Banishers Ghosts of New Eden nous met dans la peau d’Antea Duarte et Red mac Raith, des Banishers dont le rôle est de traquer des revenants pour les renvoyer dans l’outre-tombe. Malheureusement, au cours d’une investigation, une entité prend la vie de la partenaire de Red qui se retrouve alors seul. Mais pas pour longtemps, puisqu’il rencontre le fantôme de son amante coincé entre le monde des vivants et celui des revenants. Ensemble, ils vont tenter de trouver le moyen de défaire la malédiction qui a frappé Antea. Voici nos premières impressions sur le prochain jeu de Don’t Nod après y avoir joué pendant deux heures.

Un univers mystérieux fascinant

Banishers possède un univers mystique pour le moins original. Un fléau étrange a ravagé les terres d'Amérique du Nord et nos protagonistes vont avoir affaire à ses conséquences. Antea et Red ont un sens du devoir accru et ils tenteront d’aider les différentes communautés qu’ils vont rencontrer tout au long de leurs péripéties. Ces personnes dans le besoin sont hantées par un certain type de revenant et c’est le rôle des Banishers de le traquer.

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New Eden, la région où se déroule l’intrigue du jeu, est habitée par bon nombre de créatures étranges que l’on se plaît  à découvrir. Comme ce sont des menaces si particulières, il est difficile de savoir à quoi s’attendre. Ainsi, on anticipe les affrontements contre les revenants, car l’univers du titre de Don’t Nod se présente d’emblée comme insaisissable. Il y a une poignée de créatures qui vont réellement surprendre et dérouter de par leur design peu commun. 

Les humains, eux, n’ont pas reçu un traitement similaire. Bien que graphiquement Banishers soit beau, les animations faciales ne sont pas au point. Du coup, les cinématiques ont tendance à laisser de marbre, car les personnages ont bien du mal à véhiculer la moindre émotion à travers leurs visages. C’est le doublage qui va combler cette tare, parce que disons-le franchement, le casting assure.

Un aspect jeu d’enquête en retrait, mais efficace

Côté gameplay, Banishers se découpe en deux phases bien distinctes. On arrive d’abord dans un lieu et quelqu’un va nous donner une quête. Il faut ensuite retrouver la trace du revenant qui embête notre pauvre client ou une personne qu’il connaît. Mais dans un premier temps, il faut identifier le type d’esprit auquel on doit faire face. Eh non, ce n’est pas la suite de Phasmophobia. Pour ce faire, on va visiter les endroits où il a été aperçu et utiliser les pouvoirs d’Antea. Elle est capable d’entendre et de sentir les échos du passé, en particulier quand il s’agit des derniers instants d’une personne décédée. Red se charge ensuite de les assimiler grâce à son bras aux propriétés mystérieuses. 

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Concrètement, il n’y a pas de grosse recherche à faire, car le jeu va souvent nous dire où se trouvent ces fameux échos via Antea. L’aspect enquête n’apparaît pas comme étant très poussé, même s’il reste fort bien exécuté. Néanmoins, ça ne veut pas dire que la progression est linéaire. Une fois en mission, on parcourt une carte semi-ouverte qui recèle des secrets cachés un peu partout. Par exemple, il est possible de tomber sur des cartes au trésor qui vont pousser à s’éloigner des sentiers battus. D’une manière générale, gambader à travers forêts, monts et rivières n’a qu’une seule vraie utilité : récupérer des ressources. Elles serviront ensuite à améliorer son équipement ou à obtenir des points de compétences qui peuvent être répartis à un feu de camp. Toutefois, on profite aussi de ces balades en plein air pour prendre part à des combats.

Un gameplay qui peine parfois à convaincre

Les deux protagonistes ont chacun des spécificités aussi bien au niveau du matériel que des capacités. L’arsenal de Red est constitué d’une armure, une épée, une baïonnette et une torche. De son côté, Antea peut se servir de ses reliques et de sa nouvelle forme pour lancer des attaques spirituelles. En combat, il est possible de passer d’un personnage à l’autre, ce qui ouvre la porte à une belle palette de combos. Antea étant déjà morte, son gameplay diverge sur plusieurs points de celui de Red. Pour éviter d’abuser de son statut de revenant, son usage est limité dans le temps. Ainsi, lorsqu’elle est sélectionnée, une jauge apparaît en lieu et place de sa barre de vie. Cette dernière se vide lentement, mais si la jeune femme prend un coup, elle baisse de façon drastique. Il en va de même au moment d’utiliser ses pouvoirs. Tout ce qu’elle fait a un coût et cela donne une dimension plus stratégique et plaisante aux affrontements.

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Contrairement aux aptitudes de nos deux compères, les combats sont tout ce qu’il y a de plus classique dans un action-RPG. Les ennemis ont des niveaux, ils lâchent des matériaux en mourant, les escarmouches peuvent s’éterniser, enfin bref, c’est une formule éprouvée. Sachez d’ailleurs que si les monstres s’avèrent trop compliqués à vaincre, cinq modes de difficulté sont à votre disposition. Néanmoins, au vu des attaques peu variées et prévisibles des revenants que nous avons affrontés, il est possible qu’une forme de lassitude s’installe en Facile ou Normal.

Mais vos batailles endiablées contre les créatures de New Eden vont être entravées par le contrôle d’Antea et Red. Leurs mouvements sont loin d’être fluides, pour ne pas dire lourds, et ça fait parfois grincer des dents. Heureusement, le caractère singulier du gameplay des amants maudits parvient à faire oublier cet aspect frustrant de l’expérience.

Le système de choix, une fausse promesse ?

Don’t Nod Entertainment a bâti sa réputation en proposant des jeux où les choix du joueur sont censés dicter le reste de l’aventure. Ce n’est pas le cas à chaque fois, mais cela n’empêche pas ce système d’apporter de la profondeur aux dialogues des différentes productions du studio. Banishers n’allait donc pas échapper à la règle et occasionnellement, il va soumettre au joueur un choix important. L’emphase est mise sur les conséquences qui viendront avec l’option choisie. Idéal pour pimenter l’histoire.

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Mais une préoccupation persiste. Ces fameuses représailles, seront-elles ressenties uniquement à la fin du jeu ? Si cela s’avère, on ne décidera pas vraiment des tenants et aboutissants de l’aventure. L’impression de liberté dans la narration sera faussée, puisqu’on influencera seulement la conclusion, ce qui est une perspective moins exaltante.

On l’attend… avec curiosité

Selon nous, Banishers Ghost of New Eden se veut être un action-RPG avec autant de répondant qu’un God of War et autant de mystère qu’un jeu d’énigmes à la Lovecraft. La partie enquête et traque des revenants est réussie, à l’instar de l’univers qui titille notre curiosité. Les affrontements, malgré des idées originales, soulèvent quelques interrogations. Les mouvements en combat manquent de fluidité et le contrôle d’Antea et Red est un petit peu lourd. Quant à l’histoire, elle promet d’avoir son lot de rebondissements et de choix cornéliens. Néanmoins, il est souvent difficile de profiter des séquences de dialogues à cause d’animations faciales assez déroutantes.