Présenté lors de la Gamescom 2024, RoadCraft, le dernier né de la lignée simulation de Saber Interactive, s’est laissé approcher par nos soins durant plusieurs heures. Après un Expeditions boudé par une partie des joueurs en raison de son approche jugée trop abrupte, RoadCraft semble détenir tout le potentiel nécessaire pour amadouer les férus d’un SnowRunner décidément increvable. Exploration de vastes zones, prise en main de véhicules et de machines variées, mais aussi constructions et planifications, nous promettent à nouveaux de très longues heures de gameplay varié et fortement addictif.

Moins mise en avant, l'exploration est toujours présente

Une première approche aux airs familiers

Après les convois de l’extrême initiés par MudRunner, puis l’exploration de l’extrême dans sa plus pure et impitoyable expression avec Expeditions, il est désormais temps de s’attaquer aux chantiers de l’extrême proposés par RoadCraft. Si vous êtes un habitué des différentes productions de Saber Interactive, alors vous serez très rapidement en terrain familier lors de vos premières minutes aux commandes du jeu. Pour faire simple et apporter un peu de contexte, vous aurez pour mission de participer au sauvetage et à la reconstruction de diverses zones du globe frappées par des séries de catastrophes naturelles dévastatrices. Trois maps (huit lors de la sortie complète du jeu) nous sont proposées dans cette version de démonstration de RoadCraft. Classées par ordre de difficulté, elles ont pour principal attrait de nous faire découvrir la base des mécaniques de gameplay propres au jeu.

RoadCraft ne renie pas ses origines

L’exploration fera toujours partie intégrante de l’expérience. Les différentes régions s’annoncent particulièrement vastes, mais aussi “inconnues” lors de votre arrivée, nécessitant de les arpenter au volant d’un véhicule léger de reconnaissance de type 4x4, pour y dénicher les différentes tâches de reconstruction. Premier constat qui nous saute aux yeux : RoadCraft est beaucoup plus accessible que ses prédécesseurs. L’exigence du franchissement ne sera pas le point de priorité du jeu et cela se ressent immédiatement. Les différentes catégories d’engins essayés ne nous auront posé aucune difficulté de progression dans les divers environnements traversés, qu’ils soient boueux et marécageux, ou rocailleux et sablonneux. Un treuil est présent, mais n’aura été utile à aucun moment, de prime abord surprenant lorsque l’on aborde le jeu en gardant en tête nos expériences volontairement laborieuses sur les productions précédentes. Cette facilité d’approche, voulue par les développeurs, se confirme par l’absence de dégâts, mais aussi une gestion du carburant inexistante, rendant pour le coup assez superflu l’utilisation manuelle du mode de transmission et du différentiel, que l'on active sans réfléchir. Je sens déjà les puristes bondir et s’insurger, ce qui fut également ma première réaction, mais rassurez-vous, RoadCraft “oublie” certains aspects pour mieux se concentrer sur sa proposition principale : les chantiers et la diversité des machines.

Un petit air de fête foraine

Des chantiers et de l’entraide

Largement mise en avant lors des différents trailers de présentation, la construction des routes est bien évidemment présente dans cette version d’essai. Mais étaler du bitume n’est pas aussi aisé qu’il n’y paraît. Une simple mission de livraison de matériel pourra très vite se révéler complexe de par la nature d’un terrain écorché par les éléments. Des ponts seront parfois à reconstruire, mais ce seront aussi des pans entiers de routes engloutis par des glissements de terrain, des tremblements de terre ou autres tempêtes qui seront à recréer. Et pour ce faire, tout un ballet d’engins aux rôles bien définis sera à apprendre et à respecter. Après avoir déblayé la zone à l’aide d’un bulldozer, ou bien coupé les arbres obstruants un éventuel passage et détruit les souches restantes, un camion benne devra dans un premier temps décharger du sable qui sera ensuite étalé, avant d'être recouvert d’un enrobé soigneusement aplati par un rouleau compresseur, une étape finale particulièrement satisfaisante soit-dit en passant. Fastidieuses et chronophages pour un joueur solo, ces dernières prennent une toute autre dimension en coopération. 

