon particulièrement agréable pour les yeux, avec de nouveaux effets de lumière très convaincants, des animations toujours plus réalistes et des textures de haute volée.

Difficile d'émettre le moindre reproche technique, en tout cas sur PC, si ce n'est peut être un peu de clipping d'ombre à de rares moments. Nous avons pu admirer aussi la version PS5 brièvement et le jeu n'a pas à rougir de la version sur ordinateur, sauf la présence peut-être d'un léger aliasing qui faisait défaut. Comme dans le jeu de base, ça fourmille de détails et on prend plaisir à découvrir plus en profondeur le district de Pacifica et plus précisément ici le quartier de Dogtown. Pour décrire le lieu de façon succincte, celui-ci ressemble énormément à un quartier pauvre de Los Angeles, aussi bien dans ses couleurs que dans l'état de ses routes et des bâtiments. On a un peu le droit à un mixte entre Compton, North Hollywood et West Adams. C'est sale, la misère règne en maître et c'est un lieu particulièrement violent qui voit se dérouler des guerres de gang sur fond de trafic de drogue et d'implants cybernétiques. Les intérieurs ne manquent pas non plus de panache et on prend plaisir à explorer les lieux abandonnés des nombreux indigents qui peuplent cette zone. À ce sujet  Nicolas Cardahi explique : 

C’est important pour nous de transmettre des émotions et une ambiance dans une cinématique, pour que l’immersion soit totale. On a plusieurs petites astuces dans notre métier pour que le regard du joueur se pose instinctivement sur certains éléments du décor pour apporter une crédibilité aux environnements

De belles améliorations, un combat revu

Le jeu sur PC et PS5 était d'une grande fluidité, rien pour venir desservir le gameplay et notamment le combat au corps à corps qui est revu et corrigé pour l'occasion. Corpo oblige, notre personnage était notamment doté d'un Katana et c'est donc avec un certain plaisir que nous avons pu démembrer bon nombre de bandits dans les rues de Dogtown. À ce niveau c'est un peu plus gore et alors plus réaliste dans les coupes. Le corps à corps possède plus de caractère que dans le jeu de base. C'est plus fin, plus fluide et plus jouissif. Et ce n'est pas la seule amélioration pour le combat, puisque les armes à feu sont aussi un peu plus punchy avec un recul plus important et une sonorité plus agressive. Enfin, ceux qui rageaient de la gestion de l'inventaire assez chaotique par moments pourront se féliciter d'une organisation plus limpide et optimisée pour le bien de l'extension. C'est beaucoup plus agréable pour naviguer dans les différents menus et il semble (sans certitude) que les transitions soient plus rapides pour passer des menus au jeu et inversement. On recherche moins l’objet dont on a besoin dans l’inventaire et on sait d’emblée ce qui est plus performant comme item (armes, implants, etc) sans avoir besoin de faire un laborieux comparatifs de caractéristiques. Après avoir récupéré une arme sur un mort ou dans l'environnement, notre œil peut directement analyser l’objet de façon plus intuitive.

Malgré la démo de 1h30 nous n'avons entrevu qu'une minuscule partie de l'extension Phantom Liberty qui prévoit d'être tout simplement énorme en termes de durée de vie. Cependant, nous en avons vu assez pour nous rendre compte du côté épique des différentes missions et de la qualité scénaristique de l'ensemble. On assiste par exemple à une scène d’action sous forme d’embuscade en pleine rue au volant d’une voiture, et on a presque l’impression d’être dans une scène du film Sicario (scène de la frontière mexicaine pour les fans). Idris Elba canarde, on se met à couvert derrière notre cadillac du futur et une intense fusillade débute. L’action est intense et viscérale, c’est plus cinématographique que dans Cyberpunk 2077. De ce côté, le développeur responsable de la création des cinématiques nous affirme avoir eu une certaine liberté créative pour apporter un souffle plus épique à l’ensemble. De très bons choix en perspective ? 

Si la plupart des scènes sont écrites à l’avance, on a tout de même une marge de manœuvre dans la réalisation. Car on doit penser sans cesse au fait que le jeu est à la première personne. Inévitablement cela nous offre des libertés mais aussi des contraintes. Que va regarder le joueur ?

Des nouvelles mécanique très secrètes 

Les environnements sont assez différents pour ne pas avoir l'impression de revoir les mêmes lieux que dans Cyberpunk 2077, l'écriture est qualitative et le jeu est très soigné aussi bien du côté audio que visuel. Cerise sur le gâteau le combat est plus agréable, aussi bien dans les mêlées à l'arme blanche que dans les fusillades. Que demande le peuple ? Ceux qui n’aiment pas trop combattre pourront toujours profiter de méthodes plus “douces” avec de l'infiltration un poil plus intelligente (des adversaires qui ont un meilleur pathfinding notamment) et qui semblent moins stupides que dans le jeu original. Tuer s’avère toutefois toujours obligatoire à certains moments, surtout quand l’IA qui nous accompagne est celle qui fait le premier pas.

Il faut bien admettre qu’au niveau des nouvelles mécaniques, la démo était assez chiche et avare en infos. Notons toutefois que les amateurs de personnalisation de personnage pourront compter sur un nouvel arbre de compétence du nom de “Relic” que nous n’avons hélas pas eu le temps d'expérimenter/comprendre en détails lors de la démo. Pour faire simple, il permet de spécialiser un peu plus votre protagoniste selon vos besoins/nécessités. Le but est d’optimiser votre façon de jouer (furtivité, maître dans l’art des coups critiques, etc) avec des skills moins généralistes que dans le jeu de base. Cela ne vous a sans doute pas échappé mais dans Cyberpunk 2077 c’était un peu la fête à neuneu en terme de construction du personnage et des compétences. On se retrouvait souvent avec un/une V qui touchait un peu à tout sans véritable cohérence. 

Eh bien désormais CD PROJEKT souhaite apporter un système de spécialisation plus intelligent pour contraster plus grandement votre façon de jouer selon le build que vous avez choisi. En 1h30 il était impossible d’étudier l’impact réel d’une telle nouveauté sur le gameplay, d’autant que notre personnage était préconstruit par les développeurs. Dans le rang des nouveautés que l’on a pas eu l’occasion de découvrir, il était question de la possibilité de se parachuter dans certaines missions (comment, sous quelle forme?) mais nous n’avons rien vu de tel dans la démo. Cela devrait logiquement permettre de varier les quêtes principales et secondaires ainsi que nos entrées, en plus de pouvoir compter sur de nouveaux véhicules. Si l’extension promet de nouvelles façons de se déplacer nous sommes passé à côté, la plupart de la démo se déroulant en plus dans des environnements assez clos (parking sous terrain, squat, combat dans une petite rue, etc).

ON L'ATTEND...AVEC IMPATIENCE !

Nous avons beaucoup apprécié notre expérience sur Cyberpunk 2077 Phantom Liberty, la présence d'Idris Elba semble être un gros plus en terme scénaristique et l'extension semble réserver assez de surprises et de nouveautés pour ne pas avoir l'impression de se faire flouer en dépensant une trentaine d'euros.