Norihiko Hibino

3 septembre 1973, Osaka - Japon

A bientôt 35 ans, si Norihiko Hibino a composé certains des plus célèbres thèmes du jeu vidéo made in Japan, il reste aussi un parfait inconnu pour la plupart des joueurs ! Découverte d'un compositeur de l'ombre s'épanouissant dans la furtivité. Etrange destinée que celle de Norihiko Hibino. Talentueux et reconnu par ses pairs, Hibino semblerait presque soucieux de cultiver sa part de mystère. Peut être pour mieux se diversifier. Pour éviter « l'étiquette » de trop. Celui que certains n'hésitent pas à appeler « Monsieur Metal Gear » préfère l'éclectisme, à l'étreinte du star system. Mais qui est donc Hibino San ? Artiste maudit ou électron résolument libre ?

Son premier contact avec la musique, Norihiko Hibino l'entreprend avec un piano, alors qu'il n'a que 4 ans. Un instrument qu'il jugera vite trop féminin et qu'il abandonnera au profit du saxophone. La rencontre est belle, et amène le jeune Hibino à s'intéresser au jazz, le futur genre de prédilection du jeune compositeur. Après avoir remporté plusieurs prix, comme celui de meilleur joueur solo lors du Yamano Big Band Jazz Festival (1995), Hibino quitte ses études de science humaine et le Japon, direction la prestigieuse université de musique de Berklee aux Etats-Unis. Son diplôme en poche, ne lui reste plus alors qu'à faire ses armes. En 1997, de Kansas City où il s'est installé, il compose alors des jingles pour des émissions de radio et de télé. Mais fin 99/début 2000, tout s'accélère. De retour au Japon, il multiplie les projets. Ouverture d'un club de jazz, le Jazzstrut, création d'un label de musique, Boylstone Records et début d'une carrière solo avec deux premiers albums jazzy aux titres évocateurs : Voices from Heaven et Now I'm Here to Hear...

Mais une rencontre s'apprête à donner une nouvelle orientation à sa carrière. En effet si courant 2000, Hideo Kojima, père de la saga Metal Gear, s'offre les services du très hollywoodien Harry Gregson-Williams (Rock, Ennemi d'Etat, Spy Game, Kingdom of Heaven) pour signer le thème principal et certaines séquences de son futur blockbuster Metal Gear Solid 2, reste à trouver qui composera les musiques additionnelles. Les musiques d'ambiance. L'essentiel du jeu en somme. Norihiko Hibino est alors « testé » sur deux titres du maître à savoir Metal Gear Ghost Babel, puis sur Zone of the Enders. L'essai transformé, celui qui fait ses premiers pas dans la musique de jeu vidéo se penche alors sur la partition de Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty ! Mais s'il est responsable de plus de la moitié de la BO dont les très atmosphériques thèmes du Tanker, la danse de Vamp ou l'inoubliable mort d'Emma (dont les déchirants phrasés au saxo sont interprétés par Hibino lui-même), le grand public n'aura fatalement d'yeux que pour Harry Gregson-Williams, mis en avant pour raison marketing par Konami.

Qu'importe, le style à la fois électro/orchestral et jazz/funk de Hibino a définitivement séduit Kojima qui ne cesse alors de faire appel à lui. Zone of the Enders : The 2nd Runner, puis Boktai 1 et 2, mais aussi quelques épisodes de Yu-Gi-Oh ! ou l'exubérant Rumble Roses XX permettent au compositeur d'étoffer sa palette musicale en attendant d'offrir aux joueurs son véritable chef d'œuvre. Nous sommes alors en 2004 et si une fois de plus, le compositeur japonais fait équipe avec Harry Gregson-Williams pour la bande son de Metal Gear Solid 3, cette fois-ci Norihiko Hibino impose son style et dévoile une étonnante pépite drapée d'accords James Bondiens : Snake Eater, l'imparable chanson principale de l'aventure !

Responsable dernièrement des BOs de MGS Portable Ops ou Lunar Knights, Hibino n'a que peu participé au projet Metal Gear Solid 4. Nouvelle preuve s'il en est que pour celui qui a récemment ouvert un bar dans le quartier de Roppongi à Tokyo, celui qui compte déjà près de 5 albums solo, et continue à se produire régulièrement sur scène, la musique de jeu vidéo n'est, et ne restera, qu'une simple note posée sur une partition en perpétuelle composition. En retrait des brillants de la célébrité, Hibino a choisi la liberté d'une créativité débridée.

Contribuez à PlayList !

Vous êtes amoureux de BO de jeu vidéo ? Vous avez envie de contribuer à la vie de cette nouvelle chronique et d'être publié sur Gameblog ? Alors saisissez votre plume numérique, rédigez la plus belle chronique de musique de jeu vidéo sur l'album de votre choix (max 5 000 signes) et envoyez le tout à l'adresse mail de PlayList. A très vite, dans les colonnes de Gameblog.fr !

Adresse
[email protected]