Une étape très satisfaisante

Car oui, de la même manière que SnowRunner ou Expeditions, RoadCraft propose lui aussi de l’entraide jusqu’à 4 joueurs quelle que soit leur plateforme de jeu. Imaginez alors un convoi organisé et redoutable d’efficacité avec des rôles attribués à chacun… on en salive déjà. Nous ne vous donnons ici qu’un aperçu des possibilités proposées, mais nous avons pu également nous essayer au maniement de grues servant notamment à récolter des matériaux pouvant ensuite être recyclés dans une usine adaptée pour les transformer en matériaux nécessaires à la reconstruction. Les possibilités de gameplay s’annoncent particulièrement nombreuses, et il ne fait aucun doute quant au fait que nous sommes loin d’avoir tout vu.

Une liberté de jeu prometteuse

La liberté d’approche des multiples tâches s’annonce variée, et les joueurs solo ne seront pas pour autant délaissés. Si gérer manuellement chaque étape, parfois pendant des heures, en switchant entre tous vos engins vous décourage, alors vous pourrez tout simplement choisir de déléguer une partie du travail à l’IA dans des zones bien définies. Il suffira par exemple de choisir le tronçon de route à fabriquer et laisser le jeu gérer pour vous pendant que vous vaquerez à une autre occupation, tout en gardant la possibilité d’observer l’avancée du chantier et d’en reprendre le contrôle à tout moment. Dans le même ordre d’idée, il vous sera également possible de planifier des itinéraires de livraison de matériel en prenant grand soin de placer les points de passages avec précision pour éviter que l’IA, parfois peu futée, n’aille se bloquer dans un passage incongru… Chacun devrait ainsi y trouver son compte, du joueur fana de RP au joueur plus occasionnel ou tout simplement moins patient.

Il est désormais possible de planifier des itinéraires pour l'IA

Preview oblige, cette version de RoadCraft, encore en développement jusqu'à sa sortie fixée au 20 mai, est à considérer comme inachevée. Des éléments comme l'IA précédemment citée, des rétroviseurs non fonctionnels, des pneus parfois non modélisés, des bugs mineurs de terrain ou bien l’absence de conducteur dans les véhicules sont à citer, mais à ne pas réellement prendre en considération avant le lancement officiel. De nombreuses choses peuvent encore être modifiées ou optimisées en trois mois, mais il est aussi important de noter que le jeu est déjà prometteur sur d’autres points. Reposant sur le même moteur graphique que SnowRunner ou Expeditions, RoadCraft sera très beau, c’est une certitude. Essayé sur une version PC poussée à son maximum, le titre offre une immersion et des panoramas bourrés de détails, couplés à un cycle jour/nuit et à une gestion dynamique de la météo. Mention spéciale aux tempêtes de pluie pouvant modifier la nature du terrain en inondant certaines zones ou ornières préalablement creusées par vos passages. C’est avant tout esthétique, mais c’est classe.

La diversité d'engins jouables s'annonce prometteuse

On attend RoadCraft… avec excitation, comme une vieille connaissance que l'on apprécie.

Tous les amoureux des simulations signées Saber Interactive le savent : RoadCraft promet de très longues heures de gameplay aux commandes d’un jeu au fort potentiel addictif. A la fois proche et différent de ses prédécesseurs avec qui il partage les mêmes bases, le jeu surprend dans un premier temps par son accessibilité inhabituelle pour le genre. Le titre joue sa marque de fabrique en se démarquant dans d’autres domaines, avec une gestion poussée d’un arsenal d’engins et de machines particulièrement variées, toutes en lien avec l’univers des chantiers de l’extrême. De nouvelles mécaniques y sont associées, combinant de multiples étapes parfois fastidieuses mais aussi très satisfaisantes. Il ne faut pas oublier que le tout est jouable en coopération jusqu’à 4 joueurs, et que l’ajout d’une IA permet de déléguer et contrôler certaines tâches à distance, de manière totalement optionnelle. Le meilleur moyen de savoir si RoadCraft est fait pour vous reste encore de l’essayer, et cela arrivera très vite grâce à une démo PC publique proposée lors du Steam Next Fest de ce 24 février. Alors, tous à vos machines !