The Dark Pictures Anthology joue sur les plates-bandes de Dead Space et Callisto Protocol avec Directive 8020. Une odyssée spatiale aux embranchements scénaristiques impressionnants ? Nous l'avons essayé.
Série de jeux revisitant le genre du survival horror à la sauce “film interactif”, la saga The Dark Pictures Anthology sera marquée par l’arrivée en ce mois d’octobre de son dernier opus en date : Directive 8020. Changement d’ambiance davantage futuriste, mais toujours dans un registre horrifique avec une intrigue prenant place au sein du Cassiopeia, un vaisseau colonial en perdition abritant un huitième passager inattendu…
The evil is among us
Les créateurs d’Until Dawn ont donc décidé de jouer la carte de l’horreur dans l’espace pour leur prochaine production, un thème au goût du jour et à succès, comme ont pu récemment le démontrer des jeux comme Dead Space Remake ou encore The Callisto Protocol. Souvent comparé à ces derniers, Directive 8020 se différencie pourtant en axant son expérience de jeu autour du système de choix et de conséquences propre à la saga Dark Pictures.

Directive 8020 vous fera prendre le contrôle d’un équipage colonial traqué et décimé par un organisme extraterrestre capable d’imiter la forme de n’importe quel être humain. La suite, vous la devinez. Une véritable chasse à l’homme horrifique va se dérouler sous vos yeux impuissants. Votre seule défense : traquer le mal en observant le comportement de chacun des survivants et, plus que tout, en prenant les bonnes décisions. Tous les ingrédients sont réunis pour alimenter une névrose obsessionnelle qui aura toutes les chances de consumer le fragile équilibre de votre groupe de rescapés.
Le pitch de départ, nous le connaissions déjà. En revanche, il nous avait jusqu’à présent été impossible de poser les mains sur Directive 8020. C’est désormais chose faite grâce à une courte session que nous avons pu expérimenter lors de la Summer Game fest 2025. Quand je dis courte, je vous parle de cinq minutes de gameplay pour dix de cinématiques. Oui, les cinématiques constituent une grande part de l’ADN Supermassives Games, rien de choquant en cela. Mais dans ces conditions, il paraît difficile d'émettre un véritable premier avis en si peu de temps. Et pourtant, quelques points nous ont déjà sauté aux yeux telle une bête tapie dans l’ombre…

Une ambiance prenante, mais quelques couacs apparents
La démo de Directive 8020 débute au beau milieu de la ferme hydroponique du Cassiopeia. Un mal a manifestement envahi et rongé les lieux, tel un cancer visqueux et répugnant. L’ambiance est pesante, presque dérangeante, et plutôt bien retranscrite grâce à une réalisation graphique convaincante . Très rapidement, nos deux protagonistes se retrouvent face à leurs copies d’apparence conformes. On comprend très vite qu’il s’agit du parasite, doté d’une capacité de mimétisme et d’un pouvoir de régénération le rendant à première vue indestructible. Inévitablement, un affrontement de doubles s’engage, jusqu’à ce que l’un d’eux se retrouve isolé par une créature préférant muter et troquer sa fausse apparence humaine contre une allure monstrueuse et difforme.
C’est à ce moment précis que débute notre phase de gameplay. Accroupis, nous devons alors tenter de nous faufiler au milieu d’un obscur dédale métallique pour atteindre une échelle salvatrice synonyme de survie provisoire. Nous avançons mais la monstruosité nous aperçoit et se rue vers nous. Le petit coup de stress est là, nous tentons alors de courir vers une cachette de fortune. On constate immédiatement la rigidité des animations accusant un certain retard. A défaut d’une cachette, c’est une impasse que nous trouvons. La créature approche en hurlant, nous nous apprêtons déjà à trépasser… mais non ! Littéralement à un mètre de nous, celle-ci préfère se heurter à un mur puis faire demi-tour comme si nous n’avions jamais été là. Quatre minutes de gameplay et déjà trop d’informations peu flatteuses à retenir. La cinquième minute consistera à courir vers la sortie après avoir échappé à une attaque via un QTE.

Quelques instant manette en main et déjà la sensation que Supermassive Games ne parvient pas à se débarrasser totalement de ses vieux démons. La suite et fin de la démo de Directive 8020 se fera sous la forme d’une cinématique interactive intégrant une notion de choix et pas des moindres, car celui-ci décidera directement de la vie ou de la mort d’un comparse au comportement douteux. Est-ce suffisant pour se persuader qu’il est contaminé ou au contraire serait-il plus sage de lui laisser le bénéfice du doute ? Chacune de vos décisions pourra quoi qu’il advienne aboutir à de terribles répercussions modifiant la suite de votre partie. Ce genre de dilemme à choisir dans la précipitation avec cette crainte permanente d’avoir mal fait, c’est ce que nous attendons de Directive 8020. Et tout semble indiquer que nous seront servis même si, encore une fois, il est encore impossible pour le moment de réellement en juger avec si peu.
Jouez avec l’espace temps
Après chaque séquence de choix décisif, la possibilité de rembobiner pour expérimenter un cheminement différent sera possible. A la manière d’un jeu Quantic Dream, toute une arborescence scénaristique sera à explorer si l’envie vous en prend. La rejouabilité s’annonce alors de taille avec plusieurs fins principales auxquelles s'ajoute une fin secrète ( nous ne connaissons pas encore le nombre exact). De surcroît chaque ending aura un total de survivants aléatoire, directement lié à vos actions passées. S’il est envisageable de tuer tout le monde, il sera aussi possible, d’après un développeur, de garder tout le monde en vie. Mais cet exploit ne sera pas des plus aisés.

On attend Directive 8020… avec envie et un poil d’inquiétude.
Il nous reste encore tout ou presque à découvrir de ce Directive 8020. Cette courte session de gameplay ne nous aura montré que trop peu des possibilités promises par le jeu. L’ambiance survival horror combinée à l’isolement d’un environnement spatial nous attire, mais une simple phase d’infiltration rudimentaire sans combat, pourtant annoncés comme mis en avant via un système d’armes de fortune à dénicher, n’est pas suffisante pour donner un véritable premier avis. En revanche, quelques soucis d’ordre technique ont surgi avec notamment des animations très rigides. Les dilemmes liés aux choix sont quant à eux bien présents et impactants, modifiant drastiquement le cours de votre aventure. Véritable point fort, la rejouabilité de Directive 8020 s’annonce conséquente avec un nombre impressionnant d’embranchements scénaristiques, dépendant tous de chacune de vos actions, et menant à plusieurs fins que vous pourrez expérimenter sur une seule partie. Il nous tarde maintenant d’en voir plus sur l’ensemble de l’expérience qui, malgré quelques défauts apparents, possède des arguments solides à faire valoir.